Pont métallique de bétonnage au barrage de la Petite Dixence

Pont métallique de bétonnage au barrage de la Petite Dixence

1930
Pierre Auguste Chappuis
Succession Pierre Auguste Chappuis et Photo Elysée Lausanne

Couronne du barrage de la Petite Dixence en 1930, déjà en charge et bientôt entièrement recouvert de son tablier. Pour ce chantier, contrairement à la solution aérienne utilisée au chantier de la Grande Dixence, le choix s'est porté sur le système de transport du béton décrit ci-dessous par le Professeur A. Stucki de l'Ecole Polytechnique de l'Université de Lausanne.

Transport et mise en place du béton, et revêlements.
Il n'était pas question de réaliser à la Dixence un béton
coulé, dont on connaissait déjà les nombreux inconvénients. Le "béton plastique fut mis en placé sans pervibration (encore inconnue à cette époque) mais avec un simple damage manuel ou mécanique ; mais.son transport par l'unique moyen de la gravité aurait exigé des goulottes fortement inclinées, qui ne convenaient guère au chantier très étendu qu'il s'agissait ici d'alimenter. Aussi fallut-il prévoir un moyen de transport en direction horizontale. On a construit dans ce but un pont métallique de bétonnage, courant d'un bout à l'autre du chantier et portant un tapis roulant. A la sortie de l'usine, le béton était amené par un ascenseur et deux goulottes sur le tapis, qui le transportait au-dessus du pilier en travail. A cet endroit, un portique roulant portant un système de goulottes pivotantes, permettait de le distribuer au point
voulu. C'était la première fois que l'on utilisait systématiquement les tapis roulants pour le transport de béton à grandes distances (le plus long ruban mesurait 148,80 m) ; le fonctionnement de cette installation fut en tous points satisfaisant.
Si le pont de bétonnage avait été construit d'emblée au
niveau du couronnement du barrage, il aurait fallu monter
le béton de la base et de la partie centrale des piliers à une
hauteur inutilement grande, pour le laisser retomber ensuite de plusieurs dizaines de mètres, avec les inconvénients que comporte une telle chute : longueur exagérée des goulottes et risques de ségrégation. On l'a évité en appuyant le pont sur des piliers métalliques, placés dans les cellules du barrage ; à la fin de chaque campagne de bétonnage, le pont était monté
au niveau prévu pour la campagne suivante. On lui a fait
prendre, de cette manière, trois positions, à trois niveaux
différents.
Les moellons de gneiss, destinés au revêtement de maçonnerie des parements, étaient préparés en carrière, à proximité ; du chantier. Des voies Decauville, posées sur des échafaudages en encorbellement le long des parements, les amenaient sur le barrage, où des treuils auxiliaires assuraient leur distribution, en même temps que celle du mortier.
(in Bulletin technique de la Suisse Romande 1946, n° 4)

Impressionnant !

Photographie de Pierre Auguste Chappuis

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