Qui a vu la médaille d’or de Vital Vouardoux de Grimentz ?

Qui a vu la médaille d’or de Vital Vouardoux de Grimentz ?

février, 1948
Charly Arbellay
Charly Arbellay

JEUX OLYMPIQUE 1948 – St-Moritz

Le contexte

Après la deuxième guerre mondiale 1939-45, il n’était pas facile de trouver un pays susceptible organiser les Jeux Olympiques. Seule, la Suisse neutre remplissait l’adhésion de toutes les nations issues du conflit. C’est donc à St-Moritz que se sont déroulés les Ve Jeux Olympiques d’hiver, du 30 janvier au 8 février 1948. Vingt-huit pays totalisant 669 athlètes étaient présents en terre grisonne. Sur les 22 épreuves disputées, St-Moritz avait donné sa chance à un sport de démonstration.

L'épreuve

L’épreuve était un concours de patrouilles militaires de 22 km combinant le ski de fond et le tir de biathlon de l’époque. La Suisse avait délégué la meilleure patrouille du moment. Elle était constituée de quatre Haut-Valaisans, tous des guides de Saas Fee : premier lieutenant Robert Zurbriggen, 1917, le sergent Henri Zurbriggen, son frère, 1919, l’appointé Walter Imseng, 1924 et le canonnier Arnold Andenmatten, 1922. Une deuxième patrouille de réserve commandée par le premier lieutenant Louis Wouilloud de Collombey se tenait en embuscade.

L'homme providentiel

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  • Vital Vouardoux, (1919-1977), photo prise en mars 1968 à Bendolla. (photo : Arbellay)

Cependant à la veille du départ... l’appointé Walter Imseng est victime des oreillons, une maladie virale contagieuse. Le médecin interdit son départ et le met en quarantaine. C’est alors que l’entraîneur des Suisses, le major Roger Bonvin, de Sion, futur conseiller fédéral et président de la Confédération, décide de remplacer Imseng par l’appointé et guide Vital Vouardoux de Grimentz, seul Romand, dont la prestation sera décisive. Cette sélection aura été judicieuse puisque la patrouille suisse a remporté la victoire sur les huit nations engagées.

Les résultats

Voici les médaillés : 1. Suisse, 2 h 34’25’’. 2. Finlande, 2 h 35’23’’. 3. Suède, 2 h.41’03’’.

Les vainqueurs furent félicités par le général Henri Guisan et le conseiller fédéral Karl Kobelt. Puis, par le conseil d’Etat valaisan.

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  • Photo officielle des vainqueurs: tout à gauche en haut, Vital Vouardoux. A droite Karl Kobelt, (1891-1968), conseiller fédéral. dr : livret de fête du ski club de Grimentz publié lors des 100 ans . Elle provient de deux sources: la famille vital VOUARDOUX et musée olympique de Lausanne.

Une discrétion qui interroge

Bizarrement, cette médaille d’or helvétique n’a pas fait les gros titres de la presse valaisanne. Bien au contraire, elle s’est montrée plutôt discrète. Seule la Feuille d’Avis du Valais qui avait envoyé sur place le journaliste Sylvain Maquignaz, consacrera un reportage cinq jours après la clôture des jeux. Il souligne que « Le Valais romand sera associé au triomphe des skieurs valaisans».

Cette discrétion a jeté parfois des doutes sur l’existence de cette médaille d’or. Aussi, à l’occasion du centenaire du ski-club de Grimentz 1910-2010, les descendants de la famille Vouardoux l’ont présentée officiellement au public lors de la grande fête anniversaire des 4 et 5 février 2011. Fin du schuss !

Voir ces documents :

Bibliographie

  1. Chronique d’un centenaire, Bernard Remion, imprimerie de la vallée 2011.
  2. Journal Feuille d’Avis du Valais du 11 février 1948. Confédéré du 9 février 1948.

Légendes des photos

Photo d'illustration :

  • La médaille d’or présentée par Fantine, arrière-petite-fille de Vital Vouardoux – Vue de l'avers (photo : Arbellay)

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  • Le revers de la médaille (photo : Arbellay)

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  • Le Confédéré a minimisé l’exploit : « de peu, de très peu (…) qu’une minute d’avance… ». En 2020 on parle plutôt en centième de seconde.
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