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Mort de Jacqueline Berenstein-Wavre : 99 ans de féminisme

Mort de Jacqueline Berenstein-Wavre : 99 ans de féminisme

1991
David Glaser, reporter FONSART

La Genevoise Jacqueline Berenstein-Wavre est morte le 22 janvier à l’âge de 99 ans. On lui doit, entre autres réussites sociétales majeures, l’inscription dans la Constitution en 1981 du principe d’égalité entre les femmes et les hommes. Ironie de l’histoire, Madame Berenstein-Wavre disparaît l’année du cinquantenaire du droit des votes des femmes en Suisse, une cause qu'elle a aidé à faire progresser jusqu'au vote de la loi.

Née le 26 décembre 1921, Jacqueline Wavre suit les cours de l'Ecole d'études sociales et la Faculté des sciences économiques et sociales à Genève. Elle enseigne ensuite dans diverses écoles, y introduisant notamment l'information professionnelle.

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On lui doit d’avoir marqué un grand coup l’Histoire des femmes suisses du XXe siècle avec l’inscription dans la Constitution, en 1981, du principe d’égalité des droits entre femmes et hommes. Son initiative a été validée par le peuple, le 14 juin 1981 fut pour elle le plus beau jour de sa vie, comme elle le dit dans le documentaire que Plans-Fixes propose gratuitement en ligne. Un combat mené - notamment sur l’égalité salariale - avec son mari, le juge fédéral Alexandre Berenstein. La loi sur l’égalité entra en vigueur en 1996. Auparavant, elle avait beaucoup milité dans le milieu associatif pour faire avancer la question du droit de vote féminin.

Première présidente du Conseil municipal genevois

Jacqueline Berenstein-Wavre fit de la politique son combat, pour faire bouger les lignes. En 1956, elle prend sa carte au PS, est élue au délibératif de la Ville de Genève en 1963. C’est une des premières femmes à accéder à cette fonction. Elle a été également membre active d'associations pour la paix et siège au Comité de rédaction du mensuel Femmes suisses depuis 1965. Elle est la toute première femme à présider le Conseil municipal en 1968-69. Elle dirigera le parlement cantonal en 1989 après y avoir siégé depuis plus de quinze ans.

Reportage paternaliste de la télévision

Au début de sa carrière, Madame Berenstein-Wavre occupe des postes de conseillère dans le monde de l’industrie en Suisse comme en France, puis de cadre dans les usines (responsable du personnel), ce qui est remarquée par les médias, dont la RTS, la preuve avec ce reportage de Georges Hardy et Pierre Barde, pour le moins paternaliste.

Les archives de la RTS
24 septembre 1960

Elle a aussi été à l’origine de l’Agenda des femmes, simplifiant la vie des femmes dans notre pays, participant à la création d’un certificat fédéral (CFC) de gestionnaire en économie familiale. Elle fera aussi barrage à l’exploitation des danseuses des bars à champagne, exposées à l’alcoolisme et à la prostitution.

David Glaser (avec les articles du Courrier, de la RTS et de Léman Bleu)

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  • Claire Bärtschi-Flohr

    J'ai eu l'occasion de la côtoyer lors de rencontres à la Fédération Romande des Consommatrices dans les années 1980, j'ai acheté son "Agenda des Femmes" pendant des années. Lu ses articles dans "Femmes Suisses". J'ai surtout apprécié son travail pour valoriser le travail ménager et d'éducation des enfants, qui représentait un gain énorme pour la Société. Des millions d'heures de travail non payé. Une personnalité attachante et dynamique. Une belle vie.

  • Claire Bärtschi-Flohr

    Miséricorde ! Je n'avais pas encore écouté le reportage !!! Il reflète bien ce que nous avons vécu, nous les femmes, dans les années 1950-60. Mme Bérenstein-Wavre est encore bien timide. Elle a pris du poil de la bête au fil des années ! Il faut dire que les mentalités ont aussi évolué peu à peu...

29 janvier 2021
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