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Le « SHARK », un caprice qui devient utile.

Le « SHARK », un caprice qui devient utile.

1924
Michel Bel

Reconnue au premier coup d’œil. Achetée 100 frs en 1984 chez un spécialiste de Toulon lors de notre voyage de noces; quand j’eus payé, je lui expliquais de quoi il s’agissait, il semblait regretter l’avoir cédé à ce prix.

Dans son magnifique livre « Les Mémoires du Léman » au chapitre « Chaloupes et voiliers de courses », André Guex écrit que la nécessité est devenue caprice.

Par le fait, ceux qui avaient avantage à être les premiers à livrer une marchandise dans un port de commerce, seraient remplacés par des régatiers, visant à être les premiers à la bouée.

Edouard Burgès, jeune et talentueux architecte naval amateur. établît les plans de trois célèbres vainqueurs de la coupe de l’AMERICA: le PURITAN en 1885, le MAYFLOWER en 1886 et le VOLUNTEER en 1887.

Il dessine le SHARK, un cotre à dérive mobile de 7,1 tonneaux soit un volume de coque de 20 m3; la voilure est de 200 m2, jusqu’à 300 m2 sous spi au vent arrière; autant qu’une barque.

C’est donc une coque large à fort tirant d’eau, avec un leste, dont le centre usiné en forme de mortaise est prolongé par un puits de dérive.

Cette dérive mobile est manœuvrée par un mécanisme à crémaillère ou des vis sans fin.

Aux allures portantes, cette dérive relevée, permet de gagner de la vitesse, par rapport à un leste fixe.

Le comte Hermann de Pourtalès achète le SHARK à New York en 1893; deux officiers de la Royale lui feront traverser l’Atlantique à destination du Havre.

Pendant quelques années, il va faire une belle moisson de coupes et challenges nautiques; il va fatalement être surclassé et vendu à un chantier naval.

Le Restaurent de La Pointe n’étant pas à proximité d’un débarcadère CGN, François Duborgel cherchait un bateau motorisé pour combler cet inconvénient.

L’homme du Lac qu’était son frère Edouard va probablement solutionner le problème.

Le SHARK délesté de sa quille et de sa dérive, motorisé va devenir une navette sous le nom de « Restaurent de La Pointe. »

Au cours des années 1920, il est vendu à un entrepreneur de Morges, où nous dit André Guex, il transportera le sable de la VENOGE.

Le caprice est devenu bête de somme.

Sur la photo de 1924, il fait le bonheur des invités aux mariages d’Yvonne et de Georgette, filles de François et Maria Duborgel.

Ce cliché nous donne un aperçu du cadre magnifique dans lequel va être érigé l’hôtel.

Le petit port est du à l’extraction d’une veine de sable et gravier que vont transporter les barques, à destination des chantiers riverains du Lac.

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  • Michel Bel

    Le bateau allait aux débarcadères CGN de Tougues, Nernier et Nyon embarquer la clientèle du Restaurent de La Pointe. Il me semble qu’un modèle plus approprié lui a succédé, je n’en ai jamais vu de photo.

Michel Bel
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9 mars 2025
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