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Felix MENDELSSOHN, Concerto pour violon no 2, op. 64, Henryk SZERYNG, OSR, Carl SCHURICHT, mercredi 6 décembre 1961

6 décembre 1961
RSR resp. RTS
Radio Suisse Romande, R.Gagnaux, sources indiquées dans le texte

Les portraits d'Henryk Szeryng et Carl Schuricht illustrant ce descriptif sont cités de photos des sites ParisEnImages © Boris Lipnitzki/Roger-Viollet - Henryk Szeryng, Paris vers 1950-1960, N° du document : 73338-23 - et gahetna, Nationaal archief NL, Collection Spaarnestad - Carl Schuricht en 1964, N° du document : SFA003005080

Pour les deux photos: utilisation autorisée dans le cadre de l'illustration de sites internet à vocation non commerciale.

Les premières esquisses de ce concerto remontent à 1838: Felix Mendelssohn en parle dans une lettre adressée à son ami Ferdinand David - premier violon de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig - datée du 30 juillet 1838. Ce n'est toutefois qu'en 1844 que Mendelssohn le compose, l'ayant en chemin délaissé "[...] un temps pour envisager l'écriture d'un concerto pour piano en mi mineur destiné à la scène londonienne - il en esquissa un premier puis un deuxième mouvements entre 1842 et 1844. Là se trouve l'origine du second thème lyrique du premier mouvement de son op. 64. Finalement, Mendelssohn abandonna ce projet de concerto pour piano et revint à son concerto pour violon, qu'il data de septembre 1844, même s'il commença presque tout de suite à le retoucher subtilement. Une modification plus substantielle découla d'un entretien avec David: il allongea la célèbre cadenza du premier mouvement qui, exceptionnellement, apparaît non vers la fin de la réexposition, comme le veut la tradition, mais en bout de développement. [...]" R. Larry Todd, 2012

Le 13 mars 1845, l'oeuvre fut donnée en première audition à Leipzig, bien entendu par Ferdinand David, dans la salle du Gewandhaus, l'orchestre étant dirigé par Niels Gade. À la fin de la même année, Joseph Joachim - qui n'avait alors que 14 ans - le joua en troisième audition.

Bien que portant le numéro d'opus 64, le concerto est postérieur à - par exemple - la Symphonie italienne (op. 90) et la Symphonie de la Réformation (op. 107), toutes deux composées entre 1829 et 1833.

C'est - après le concerto de Beethoven - l'une des oeuvres concertantes pour violon des plus populaires: elle s'est dès le début maintenue au répertoire "[...] grâce à la fraîcheur de l'«Allegro» initial, à la grâce rêveuse de son «andante», une cantilène extrêmement douce, et à la verve rythmique de son finale [...] Le mélodiste inspiré et élégants des «Romances sans paroles» se retrouve tout au long de cet ouvrage, particulièrement dans l'«andante» qui n'est au fond qu'une romance sans paroles transposée dans le domaine du style concertant. Le Concerto commence par une de ses phrases à peine accompagnées dont Mendelssohn a le secret et qui nous fait entrer sans préparation dans un royaume sonore où tout est lumière, charme, légèreté, séduction. Une brillante cadence, notée par le maître lui-même, conduit à la reprise du thème. Le finale, avec son rythme alerte et jaillissant, est d'une vivacité ailée [...]" cité de ce programme de concert du 24 novembre 1937.

Le 6 décembre 1961 - 5e concert de l'abonnement de la saison 1961-1962 - Henryk SZERYNG interprétait ce concerto en début de programme, l'Orchestre de la Suisse Romande étant dirigé par Carl SCHURICHT. Le concert fut diffusé en direct sur Sottens dans le cadre du traditionnel concert du mercredi soir.

Le lendemain, Franz WALTER écrivait dans le Journal de Genève:

"[...] Le cinquième concert de l'abonnement - La 4me symphonie de Bruckner

Avec autant de courage que de foi, Carl Schuricht s'efforce de gagner notre public au message de Bruckner, en nous révélant tour à tour ses monumentales symphonies. Après la septième, de récente mémoire, Carl Schuricht n'hésitait pas à nous proposer cette saison sa quatrième, qui occupait la majeure partie du programme d'hier soir. L'entreprise du vénérable Kapellmeister était cette fois-ci d'autant plus digne d'admiration que, souffrant d'un fâcheux lumbago, il se trouvait particulièrement gêné dans ses mouvements. Mais si grande est la concentration de son art de la direction, si suggestif et pertinent le moindre de ses gestes qu'il parvint à insuffler à son orchestre non seulement une vitalité de chaque instant, mais aussi une souplesse sonore propre à mettre en lumière chacune des atmosphères si changeantes de cette oeuvre pléthorique. Interprétation admirable par sa mesure, par son trait constamment si juste, par son merveilleux dosage, mais aussi par sa constante lucidité, celle d'un homme qui est conscient aussi des faiblesses d'une oeuvre qu'il chérit et dont il trouve à atténuer certaine maladresses.

Ne rouvrons pas ici le débat sur Bruckner. Les reproches qu'on lui adresse ont été maintes fois évoqués et sont bien connus. Soulignons plutôt les beaux moments que nous offrent les deux premiers mouvements notamment de cette 4eme symphonie et convenons qu'ils sont pleins de musique; d'une musique authentique et souvent inspirée. La vie est un éternel recommencement. C'est cette image de la vie, certes, que nous propose trop complaisamment la symphonie brucknérienne dont l'ingénuité des propos éveille souvent l'attendrissement mais fait naître parfois aussi le sourire. Cependant la poésie la plus vraie est souvent présente. En revanche, après l'alerte scherzo, le finale apparaît comme une laborieuse récapitulation, où le ton prophétique s'appesantit, mais que surtout s'essouffle rapidement.

Le concert débutait par le concerto de violon de Mendelssohn interprété à la perfection par Henryk Szeryng. Quelle sonorité translucide ! Et quel admirable rythme dans le finale dont la justesse n'avait rien de rigide et laissait chanter l'orchestre! Et le cas n'est pas si fréquent, croyez-moi.

Franz Walter[...]" cité de la Tribune de Genève du 7 décembre 1961, en page 11, rendue accessible grâce à l'admirable banque de données «LE TEMPS Archives Historiques***», qui est en accès libre sur la toile, une générosité à souligner!***

L' enregistrement que vous écoutez...

Felix Mendelssohn, Concerto pour violon et orchestre no 2 en mi mineur, opus 64 (MWV O 14), Henryk Szeryng, Orchestre de la Suisse Romande, Carl Schuricht, 6 décembre 1961, Victoria-Hall, Genève

1. Allegro molto appassionato

2. Andante 20:42

3. Allegretto non troppo - Allegro molto vivace 06:39

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTS

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René Gagnaux
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19 septembre 2018
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