L'histoire partagée se construit à plusieurs: soutenez notreHistoire.ch

Du mauvais état des bateaux-lavoir

7 août 1913
1205 Genève Saint Jean
Feuille d'Avis de Lausanne
Yannik Plomb

Il y a 100 ans

Genève

Après le naufrage. - Comme nous l'avons annoncé hier en seconde édition, le parquet genevois a ordonné l'arrestation de M. Pagan, ingénieur du service d'hygiène, accusé d'avoir par négligence provoqué le récent naufrage d 'un bateau-lavoir dans le Rhône. M. Pagan est plus spécialement inculpé de ne pas avoir tenu compte d'un rapport du brigadier des gardes des eaux, M. Candevaux, qui signalait le mauvais état des bateaux-lavoirs. Ce rapport, daté du 28 juin, disait entre autres : « Il y a urgence à faire visiter ces bateaux par une personne compétente ainsi que les amarrages et les passerelles. Il y a deux bateaux eu particulier dont l'état de vétusté est tel qu'il fait craindre d'un moment à l'autre un accident extrêmement grave. Nous aurions de nombreuses victimes à déplorer et la plupart seraient des mères de famille. Nous sommes actuellement dans la période des hautes eaux, le courant est très violent. Il suffirait qu'une chaîne d'amarrage vînt à se rompre ou qu'une fissure se produise pour amener un terrible accident. » De plus, si un des bateaux venait à se détacher il pourrait heurter les autres et les entraîner avec lui. » Comme on le voit, ce rapport, très bien fait, était une véritable prophétie. Toutes ces éventualités envisagées par M. Candevaux se sont produites. Que fit M. Pagan en recevant ce rapport? Il estima a priori «que M. Candevaux avait exagéré». Cependant les termes du rapport étaient si pressants que M. Pagan se décida deux jours après à commencer la visite des bateaux. Cette visite fut malheureusement interrompue par trois jours de vacances que l'ingénieur prit du 12 au 15 juillet, El ces trois jours eurent une influence terrible car, à son retour au bureau du service d'hygiène le 15 juillet, M. Pagan avait oublié l'existence des bateaux-lavoirs et le rapport de M. Candevaux. C'est pourquoi il est apparu au juge d'instruction que M. Pagan tombait sous le coup de l'article 273 du Code pénal, ainsi conçu : "Quiconque, par maladresse ou imprudence, inattention ou inobservation des règlements aura commis involontairement un homicide où en aura été involontairement la cause, sera puni d'un emprisonnement de six jours à six mois et d'une amende de 50 francs à 1000 francs

Source Feuille d'Avis de Lausanne du jeudi 7 août 1913

scriptorium.bcu-lausanne.ch/#

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
Yannik Plomb
1,832 contributions
18 mars 2013
895 vues
2 likes
2 favoris
1 commentaire
1 galerie