Carte postale, non voyagée, éditée à l’occasion des Séances Générales de Zofingue Neuchâtel.

Dans l’Impartial du 1er février 1944 paraît la critique suivante :

«LES GENERALES DE ZOFINGUE

La section neuchâteloise de Zofingue a donné son spectacle annuel hier soir chez nous, avant Neuchâtel. Une belle salle manifesta son attachement aux étudiants, une salle parsemée de casquettes blanches un peu jaunies et parfois aussi un peu petites... Disons tout de suite que la Monture était cette fois-ci moins brillante qu'habituellement. Tous les sketches (celui de la République neuchâteloise mis à part) n'étalent pas de cette veine estudiantine à laquelle Zofingue nous a habitués. On nous dit que l'heure avancée obligea à certaines coupures. Il eût fallu en aviser le public qui ne comprit pas très bien le décousu de certaines scènes.

Il y eut pourtant de bons moments, des trouvailles heureuses et les spectateurs s'amusèrent royalement — si tant est que les rois s'amusent encore ! Néanmoins, nous continuons à penser qu'une Monture supporte difficilement le voyage du «bas» en «haut». Elle arrive ici essoufflée, ayant perdu en cours de route le meilleur d’elle même. Il faudrait que les étudiants la sacrifient carrément ou l'adaptent mieux aux personnalités et aux circonstances propres à notre ville. Les quatre actes de M. René Benjamin que jouaient les Zofingiens en début de soirée et qui repésentaient le pilier du spectacle, ont beaucoup diverti eux aussi, tout inconsistants qu'ils soient. «Les plaisirs du hasard», mis consciencieusement en scène par M. Samuel Puthod, sont une satire spirituelle de la société, une charge contre la magistrature et une carricature de l'enseignement. Comme pour la Monture, la comédie ne laissait rien au hasard... Elle était bien jouée, très bien même, et Zofingue s'est donné de la peine pour apporter chez nous un spectacle «propre». Une mention spéciale au jeune homme à la douce folie et à l'imagination débordante, dont le naturel était le principal atout. Bonne soirée. Merci aux Zofingiens. Et à une prochaine fois. »