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Les hommes de la montre

1964
Henry Brandt (réalisation), Les Films Henry Brandt S.A. (production), Ébauches S.A. (commanditaire)
Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds

Original : Film 16 mm ; couleur ; sonore ; 380 m, 34’

La réalisation des Hommes de la montre, commandé à Henry Brandt par Ébauches S.A., s’est étendue sur trois ans, de 1960 à 1963. Selon le cinéaste, l’entreprise prévoyait une distribution aux États-Unis.

Dans un entretien avec Brandt, paru au milieu des années 1960, Freddy Landry remarquait qu’« on peut aller jusqu’à s’étonner qu’une entreprise capitaliste diffuse ce film, qui n’est certes pas un hymne à la gloire du travail en usine et qui donne de la condition ouvrière une image effarante. À quoi le cinéaste répond : « Je ne sais pas si c’est une image effarante de la condition ouvrière. Je crois juste qu’elle est juste, vraie. Ce film est assez courageux. »

En 1975, dans un entretien avec Jean-Pierre Brossard, Brandt revient sur Les hommes de la montre : « C’est un film commandité par une entreprise horlogère me demandant au départ de faire un film sur un vieil horloger, un paysan horloger comme il y en avait autrefois dans ce pays ; des gens qui étaient paysans la journée, horlogers le soir et durant l’hiver. Il s’agissait seulement de mettre en boîte un souvenir de cet homme qui était vieux et qui allait mourir, qui avait fait des horloges toute sa vie, pièce par pièce. C’est moi qui ai voulu comparer le travail de ce vieil horloger et ce qu’était devenue l’industrie horlogère. »

« Ils m’ont lâché dans une de leurs grandes usines et j’ai fait un film qui, à l’époque, a été ressenti comme très critique. Je trouvais ce travail dans une grande usine tellement terrifiant, tellement inhumain, alors qu’à nouveau, aujourd’hui, il apparaît comme paternaliste. Et pourtant, à l’époque, c’est un film qui a failli être refusé et qui était extrêmement critique sur la condition ouvrière. Seulement, il date déjà de quinze ans, et cela a certainement évolué. Il me semble aussi que c’est celui de mes films qui a le plus vieilli. »

La copie conservée au DAV a été déposée par Henry Brandt en 1990.

Source des citations : Landry 1964 ; Jean-Pierre Brossard, « Interview de Henry Brandt ou portrait d’un documentariste humaniste et poète », octobre 1975, texte dactylographié, fonds Henry Brandt, DAV.

Réf. Aude Joseph avec la collab. de Roland Cosandey, Neuchâtel, un canton en images : filmographie tome 2 (1950-1970), Neuchâtel, Alphil , 2019.

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19 novembre 2020
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