Un Chaux-de-fonnier à Moscou, 1957 Repérage

juillet, 1957
Emily Bischofberger

1. Le départ

En juillet 1957, en pleine guerre froide, mon père alors âgé d'à peine 17 ans, à sa sortie du strict et très catholique pensionnat-collège St-Charles à Romont, et avant son entrée à l'Ecole de Commerce de la Chaux-de-Fonds, prend le train avec 4 amis de la Chaux-de-Fonds, contre l'avis de ses parents, pour participer au 6ème Festival International de la Jeunesse et des Etudiants à Moscou.

Ils furent plus de 600 jeunes suisses à participer au festival.

Ce fut son premier véritable voyage à l'étranger, à l'exception d'un court séjour à Rimini avec l'école en 1954, et quel voyage!

Ce long périple en train à travers l'Autriche, la Hongrie, l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie durera plusieurs jours avant d'atteindre Moscou.

Avec son premier appareil photo en poche, il documentera quelquefois avec humour cette épopée dans son premier album photos que je partage ici.

Ses commentaires, parfois naïfs, et parfois d'une surprenante lucidité, reflètent bien le regard d'un adolescent qui découvre le monde.

2. L'étape viennoise

Quelques heures d'arrêt et un changement de train en gare de l'est permettent au groupe d'amis de découvrir Vienne.

Portrait des 5 copains:

"Paul Gremion, Bischof (mon père), Zampano (Broillet), Bébert et Hansueli"

Balade à Vienne

Mon père n'est pas impressioné par l'architecture impériale autrichienne, mais il montre de l'intérêt pour l'histoire et le chantier de reconstruction de la gare du Nord.

La Gare du Nord.

"Vienne, la nouvelle gare du Nord construite sur les ruines de l'ancienne détruite pendant la guerre 1939-45."

3. L'étape hongroise

On peut imaginer le grand frisson mêlé à de l'excitation ressenti par ces jeunes lors du passage du rideau de fer pour entrer en "Démocratie Populaire de Hongrie".

Comment y vivent les gens? seront-ils accueillants? ou vont-ils éprouver de la haine, de la peur ou de l'indifférence à notre égard?

Mon père photographie la foule depuis le train, à la 1ère gare en Hongrie.

Sa première rencontre avec le 'monde de l'est'.

Il commente:

"Hegyeshalom, gare frontière hongroise! Messieurs les voyageurs, reculez d'une heure les aiguilles de votre montre."

La gare est décorée pour les visiteurs du Festival Mondial de la Jeunesse, avec le logo de l'évènement et ses drapeaux, et des danses traditionelles y sont organisées.

Et ceci, moins d'une année après l'entrée des chars soviétiques en Hongrie lors des évènements de 1956.

Photo de la foule à Szolnok prise depuis le train, et premiers échanges avec des hongrois.

Mon père raconte:

"Szolnok, la foule est sur le quai. Elle veut voir ces bêtes sauvages des pays capitalistes, elle veut les toucher dans leur cage, spectacle gratuit! Echanges d'objets hétéroclites entament la discussion.

Nous, de notre train, ou sur le quai mêlés aux indigènes, nous constatons que les sourires accordés aux 'pèlerins' de Moscou ne ressemblent en rien à la haine générale qu'éprouve, d'après nos journaux bien-pensants, le peuple hongrois à l'égard de Moscou Ltd."

Léonard Gianadda, également du voyage en tant que reporter-photo pour l'Illustré, a décrit de manière très similaire la curiosité et l'intérêt des foules pour ces étranges visiteurs venus de l'Ouest.

Voir la vidéo de L. Gianadda:

youtube.com/watch?v=5buYiR86kV...

La Chorale

La Gare de Budapest

"Budapest, plusieurs maisons dévoilent aux voyageurs collés aux vitres du train des chapelets de balles de mitrailleuses égrainant leurs façades. 1914-1918, 1939-1945, 1956, dates martyres, mais il y a le Danube qui fait tout sourire."

"Debreczen, notre voyage avance péniblement, à travers la Hongrie, vers l'Ukraine soviétique. Sous les drapeaux aux couleurs hongroises et suisses qui pavoisent la gare, on peut remarquer des trous de balles, souvenirs de l'octobre 1956."

Toujours à Debrezcen, mon père immortalise la foule toujours aussi nombreuse et curieuse, avec de ravissantes hongroises. Nul doute que mon père, du haut de ses 17 ans à peine, n'avait jamais rencontré autant d'intérêt de la part de jeunes femmes.

Changement de train, à Zahony, ville frontière en Hongrie. L'occasion de se dégourdir les jambes après un long trajet.

Cette jeune hongroise accepte de se faire prendre en portrait par mon père. Charmé, il écrit: "Sourire hongrois. La Joconde rerit-elle?"

Et il nous instruit sur les raisons du changement de train:

"A cette gare, le rail soviétique, à cause de son grand élargissement, englobe le rail hongrois. Cette disproportion provient du fait qu'en Union Soviétique, il n'existe pratiquement pas de ballast et que les rails sont souvent posés à même le sol. Les trains reposent ainsi sur une plus vaste surface en terrain. Ce grand élargissement des rails remplacent le ballast, mais ne permet pas de grandes vitesses."

"Avant de pénétrer en territoire soviétique, avant d'entrer en gare de Tschöpp, une cérémonie de danses hongroises est offerte par la ville frontière de Zahony aux voyageurs.

Qu'il a de la chance ce danseur hongrois! Les oeillades ne sont pas un monopole de chez nous..."

4. La traversée de la RS d'Ukraine et de la Russie Blanche (Biélorussie)

"Pendant deux jours et demi, à travers toute l'Ukraine et la Russie Blanche, dans un confort impeccable, remplaçant avantageusement l'entassement des trains hongrois, nous nous acheminons à travers des mers de blés où seul l'horizon le distingue du ciel, vers Moscou."

Il a dû s'endormir dans ce confort bienvenu, car c'est la seule photo prise en territoire ukranien. Prochaine et dernière étape: Moscou.

5. L'arrivée à Moscou

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, entrée par les faubourgs
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, entrée par les faubourgs

"A travers des faubourgs où les routes asphaltées n'ont pas leur règne, nous pénétrons dans Moscou. Au premier plan une église à bulbes et à l'arrière plan l'université de Moscou"

Enfin arrivé au centre de Moscou, mon père photographie la vue depuis son hôtel.

Une bonne nuit de sommeil s'impose, les célébrations le lendemain seront intenses.

4. La cérémonie d'ouverture au stade Lénine

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, Cérémonie d'ouverture du Festival de la Jeunesse
28 juillet 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, Cérémonie d'ouverture du Festival de la Jeunesse

"Avec l'inauguration du Festival, c'est l'inauguration du stade Lénine le 28 juillet 1957. Les drapeaux des nations portés par de gigantesques athlètes ouvrent la cérémonie; viennent ensuite les délégations des pays, dans leurs costumes nationaux."

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, Kroutchev à la tribune
28 juillet 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, Kroutchev à la tribune

Photo pas très nette prise par mon père au Stade Lénine, de la tribune d'honneur saluant les délégations internationales. Avec Kroutchev bras levé en costume gris clair.

Mon père, ami de la cause jurassienne, écrit avec un certain humour:

"Devant Kroutchev et tout le soviet suprême présents à la tribune d'honneur, les délégations passent et lui font signe. Si le 'camarade' Kroutchev a déjà vu les danses chinoises et les Marocains en djelabah, a-t-il déjà vu ce drapeau avec pour emblême une crosse bâloise? Les Jurassiens n'ont décidément pas fini de faire parler d'eux."

Plus de 600 jeunes suisses ont assisté à cette cérémonie avec plus de 34'000 spectateurs de 131 pays.

Un film de François Jégat le montre en couleurs:

parcours.cinearchives.org/Les-...

5. Visite de la ville et de ses faubourgs

Le lendemain de la fête, c'est l'occasion pour le groupe d'amis de visiter la ville et ses monuments les plus célèbres.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (1)
29 juillet 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (1)

"Moscou le jour. Le trop célèbre Bolchoï: théâtre"

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (2)
29 juillet 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (2)

"La perspective Gorki"

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (3)
29 juillet 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, balade en ville (3)

Balade dans les faubourgs.

Mon père écrit:

"Les soviétiques n'ont rien fait pour nous cacher les villages de planches qui entourent Moscou. Mais sur ces planches qui tiennent à peine debout, il y a des antennes de télévision. Singulier contraste. Et derrière ces bidonvilles, il y a des grues, des maçons, des maisons qui élèvent leur squelette de pierre. La vieille église, le cimetière envahi par les buissons, les maisons, les palissades, les chemins boueux, le Nijni de Gorki."

Cette liberté de mouvement décrite par mon père a également été citée par Léonard Gianadda, qui travaillait pour le journal l'Illustré, malgré l'incrédulité du monde occidental.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge

"L'accès à la Place Rouge est interdit aux véhicules et aux piétons. Seule une colonne de pélerins la traverse pour aller saluer, sous leur cercueil de verre, à 10 mètres sous terre, Lénine, le révolutionnaire internationaliste, et Staline, le Russe nationaliste. Sur la tour Saint-Sauveur, la principale du Kremlin, une étoile rouge..."

Le corps embaumé de Staline, mort en 1953, était encore exposé au mausolée de Lénine en 1957. Avec la déstalinisation lancée par Kroutchev, sa dépouille fut discrètement retirée et enterrée dans la nuit du 30 octobre 1961 près du Kremlin. Mon père n'ira pas voir les dépouilles, mais photographie l'entrée du mausolée.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge (2)
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge (2)

"L'entrée du mausolée Lénine sur la Place Rouge, avec ses 2 gardes soviétiques"

Mon père, à droite sur la photo, sac en bandoulière, écrit:

"Notre interprète, à la chemise rayée, rencontré accidentellement, est un ingénieur de Kalinine. Il devint mon ami. Son nom: Eugène Néfiodoff."

Mon père fit de nombreuses rencontres de jeunes gens de différents pays lors de ce voyage. Il continuera à correspondre avec plusieurs d'entre eux, des amis Russes, Vietnamiens et Hongrois jusque dans les années 1990. Il a conservé précieusement toutes ces correspondances, au contenu souvent philosophique, politique et culturel. Il en gardera aussi une belle collection de timbres postes.

Mon père au centre, et son ami Bébert, bien entourés de jeunes filles, et de quelques jeunes hommes russes, s'emballent, en plaisantant avec les filles qui s'en amusent.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Parc Gorki
2 août 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Parc Gorki

"Le Pratten de Vienne possède sa soeur, la grande roue du Parc Gorki à Moscou. Le Parc Gorki et ses amusements de foire, diront les journalistes de chez nous, dérident les plis du front du communiste. Je leur rappelle que même les Russes ne font pas de toutes les sauces un cas politique!"

L'exposition permantente de l'URSS

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, l'exposition "URSS"
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, l'exposition "URSS"

Mon père visite 3 pavillons de l'exposition: les RS de Russie, d'Ukraine et du Kazakstan (sur l'image).

"L'exposition permanente de l'URSS, de ses industries, de ses matières premières, de son agriculture a un périmètre aussi grand que la Chaux-de-Fonds. Ici le pavillon de style douteux du Kazakstan."

La Piscine Sovietskaia

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, la piscine Sovietskaia
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, la piscine Sovietskaia

Mon père adorait la natation (et le hockey sur glace). Il a assidûment fréquenté la piscine des Mélèzes de la Chaux-de-Fonds depuis son ouverture en 1954, dès ses 14 ans. Il a été sélectionné par le tout récent club de natation de la Chaux-de-Fonds pour participer aux championnats romands junior à Sion en 1955, où il a remporta une médaille au 100m brasse. Pas étonnant qu'il ait voulu voir cette piscine au centre ville.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Kremlin
2 août 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Kremlin

"Toute personne qui entend sonner le nom: MOSCOU, pense au KREMLIN. Nous en faisons ici le tour sommairement, en nous arrêtant aux points stratégiques.

Le Bâtiment blanc du soviet suprême, et, derrière, l'église 'Ivan le Terrible'. Je note à l'intention des mauvaises langues, qu'une fois les séances levées, les membres du soviet suprême ne font pas leur petit déjeûner dans l'Eglise 'Ivan le Terrible'. Si les églises (pas toutes) sont devenues avec le nouveau régime des témoins de l'art russe, des musées, elles ne sont point devenues des 'bistrots"

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, l'Hôtel Moskva
juillet, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, l'Hôtel Moskva

"Notre hôtel et nos cantines de toile"

La délégation suisse d'environs 600 jeunes gens venus de toute la Suisse était logée semble-t-il dans ce grand hôtel Moskva, qui existe toujours, au centre de Moscou.

6. Le 1er août sur la Moscova

" Lorsque nous avons le premier août, en Suisse, la plupart des gens font peu de cas de notre fête nationale, mais à l'étranger, les Suisses ont hâte de se retrouver et de fêter 'leur fête'. Notre veste se colore avec les kilomètres. Le premier août, à Moscou, 2 bateaux plus larges que longs nous emmènent sur la MOSKOVA à plusieurs rondes en amont de la rivière. A mesure que les silhouettes new-yorkaises de la ville rouge disparaissent, à droite et à gauche du bateau apparaît la steppe avec ses isbas, ses kolkhozes, ses bambins se baignant dans une gouille d'eau sale... Il arrive qu'un orage se prépare de l'autre côté du rideau de fer et la pluie a le même goût que la nôtre."

C'est l'ambassade de Suisse et les organisateurs du Festival qui ont offert cette sortie sur le fleuve à toute la délégation suisse le jour de la fête nationale.

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Kremlin (2)
août, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, le Kremlin (2)

"Faisceau de tours, Eglise Saint Sauveur, St-Basile"

7. Fin du voyage et retour en Suisse

Emily  Bischofberger
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge
août, 1957
Un Chaux-de-Fonnier à Moscou, 1957, La Place Rouge

Mon père écrit, avec un début de nostalgie, sur la dernière page de son album annonçant la fin de son voyage:

"La Place Rouge, avec son 'Goum' grand magasin modèle, bazar avant la lettre, ses pèlerins du socialisme, son pavé à pigeons, son rond-point des exécutions tsaristes, Lénine et Staline sous leurs dix mètres de marbre et leur cercueil de verre, Saint-Sauveur et tous nos souvenirs. Reviendrons-nous à Moscou?"

Il n'y reviendra jamais, et perdra, comme bien d'autres jeunes aux idées révolutionnaires, les illusions d'une société égalitaire et libertaire en URSS.

A son retour, il commencera l'Ecole de Commerce à la Chaux-de-Fonds, et une fois son diplôme en poche, à 19 ans, il voyagera en Italie, en Espagne, en France et en Angleterre où il trouvera un travail, et sa future épouse, ma mère.

Ci-dessous, un lien qui reflète aussi le regard des russes sur ce flot de visiteurs étrangers venus de pays capitalistes: ils découvrirent les jeans, le rock et le jazz.

fr.rbth.com/histoire/83282-fes...

Le retour en train fut compliqué. En effet des jeunes participants de retour par le premier train furent lynchés par une foule qui les attendait de pied ferme en gare de Zürich. Le train suivant fut arrêté en amont de la gare pour permettre aux jeunes de changer de train pour Bâle.

Nul doute que les jeunes participants ont dû être 'fichés' par les autorités, considérés à cette époque comme de dangereux suppôts subversifs du Kremlin.

Le célèbre éditeur lausannois Nils Andersson, alors responsable culturel pour la délégation suisse, a relaté le retour dans son blog ci-dessous, avec le photographe Léonard Gianadda.

nilsandersson.net/1957-un-phot...

La Conseil Fédéral finira par expulser Nils Andersson de Suisse en 1966, à cause de ses choix éditoriaux, au grand dam des libres penseurs et intellectuels de tout bord.

voir sur wikipedia:

fr.wikipedia.org/wiki/Nils_And...

Ci-dessous, un lien vers un article publié par Arcinfo en hommage à son compagnon de voyage et ami Paul Gremion de la Chaux-de-Fonds, le plus âgé du groupe, décédé en 2011:

"Paul Gremion, un homme aux semelles de vent"

arcinfo.ch/neuchatel-canton/mo...

Et ci-dessous, Anne Kropotkine documente le voyage des français à Moscou (dont le réalisateur Claude Lelouch et le compositeur Michel Legrand)

anne-kropotkine.fr/jours-de-fe...

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  • Renata Roveretto

    Chère madame Emily Bischofberger, excellente présentation de ce beau voyage rempli de la poesie de votre père accompagnée de ces amis et collègues en plein découverte d'un bout de l'histoire de notre monde. J'aime là particulièrement de pouvoir vous lire vous chère Emily, dans ce beau partage qui viens de vous et de votre très chère père Jean. Merci

    Amitiés Renata

Emily  Bischofberger
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15 mars 2023
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