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4 générations au collège de Couvaloup à Morges

4 générations au collège de Couvaloup à Morges

1904
auteur inconnu
collection personnelle
Philippe Chappuis
Collège de Couvaloup et Ecole primaire des garçons  avant 1888
Collège de Couvaloup et Ecole primaire des garçons  avant 1888

Ce document précieux de la Collection Muret nous donne une idée sur le Collège de Couvaloup avant 1882, alors qu'il était mitoyen de l'Ecole primaire des garçons

Cette carte postale postée le 12 avril 1904 représente le collège de Couvaloup, après la destruction de l'Ecole primaire des garçons, son agrandissement et sa reconstruction en 1882.

Elle est le prétexte de voyager dans le temps en suivant la trace de 4 générations d'enfants Chappuis qui ont bénéficié ici d'un enseignement supérieur d'abord réservé aux garçons puis mixte dès 1944.

Jean-Louis Chappuis (1812-1877), pasteur à Morges eu 3 enfants, une fille Alice 1854, Pierre Eugène 1855 et Eugène Samuel 1856.

Pas de documents au sujet de leur parcours scolaire, Alice aurait pu se trouver à l'Ecole supérieure de jeunes filles de Morges,

et peut-être même croiser les filles du Dr Chollet de Moudon, les 2 fils avaient la possibilité d'aller au collège de Couvaloup, à partir des années 1865. Pierre André Bovard (Histoire animée des Morgiens 1973) parle d'une sorte d'âge d'or du collège de Morges, notamment grâce à l'arrivée de Charles Dufour qui en sera le Directeur de 1852 à 1890.

Puis c'est le tour de Pierre Auguste Chappuis né en 1888. Après l'école primaire à Bremblens, il se rend au collège de Couvaloup vers 1898 qui avait l'aspect de celui de la carte postale, agrandi et modernisé. Une fois son certificat dans la poche, il entreprend l'école d'Agriculture du Champ de l'Air à Lausanne qu'il terminera en 1906.

Pierre Auguste et Suzanne Chappuis ont eu trois fils qui, tous, passeront par le collège de Couvaloup,

mon père Pierre Yves Abram a 10 ans en 1924 et c'est à cette date que la famille s'installe à Morges, à la maison Beau Rivage.Le voilà avec une volée de collégiens morgiens en 1925

Photographie de Pierre Auguste Chappuis

Mon père malgré son désir de devenir ingénieur forestier, semble avoir cédé au désir de son père et s'inscrira à la Faculté des Lettres à Lausanne.

Puis il postule au collège de Couvaloup et devient professeur de grec, latin et français en remplacement de Daniel Simond en 1939. Lors de la cérémonie d'adieux à Daniel Simond, c'est Jean Claude Chappuis (1924), le fils cadet de Pierre Auguste,

dans sa dernière année de collège qui prononcera, au nom des élèves, un témoignage de reconnaissance et remettra un cadeau à Daniel Simond.

Mon père restera à Couvaloup jusqu'à sa retraite. En 1944, son collègue enseignant également le latin, Fernand Byrde sera nommé directeur du Collège et comme les histoires se croisent Pierre Auguste, le municipal, a saisi avec son Rolleiflex la silhouette facilement reconnaissable de Fernand Byrde lors d'une de ces balades "bon enfant" qu'il organisait à la Vallée de Joux

Les enfants de Pierre Yves Abram et d'Eveline, Pierre Eugène Alain, Anne et Philippe

passeront aussi au collège de Couvaloup, devenu mixte en 1944 et feront l'expérience très personnelle d'avoir leur père comme enseignant....

Je suis entré au collège de Couvaloup en 1957.

Une partie des cours se donnait également au collège des Charpentiers situé de l'autre côté de la rue des Fossés. Je garde le souvenir de M et Mme Candaux, les concierges, toujours un peu sur les dents. J'aimais entendre la sonnerie de 10 h, le boulanger venait avec toute sorte de bonnes choses, mais j'avais un faible pour les taillés aux greubons, ce qui n'était guère compatible avec une bonne tenue des cahiers. A la récréation il y avait bien sûr quelques règlements de compte et de mises dans la fontaine (vide) qui se trouvait dans la cours, appuyée contre un vieux pressoir en granit, mais j'ai heureusement échappé à cette triste expérience...

Je me souviens que nous avions dans notre classe, Antoine Baudin que j'aimais bien, et dont j'admirais (enviais ?) surtout la vaste culture en peinture, en musique et en littérature, suisses et surtout étrangères, ses connaissances sortaient des chemins battus. Il était le fils de l'instituteur d'Apples. Confirmant ses goûts et sa maturité, il est devenu un historien de l'art, en charge du fonds Alberto Sartoris aux Archives de la construction moderne jusqu'en 2011; il est l'auteur de nombreuses publications sur l'art et l'architecture du XXe siècle. Et par le pouvoir (bon ou maléfique ?) de la toile, je retrouve, avec les expressions dont j'ai gardé le souvenir, [Antoine Baudin présentant son livre "Invention, construction, communication" ](<Antoine Baudin,>)composé à partir des abondantes ressources du fonds Alberto Sartoris conservé aux Archives de la construction moderne.

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