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Bois du Vengeron

Bois du Vengeron

Photographie du petit pont qui enjambe le ruisseau du Vengeron, également désigné, bien que plus rarement, sous le nom de ruisseau de la Foretaille.

Marquet-Gobé-Vengeron

Le Marquet-Gobé-Vengeron désigne un système hydrologique formé par trois cours d’eau se jetant successivement les uns dans les autres. Cette désignation singulière s’explique probablement par la disparition d’une grande partie du cours principal, le Vengeron, conduisant à une valorisation accrue de ses affluents, le Marquet et le Gobé, au point que leurs noms ont été associés au sien.

Autrefois issu des marais du Grand-Saconnex, aujourd’hui recouverts par la piste de l’aéroport de Genève-Cointrin, le Vengeron prend désormais sa source à l’extrémité nord de l’aéroport. Quant au Marquet, il naît dans les bois d’Ornex, en territoire français, et suit un tracé parallèle à la frontière. À hauteur de Ferney-Voltaire, il reçoit les eaux du Gobé, qui trouve sa source sur les hauteurs de Crest d’El, au sud du village de Collex.

Après avoir traversé l’autoroute en souterrain, le Gobé conflue avec le Vengeron. Les derniers 500 mètres de ce dernier, jusqu’à son débouché dans le lac Léman au nord de la plage du Vengeron, sont également enfouis.

Histoire

Au cours du XXe siècle, le bassin versant du Marquet-Gobé-Vengeron subit de profondes transformations. Parmi celles-ci, la plus significative demeure sans doute la construction de l’aéroport, rapidement suivie par celle de l’autoroute Genève-Lausanne.

En 1920, une première piste gazonnée, couvrant 24 hectares, est aménagée sur la zone marécageuse d'où prend naissance le Vengeron. Puis, en 1937, l’aménagement d’une piste en béton, longue de 405 mètres et large de 21 mètres, marque l’assèchement définitif des marais environnants. En 1947, cette piste est prolongée jusqu’à 2 kilomètres, entraînant l’enfouissement du cours du Vengeron sous la piste.

Sur le plan routier, la construction du premier tronçon de l’autoroute A1, réalisée entre 1963 et 1964, surplombe à la fois le Gobé et le Vengeron, qui sont dès lors canalisés et enfouis dans des conduites.

L'échangeur du Vengeron de l'autoroute A1, là où passait le ruisseau du Vengeron.

Anecdote

La Tribune de Genève relate un événement insolite survenu dans la région en 1830 :

Quand le loup se baladait librement à Bellevue, là où coule la rivière du Vengeron
Le parc d’accueil Pierre Challandes, à Bellevue, n’abrite pas de loup. C’est librement que cet animal a fréquenté la région, mais il y a de cela très longtemps. Il y a été aperçu pour la dernière fois en 1830, dans un bois qui était vaste et tranquille jusqu’à la construction de l’autoroute inaugurée en 1964.
Le bois du Vengeron tient son nom du cours d’eau qui le traverse avant de se jeter dans le lac à la hauteur de la plage publique du même nom. Tout ce secteur a été totalement bouleversé par l’irruption de l’autoroute Genève-Lausanne, au point de faire entièrement disparaître les bâtiments d’un très ancien domaine rural appelé lui aussi Le Vengeron. Au XIVe siècle déjà, une maison forte se trouvait à l’emplacement des bâtiments postérieurs. Elle appartenait à la famille Tavel, propriétaire en ville de la Maison Tavel. Ses fondations avaient subsisté. Sont-elles encore aujourd’hui sous l’autoroute? Mystère… La maison de maître qui les couvait depuis tant de siècles a quant à elle été sacrifiée au trafic automobile.

Chez les Saladin du Vengeron
A l’époque de la visite du dernier loup, les habitants du Vengeron sont les Saladin, devenus propriétaires des lieux par le mariage en 1788 de Michel-Jean-Louis Saladin avec Catherine Fabri. Celle-ci était la petite-nièce du banquier Isaac Vernet, qui avait acheté en 1751 deux domaines contigus, Malvand (dont les bâtiments ont survécu à l’autoroute) et Le Vengeron. Tous les deux resteront dans la descendance Saladin puis Rilliet-Saladin jusqu’au XXe siècle.
En 1830, le loup est à Bellevue sans y être. Expliquons-nous. Administrativement, la bête se trouve à Collex-Bossy et non à Bellevue, car les deux communes n’en forment qu’une. Tout le territoire situé au bord du lac entre Chambésy et Genthod appartient depuis 1816 à Collex-Bossy. C’est l’une des communes réunies dont Genève fête cette année le bicentenaire. Une commune fort vaste, dont les habitants du bas vont bientôt aspirer à l’indépendance.

Source texte : Département du territoire (Service de renaturation des cours d’eau), Le Marquet-Gobé-Vengeron, 2009

Source anecdote : Benjamin Chaix, 1830 Dernière apparition du loup dans le bois du Vengeron, TDG, 2016

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