Lettres d’un commis à ses parents : loisirs et événements
Dans ce lot de 26 lettres envoyées des Grisons, Pontresina, Arosa et Saint-Moritz aux Verrières entre juillet 1913 et juillet 1914, David-Louis Barbezat évoque aussi ses loisirs et les événements qui surviennent alentour. En traversant ces lettres sous cet aspect-là, j’essayerai de montrer à quoi un commis de poste de dix-huit ans occupe ses loisirs, malgré dix heures de travail quotidien et six jours de travail par semaine.
La première lettre du 5 juillet 1919 n'évoque que l'apprivoisement du lieu et du travail et leurs côtés pratiques et quotidiens.
Mais dès la lettre suivante, le 15 juillet, les loisirs pointent leur nez : «Je suis allé à pied à Samaden avec un de mes collègues. J'aime mieux être ici, le village n'est pas bien beau; il y a une différence entre ces deux villages. A neuf heures nous sommes allés à la gare mon collègue attendait un de ses amis qui allait à Campocologno, alors nous avons pris le train jusqu'à Pontresina. Depuis là il avait encore une heure à une heure et demie de chemin à faire pour aller coucher; nous sommes partis avec lui jusque là; à onze heures moins vingt nous arrivions à Morteratsch où il devait passer la nuit. Là on nous a offert à manger et nous avons accepté, parce que nous avions un peu faim. A minuit nous étions de retour. Ce fut une belle promenade, avec un clair de lune magnifique.» Il confirme dans la suite de sa lettre que la promenade est une activité fréquente : « Hier soir, je me suis un peu promené, il y avait beaucoup de monde; on en voit de toutes les sortes.»
La lettre du mardi 22 juillet raconte une première course : «Dimanche je suis allé faire une belle course avec deux de mes collègues, nous sommes partis à quatre heures et vingt le matin, à huit heures nous arrivions au pied du Corvatsch [Piz Corvatsch 3451 m]. Nous ne sommes pas allés jusque tout en haut cela ne valait pas la peine, le sommet était dans le brouillard. Pour y arriver, il nous aurait fallu marcher encore 1 heure environ. Ce n'est aucunement dangereux, on oserait y envoyer Marguerite sans crainte. Ce jour-là il y avait un concours de ski; c'était très intéressant. Il y avait passé cent personnes. En redescendant nous nous sommes assis dans la neige et nous nous sommes glissés; il faisait bien beau. Nous sommes rentrés par St. Moritz. A six heures moins le quart nous arrivions ici un peu fatigué et ayant passablement faim. J'aimerais bien avoir mes souliers pour dimanche parce que j'ai encore congé et nous pensons aller faire une course avec un des commis. Est-ce que chez M. Junod vendrait leur sac j'aimerais le savoir pour l'acheter s'ils étaient d'accord. Ce n'est pas commode de devoir mettre ce qu'on prend à manger dans le sac de ses collègues; c'est pour cela que je pense en acheter un. »
Louis s'inquiète également des travaux des champs aux Verrières et raconte ce qui se passe à Pontresina : «A quoi en êtes-vous avec les foins, j'espère que vous êtes bientôt prêts. Ici les paysans ont commencé il y a quelques jours et tout est bientôt fauché. Il faudrait voir arriver ces faucheurs italiens, c'est intéressant, ils arrivent sur des chars avec leurs faux et leurs faneuses coiffées d'un mouchoir; il y en a une pour deux faucheurs. Les gens d'ici ne font pas eux-mêmes les foins ou s'ils en font très peu, ils laissent faire cela aux italiens.»
La lettre du samedi 2 août revient sur la célébration de la Fête nationale : «Le premier août s'est passé tout tranquillement ici. Il n'y a eu que des feux. Il n'a rien été fait parce que le dix août il y aura une fête et tout a été renvoyé pour ce jour. Je me plais toujours bien. Dimanche passé j'ai fait une belle course depuis Bernina hospice jusqu'à Poschiavo à pied, il y a vingt kilomètres.»
Le mercredi 6 août, Louis explique : «Je vous envoie quelques edelweiss que j'ai ramassées, j'espère qu'elles arriveront bien. Pour qu'elles restent belles; il faut les sécher dans un livre. On en trouve passablement ici autour.» Il revient également sur un fait divers : «Aujourd'hui on a retrouvé le cadavre d'un jeune homme qui avait été emporté par une avalanche ce printemps.» Il s'agit de la première victime de cette avalanche, la seconde est retrouvée à fin août comme le rapporte la Tribune de Genève dans son édition du 29 août : «Ponteresina 29. — On a retrouvé hier au-dessus de la cabane de Boval le cadavre de Wingering le second des skieurs zurichois emportés au printemps dernier par une avalanche. Les obsèques auront lieu à Pontesina.»
La lettre du samedi 16 août revient sur la fête du 10 août : «Dimanche passé il y a donc eu une fête ici, je n'y suis pas beaucoup allé, à trois heures je suis parti pour St. Moritz, j'ai fait le tour du lac et je suis rentré par Celerina, à six heures et quand j'étais de retour et j'ai pu écouter un groupe de jodleurs, c'était magnifique. Le soir j'ai encore vu de superbes feux d'artifice. Ce sont les deux seules choses qui m'ont plu. Il y avait un jeu de roulette, je vous promets que beaucoup y ont perdu bien des francs. Je n'ai dépensé que mon entrée. Les bénéfices sont pour la construction d'une cabane, ils sont assez hauts puisque ils arrivent à six mille francs… Encore quelques mots j'ai fait une petite course cet après-midi, aujourd'hui il a fait un temps magnifique, pas un seul nuage.»
Dans la seconde lettre du mois de septembre, datée du mercredi 17 septembre, Louis raconte : «Je pense que vous avez lu dans le journal que quatre personnes parties vendredi soir [12 septembre] pour faire une ascension n'étaient pas rentrées et elles ne le sont pas encore, et maintenant on a plus aucun espoir de le retrouver vivants. Plusieurs colonnes de secours sont parties mais elles ont dû revenir sans avoir rien pu faire, il y a déjà 50 cm de neige. Lundi nous avions un peu peur pour un de nos commis, il était parti samedi avec des connaissances pour faire un tour et jusqu'à lundi soir nous avons été sans nouvelles, ce n'est qu'alors que nous avons reçu un télégramme depuis l'Italie qu'ils étaient saufs.»
Il est fait mention de cette disparition du 12 septembre dans la Sentinelle du 15 septembre :
« La montagne angoissante. -- Une caravane de touristes composée de MM. Christ et Kafper, de Pontresina, M. Wilkowski, de Samedan, et de Mlle Bunzli, de Celerina, partie samedi matin de la hutte de la Diavelezza, pour faire l'ascension du Palu, n'est pas encore rentrée. Samedi, à 10 heures, la caravane a été aperçue de la Diavolezza, sur la première pointe du Palu. Une tempête de neige, accompagnée de brouillard, s'est déchaînée ensuite et toute trace des touristes a disparu. Ni dans la hutte Marinelli, ni dans la hutte italienne de Crasta Gruzze, inaugurée dimanche, on n'a la moindre nouvelle des disparus. Deux colonnes de guides de Pontresina sont parties à leur recherche; l'une a pris par la Diavolezza, l'autre par la cabane Boval. Etant donné le mauvais temps, on redoute une catastrophe.»
Dans la suite de sa lettre, Louis indique : «Quand j'ai demandé un ordre de marche au chef de section, il m'a dit que je n'avais pas droit à la demi-taxe pour aller à la visite sanitaire, mais je lui ai dit de quand même demander au département militaire et j'ai maintenant mon ordre de marche.»
La lettre du jeudi 25 septembre, rédigée sur un formulaire postal, en dit plus de cette visite sanitaire : «Hier je suis allé à Samaden pour passer l'examen des recrues, tout est bien allé, à onze heures et demie j'étais prêt, je suis rentré à deux heures. Je suis soldat et cela malgré que je n'ai que 82 de tour de thorax… Le jeûne [21 septembre] s'est bien passé ici, sans pluie, je suis allé faire une course en poste à Maloja. Ici ce n'est pas la mode de faire des gâteaux, ainsi je n'en ai pas eu. »
Dans sa lettre du mardi 30 septembre, il revient sur la catastrophe du Piz Palu : «Je pense que vous avez lu qu'une des victimes du Piz Palu était retrouvée, c'est un monsieur, il était complétement gelé, jusqu'à maintenant aucune des trois autres n'a été retrouvée.»
Dans La Suisse du 27 septembre, on trouve à ce sujet l'article suivant :
«La catastrophe du Piz Pala
PONTRESINA, 27. — Ainsi que nous le disons d’autre part, M. Milcewsky, le frère de l’ingénieur disparu il y a quelques jours au Piz Palu avait entrepris avec des guides l’ascension de cette montagne afin de rechercher le malheureux alpiniste. I1 a découvert le cadavre de son frère couché sur la glace à un endroit qui ne présentait aucun danger. On suppose que, très fatigué, M. Milcewski aura voulu se reposer et qu’il sera mort de froid et d’épuisement. Non loin de lui se trouvait un piolet, une corde coupée, un chapeau vert et deux sacs à provisions encore remplis. Les corps des autres touristes ne doivent certainement pas être bien loin.»
La première lettre d'octobre, le vendredi 3, Louis revient sur cette question de gâteau : «Je m'empresse de vous écrire pour vous dire qu'il ne faut pas faire du gâteau exprès pour moi. Avec les myrtilles que j'ai ramassées pendant mon jour de congé, mon collègue et moi avons fait faire un gâteau, il était très bon.»
La lettre du lundi 20 octobre revient sur le beau temps et sur la manière d'en profiter : «Aussi j'ai bien profité de ces beaux jours. J'ai pris ma pélerine et je suis allé me coucher dans les champs au soleil, il faisait très beau. Hier matin j'étais de service jusqu'à midi, l'après-midi j'avais quelque chose à lire et je me suis assis au soleil jusqu'à quatre heures. Je vous écris au crayon parce que je suis dehors. »
La lettre du dimanche 26 octobre, il aborde de façon très courte la question de l'église : «Ce matin a été installé un nouveau pasteur, si je n'avais pas été de service je serais allé à l'église.» Le village de Pontresina est pour moitié protestant.
La dernière lettre avant les vacances, qui commencent le 16 novembre, est datée du dimanche 9 novembre, c'est la seule lettre du mois. Il parle de la neige qui est arrivée et de son retour du dimanche 16 au jeudi 27 novembre.
La lettre du 6 décembre revient sur la préparation des sports d'hiver dans la commune. Louis discute du moment le plus opportun pour faire son service militaire et ce ne sera pas au début de 1914 comme il sait qu'il a de grandes chances de continuer à travailler aux Grisons. Il règle quelques détails pratiques au sujet de son linge, entre ce qu'il manque et ce dont il a besoin.
La lettre du dimanche 21 décembre s'attarde un peu plus sur ses loisirs : «Après avoir bien dîné j'ai fini ma corbeille [qu'il renvoie chaque semaine] puis je suis allé me promener. J'ai regardé un bon moment les patineurs; il y en a qui patinent magnifiquement et c'est un plaisir de les regarder. Il était trois heures lorsque je quittais la place de patinage pour aller faire un petit tour vers la gare et ensuite je suis rentré au bureau pour finir mon ouvrage. Depuis plusieurs jours le froid est là et chaque matin nous de 10 à 14 -0, mais maintenant je me suis bien habitué à ce froid.
La lettre du dimanche 28 décembre commence par les vœux de bonne année. C'est aussi la période des cadeaux : «J'ai marqué pour qui étaient les cadeaux. J'ai dû bien chercher pour trouver quelque chose pour Suzanne enfin j'ai pensé qu'elle pourrait toujours se servir de ces mouchoirs. Quant à la boîte de jeux, elle est pour tous. Et Louisette a sa plaque de chocolat ! Je n'ai rien acheté pour vous j'ai pensé qu'il valait mieux envoyer de l'argent. Je n'ai non plus rien acheté pour Laure et je lui envoie quinze francs. Je n'aurais pas bien su que lui acheter et ainsi elle pourra faire ce qu'elle voudra. Si elle peut aller aux Brenets une semaine cela me ferait encore plus plaisir de les lui avoir donné.»
Pour le mois de janvier 1914, il n'y a qu'une seule le lettre le mercredi 21. Pontresina a accueilli le concours national de ski le week-end précédent et Louis le relate : «Samedi et dimanche nous avons eu le concours national de ski. Il y a eu beaucoup de monde, c'était très intéressant. Nous avons eu ces deux jours un temps magnifique… Merci beaucoup pour la belle carte de Marguerite, elle m'a fait bien plaisir. Dites lui aussi que je lui enverrai de l'argent pour le catalogue. J'envoie une plaque de chocolat, elle est pour la fête de Jean-Jean. Donnez la lui le jour de sa fête… Presque chaque jour je descends au bureau en glisse, cela va très bien et ainsi je suis plus vite en bas. Je vous envoie aussi un programme du concours de ski. Je souhaite qu'il vous vienne un peu de neige pour que votre concours puisse avoir lieu … Dimanche je serai de service le matin, l'après-midi je pense aller jusqu'à St. Moritz voir un concours de patinage… Un de nos commis a eu un prix dimanche, c'était un étui à cigarettes en argent. Je ne suis allé en ski que deux fois depuis que j'ai reçu les miens; j'ai trop peu de temps pour pouvoir y aller plus souvent.»
Dans la lettre du mardi 3 février, Louis s'excuse de ne pas avoir écrit plutôt et s'en explique : «Je pensais vous écrire dimanche, mais il est passé sans que je le fis. J'ai été de service toute la journée. L'après-midi comme il faisait bon chaud, je suis sorti le petit moment que j'étais libre et le soir je suis lugé de sept heures à neuf heures et demie, ainsi je n'avais plus le temps pour écrire. Le dimanche avant je suis allé voir un concours de patinage à St. Moritz, c'était magnifique et j'ai eu beaucoup de plaisir. »
Le dix février Louis envoie sa dernière lettre de Pontresina avant d'être muté à Arosa, il raconte les détails du voyage à venir et quelques points pratiques : «Je vous envoie aussi les livres de la bibliothèque. Je prie Marguerite de les reporter et pour le moment de plus en reprendre. Je n'ai presque pas le temps de les lire ces derniers temps. A la fin du mois, j'enverrai pour l'abonnement… Mon dimanche s'est passé très tranquillement. j'ai eu congé tout le jour et j'en ai profité pour aller à l'église. Il paraît qu'ils sont bien pauvres ici, puisqu'ils ne chauffent pas l'église ou bien peu. En tout cas il faisait plus froid que dehors. L'après-midi je suis allé m'asseoir sur un banc près de la place de patinage; puis le soir je suis allé me luger avec mon nouveau collègue, oh comme cela marchait même si fort qu'une fois nous avons culbuté.»
Le jeudi 19 février Louis envoie sa première lettre d'Arosa dans laquelle il remercie de vœux et de cadeaux reçus pour son anniversaire. Il raconte son voyage par le menu et ses premières impressions du village : «Le village ne me plaît pas tellement, on y est comme au fond d'un entonnoir. Ce qui m'a beaucoup étonné c'est de trouver des sapins ici à 1856 m. Il y fait aussi moins froid qu'à Pontresina...Je suis assez souvent fatigué des reins et je me demande si je ne devrais pas faire quelque chose. Depuis que je suis ici, j'ai toujours eu le mauvais temps, sauf dimanche. Aujourd'hui il a neigé; il est tombé vingt centimètres de neige. Il faudrait voir les monceaux qu'il y en a encore; je suis sûr qu'il y en a encore en moyenne 70 à 80 cm.»
Dans sa lettre du dimanche 1er mars, Louis remercie pour la veilleuse reçue en cadeau et donne quelques informations au sujet de la météo : «Ces derniers jours nous avons eu un brouillard très épais et de mauvais chemins; aujourd'hui il fait un temps magnifique et le soleil est très chaud. Je vous envoie 195 frs : il y a 155 pour vous, 10 pour Laure, 10 pour me faire venir 2 chemises de nuit et 20 pour mettre à mon carnet. Vous le porterez chez M. Rosselet pour faire marquer les intérêts. Vous donnerez à Marguerite ce qu'elle a dû payer pour la bibliothèque et 1 franc pour son carnet.»
La prochaine lettre date du dimanche 3 mai et est cette fois envoyée de St. Moritz Bad après une nouvelle mutation. En avril Louis a pris des vacances ce qui pourrait expliquer l'absence de lettre, il est aussi possible que ces lettres n'aient pas survécu aux aléas du temps ou la volonté des protagonistes. Dans cette lettre il raconte, outre son installation et son nouveau bureau, qu'il fait de petites promenades et quelques considérations sur le village : «Il reste ici moins de neige qu'à Arosa, mais le lac n'est pas encore dégelé … Cet après-midi je lirai un peu puis je ferai un petit tour. Vendredi après-midi Perratone de Peseux m'a joué du violon et cela m'a fait plaisir parce qu'il joue très bien.»
La lettre suivante est datée du jeudi 11 juin : «Cette fois j'ai perdu mon parapluie pour la quatrième et dernière fois, alors je vous prie lorsque vous irez à Pontarlier de m'en acheter un; je vous enverrai 10 francs pour cela à la fin du mois… La semaine passée nous avons eu quelques beaux jours et je suis allé faire de petites courses.»
La dernière lettre du lot date du mercredi 1er juillet et est envoyée de St.Moritz Bad : «Je vous envoie cinquante francs, j'aurais pu envoyer un peu plus si je n'avais pas acheté des cerises… Il y a déjà passablement d'étrangers et si le beau temps continue ils arriveront très nombreux.» En postscriptum, il indique encore : «J'ai eu bien du plaisir à ma course de dimanche. Un collègue de Campocologno est venu avec moi et aussi nous avons passé une bonne journée. Renvoyez moi la petite boîte s.v.p.»
Louis passe plus d'une année détaché dans les Grisons et ses principaux loisirs sont, outre le fait d'écrire à ses parents, de se promener, d'assister aux événements locaux et de lire. Le travail prend du temps mais les expéditions hebdomadaires ou bi-hebdomadaires de corbeilles et de paquets en prend aussi. Ces envois permettent d'assurer sa lessive, de compléter ses besoins d'habits ou de raccommodages, la réception et le retour des livres empruntés à la bibliothèque des Verrières. Il reçoit par ce biais de la nourriture que, souvent, il partage avec ses collègues. Il envoie aussi régulièrement de l'argent à ses parents, soit pour l'ordinaire de sa famille ou pour les achats que l'on doit lui faire. Les lettres accompagnent ses envois. Il est certainement au bénéfice d'une franchise de port qui lui permet ce trafic très régulier entre les Grisons et les Verrières et retour.
Les lettres s'interrompent en juillet 1914. Cela laisse à penser que la mobilisation d'août 1914 restreint très fortement le tourisme dans les Grisons et que les bureaux de poste tournent au ralenti par rapport aux périodes de grande affluence et ne nécessitent plus de cette main-d'œuvre détachée.
Selon ces lettres, il est aussi prévu que Louis fasse son école de recrues en octobre 1914. Cela a certainement été maintenu, peut-être avancé. Sans aucun doute, cette circonstance est venue s'ajouter aux autres et la mission dans une autre région linguistique s'est interrompue.
Louis se réjouit d'avoir été recruté malgré une forme physique qui aurait pu le faire réformer. Son avis mortuaire montre que le service militaire est, au sens de sa famille, la cause de son décès.
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