Villa « Le Bocage »
Villa « Le Bocage »
Photographie de la villa « Le Bocage » en 1952.
Histoire
Parmi les propriétaires de ce domaine à la fin du XVIIIe siècle figurent les familles Serre, Menu, Reboul et Bardin.
La première mention du bâtiment remonte à 1812, sous le nom d'Yves Louis Reboul. En 1816, « Le Bocage » est acquis par François d'Ivernois (1757-1842), puis, en 1821, par Jeanne Victoire de Sellon (1777-1849), épouse de Jules-Gaspard Aynard (1769-1837), duc de Clermont-Tonnerre. Le frère de Jeanne, Jean-Jacques de Sellon (1782-1837), occupe par la suite une partie du domaine et y établit sa propre propriété, nommée « La Fenêtre ». Entre 1823 et 1824, Jeanne fait construire un nouveau bâtiment, qui s’accole à un corps de bâtiment plus ancien, datant du XVIIIe siècle, visible sur cette photographie (partie gauche de la maison). L’architecte serait probablement Luigi Bagutti (1778-1835). Des dépendances viennent également compléter le domaine, comme « Le Manège », construit en 1902. Voici un extrait d'un article rédigé par Jean-Claude Pallas qui décrit ce bâtiment :
Le duc et la duchesse de Clermont-Tonnerre comptent parmi leurs relations plusieurs grandes personnalités, dont certaines séjournent fréquemment au « Bocage ». Parmi elles, le duc d'Orléans, futur roi Louis-Philippe (1773-1850), y fait un court séjour en 1826 avec son épouse, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866), lors d’un voyage en Suisse romande et en Savoie. À cette occasion, un grand bal est organisé en leur honneur. De plus, leur neveu, Camillo Cavour (1810-1861), célèbre homme d'État italien, vient fréquemment leur rendre visite lors de ses séjours à Genève.
À la mort de Jeanne, le domaine revient à ses trois nièces, les filles de son frère Jean-Jacques de Sellon. Par la suite, la propriété est louée à de nombreuses familles étrangères. Parmi les résidents notables, on mentionne également les comtesses Elisabeth (1825-?) et Alexandrine Tolstoï (1853-?), qui reçoivent Léon Tolstoï (1828-1910) à la propriété entre mars et le 12 juillet 1857. De plus, Charles de Bourbon (1848-1909) réside au Bocage de 1872 à 1873, au moment où éclate la troisième guerre carliste.
En 1893, les consorts Revillod-de Sellon deviennent les seuls propriétaires du domaine. Leurs héritiers le vendent alors à Ella Frances Scott (1852-1938), épouse d'Alfred Bowen Scott (1846-1908), qui en reste propriétaire jusqu’en 1935. Après son décès, le domaine est légué à sa famille.
Le 14 juin 1935, les municipalités de Pregny et de Genève modifient leur frontière en échangeant deux propriétés. Ainsi, « Le Bocage » devient une propriété genevoise, tandis que « Petit-Morillon » passe sous la juridiction de Pregny.
En 1954, l'Office des Nations Unies à Genève rachète le domaine pour y installer plusieurs bureaux, dont ceux de la FAO, de l'IAEA, de l'IMCO, de l'UNRWA, de l'UNIDO et de l'UNICEF.
En 1957, l'ancien bâtiment du XVIIIe siècle est rénové et modernisé. Par ailleurs, une aile supplémentaire de 137 m² est construite au nord du bâtiment principal, apportant ainsi un équilibre symétrique à l'ensemble de la villa.
Source texte :
- Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1978.
- Recensement architectural du canton de Genève, RAC-VGE-14085, 2021.
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