Autrefois, la nourriture Repérage

1940
Sierre
Rose Bünter-Salamin
Ivana Bayard

Entre 2007 et 2010, Rose Bünter-Salamin (1927-2012) a tenu un blog sur romandie.com. En février 2012, l'année de son décès, les blogs gratuits ont été effacés. Celui de Rose aurait aussi disparu mais c'était sans compter sur sa petite-fille Ivana Bayard qui a eu l'excellente idée de les retrouver et de les mettre en forme pour leur donner une seconde vie. Une troisième vie est possible à travers ce site élargissant le public touché.

Le 8 décembre 2008, elle évoque ses souvenirs de la nourriture autrefois :

Il me vient donc à l’esprit les saveurs gourmandes d’autrefois… saveurs tout en simplicité mais combien attachantes car elles faisaient vraiment partie de notre vécu… Période de guerre signifie pas de gaspillage….

notrehistoire.imgix.net/photos...

  • Timbre édité en 1942 par la poste suisse : la récupération était tout à fait à l'ordre du jour ! (Le texte est écrit en 3 langues)

Dans le profond tiroir de la table de cuisine tout le pain sec était entreposé, dans l’attente d’être arrosé d’un chocolat bien chaud que l’on appréciait pour le repas du soir. Qui ne se souvient deux fois dans la semaine, des repas-soupes organisés par la commune de la ville [de Sierre], en alternance, soupe à la polenta, soupe aux légumes, cette action afin de favoriser les enfants de familles en difficulté ?…. L’ambiance était si chaleureuse que nous tous, à la sortie de l’école, nous y prenions part. Une autre coutume : la soupe et les biscuits militaires. Dans la cour des écoles, les soldats cuisinaient dans de grands chaudrons la soupe « du soldat ». Munis de bidons, nous allions la chercher pour l’apprécier en famille, car elle était bien plus succulente que la soupe de nos mamans… Une saveur toute spéciale « le freja » de tante Clémentine : œufs, polente, farine, le tout frit dans le beurre, consistance presque comme de la noisette….

Un personnage hors du commun : Madame Milanie que nous nommions Mimi-Raviolis car, avec sa petite machine italienne, elle se rendait sur appel dans les familles pour confectionner pâtes et raviolis. Nous l’adorions car elle était si spéciale… Cheveux crépus à la « Colette », le verbe vif, petite, rondelette, nous grondant lorsque nous étions trop turbulents…

Nos desserts favoris : les bavarois (poudings) aux différents arômes, vanille, chocolat, caramel, fraise. Nous en faisions une consommation car notre papa de santé délicate ne digérait que les mets fins donc les bavarois étaient au menu régulièrement, pour lui également des yogourts et des caramels mous.

Nous mangions beaucoup de fruits, surtout pommes, poires, raisins, donc fruits du terroir. Pour obtenir des bananes, il fallait être malade car elles étaient comme l’on dit pour l’époque, « hors de prix » ….

A l’approche de Noël, il était la coutume de fêter nos instituteurs et maîtresses de classe. Cette matinée-là, pas de branches ardues; nous partagions cacahuètes, figues, oranges, etc. et nous avions droit à la lecture d’histoires…. qui nous fascinaient… Pour moi, pour ma sœur et mes frères, c’était génial. Notre père revenait à la maison avec de magnifiques friandises et cadeaux…. pendule d’appartement, services à café, à thé etc. Les élèves se cotisaient généreusement et notre maman complétait l’achat dont elle avait suggéré l’acquisition.

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Pierre-Marie Epiney
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16 février 2021
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