Martigny au 19ème siècle
MARTIGNY, en all. Martinach (Valais), district entre ceux d'Hérens, Sion, L'Entremont et St. Maurice. Le climat y est très chaud et le sol très favorisé par la nature; en effet dans cette vallée étendue, on récolte en grande quantité des céréales, des fruits et des légumes. Les collines produisent des vins exquis dont les plus connus sont ceux de la Marque et de Coquimpey. Sur les montagnes, de beaux pâturages et des forêts étendues; le miel de la contrée passe pour le meilleur de la Suisse. Malheureusement les inondations périodiques du Rhône donnent naissance à d'immenses marais dont les émanations empoisonnent l'air. La partie de la vallée du Rhône du district de Martigny qui s'étend jusqu'à St. Maurice est remarquable par l'extraordinaire variété de ces rochers dont le Valais est si riche. Le district comprend les douze communes de Martigny-Ville, la Bâtiaz, Charrat, Fully, Saillon, Leytron, Martigny-Bourg, Martigny-Combe, Saxon, Bovernier, Riddes et Iserabloz ; réparties en huit paroisses : Martigny, Bovernier, Fully, Iserabloz, Leytron, Riddes, Saillon et Saxon. - 8617 hab.
- Ville (Valais, Martigny), petite ville avec plusieurs beaux bâtiments, une belle église de Ste Marie, sur les murs de laquelle sont en grand nombre des inscriptions romaines. Un peu plus loin on trouve la maison prévotale du Grand-St.Bernard. Les habitants, qui parlent un singulier patois, s'occupent d'agriculture et de petit commerce ; ils retirent un grand avantage du transit des marchandises qui vont en Italie par le Haut-Valais, et du transport des voyageurs qui se rendent au St. Bernard et à Chamouny. Une société de guides rend ces courses faciles et agréables. La ville, située au milieu d'une plaine, a de jolis environs, des prairies et beaucoup d'arbres fruitiers. De l'autre côté de la Dranse, le village de la Bâtiaz forme une espèce de faubourg à la ville. Les ruines du château de ce nom, bâti sur des rocs énormes, se trouvaient au-dessus du village. Plusieurs vastes hôtels témoignent de la grande circulation de voyageurs qui fait de Martigny la seconde ville du Valais. - Bureau des postes et station du chemin de fer. - 1066 hab. - Alt. 1302p.
MARTIGNY-bourg (Valais, Martigny), chef-lieu du district, à 1/4 de Martigny-Ville, à la pointe de l'angle formé par la vallée du Rhône. Cet endroit se compose d'une longue rue mal pavée, bordée des deux côtés de jolies maisons. Les habitants s'occupent quelque peu de petit commerce, de mercerie et d'agriculture. Il s'y tient des foires considérables et des marchés très fréquentés. C'est autour de ce bourg que croissent les vins de Coquimpey et de la Marque. Martigny existait déjà sous les Romains, et c'est là que devait être l'ancienne Octodurum ou le vieus Veragrorum. Sergius Galba, lieutenant de César, y avait établi un camp d'hiver pour douze légions; ce camp ayant été attaqué par les Valaisans, les Romains détruisirent Octodurum et se retirèrent en Savoie. Jusqu'au 6me siècle, Martigny fut le siège de l'évêque du Valais, mais les guerres, les inondations de la Dranse qui coule à sa droite, le firent tomber en décadence. En 1695, le Rhône, gonflé par les avalanches et par la fonte des neiges, déborda avec une telle violence que plusieurs centaines de maisons ainsi que la plus grande partie de la population furent emportées. La débâcle de la Dranse, en 1818, détruisit an moins 80 habitations et causa un désastre de plus d'un million de francs. Un ancien aqueduc romain, réparé en 1822, fournit une eau très potable à la ville et au bourg. Des cols de montagne conduisent de Martigny par le St. Bernard à Aoste et Cormajeur, dans la vallée de Bagne et dans le Val de Ferrex, et par le col de Ferrex à Cormajeur, par le col du Trient et de Balme à Chamouny, etc.- 1076 hab.
MARTIGNY-COMBE (Valais, Martigny), commune formée de plusieurs hameaux détachés en 1841 de la grande commune de Martigny. Ces hameaux sont échelonnés sur la montagne depuis la Bàtiaz jusqu'à l'entrée de la vallée d'Entremont, ce sont : Ravoire, la Croix, à l'embranchement des routes d'Entremont et de Chamouny, le Brocard, dont les environs sont souvent ravagés par un torrent, le Trient, la Forclaz, TèteNoire, les Jeurs.- 1332 hab.
© Article tiré de : Dictionnaire géographique et statistique de la Suisse, Volume 1 - Auteurs : Jacques-Louis Moratel, Anton-Herkules von Sprecher - Editeur : F. Blanchard, 1859
Très intéressant, merci.