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Mystérieuse colline

Mystérieuse colline

31 mars 2022
Charly Arbellay
Charly Arbellay

Une mystérieuse colline qui a une histoire étonnante !

Cette colline dénudée que l’on voit sur la carte postale avec un pêcheur sur la rive gauche n’est autre que la « Katzenhügel » de la Raspille (colline des chats), connue de tous les Glareyards puisqu’elle se situe à l’Est des jardins populaires de la Bourgeoisie de Sierre.

Elle occupe une surface de 67'997 m2. Sur ces jardins bien fréquentés les week-ends se trouvent de nombreux cabanons et cheminées à grillades.

Données géographiques

Ses coordonnées sont les suivantes : 46° 17’ 48. 16’’ NORD et 7° 33’ 30. 78 ‘’ EST. Son altitude est de 568 mètres et se trouve sur la commune de Sierre. Cette colline de 14'079 m2 est propriété de la Confédération Suisse.

La colline de Katzenhügel fait frontière avec la commune de Salquenen, limitée par la Raspille qui se jette au Rhône à cet endroit. Lors de la construction du viaduc d’Anniviers, (on voit un pilier sur la photo) les routes nationales ont réaménagé la berge nord et construit un pont sur l’exutoire de la Raspille.

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  • Colline Katzenhügel et premier exutoire de la Raspille

En 1987, cet exutoire a été arraché par le Rhône en furie et un autre exutoire a été construit plus à l’est.

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  • Colline Katzenhügel - Crue du Rhône à la Raspille - berge et route emportées

Pourquoi "colline des chats ?"

On ignore pourquoi elle s’appelle ainsi. Certains Sierrois pensent que les nombreux grilleurs du dimanche lançaient les abats de truites, restants de poulets et autres nourritures au pied de la colline. Ces aliments devaient attirer des félins, peut-être des lynx de Finges aussi ?

Botanique

Outre les pins maritimes, épines vinettes, églantines sauvages et de nombreuses graminées, on trouve deux variétés de cactus : l’opuntia vulgaris à petites raquettes et fleurs jaunes et l’opuntia sandina à longues épines et fleurs jaunes ou rouges. Ces cactus sont peut-être arrivés là par les oiseaux qui emportent et mangent leurs figues ou ont été introduits par les jardiniers bourgeois du dimanche.

Télévision

En 1967 cette colline a servi de décor au tournage d’un film musical (un clip vidéo) produit par le Télévision Suisse Romande à l’occasion des Fêtes du Rhône. La Chanson du Rhône était le sujet principal. Les chanteurs en costume étaient dispersés sur la colline et les chanteuses, également en costume, étaient positionnées sur les galets du Rhône. La Chanson du Rhône mimait le chant préalablement enregistré et diffusé en playback. C’était une pièce de Jean Daetwyler dont les paroles étaient : « Le Rhône, chante, le Rhône danse, le Rhône, chante, danse et sourit. » et beaucoup des : la, la là là. J’ai assisté au tournage.

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  • La TSR filme la Chanson du Rhône

Sur le document photo ci-dessus que j’ai retrouvé, on distingue de droite à gauche le journaliste du Nouvelliste, feu Gérard Mabillard, puis feu Ulysse Crettaz, instituteur à Sierre, qui fume la pipe et enfin l’équipe de la TSR et le trépied qui porte la caméra TV Arriflex.

Voir aussi :

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Pour accéder à la galerie consacrée à la chanson du Rhône, cliquez sur ce lien.

Crédit photographique :

Charly Arbellay

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  • Claudio Abächerli

    Il faudrait bien informer Swisstopo, car elle n'a pas de nom sur la Carte Nationale....

  • Frédéric Antille

    Super article détaillé, bravo. Il manque peut être le nom de celui qui vous a indiqué le lien entre la photo initiale et ladite colline. Salutations

  • Philippe Chappuis

    Cette colline fait sans doute partie de l'éboulement préhistorique de Sierre dont il reste toute une série de colline comme celle de Géronde: on la repère sur cette carte géologique de Swisstopo map.geo.admin.ch/?topic=ech&am... L'entretien de Bernard Jeker et de Marcel Burri nous rappelle cet événement et les témoins encore visibles

  • Charly-G. Arbellay

    A M. Claudio Abächerli Votre observation est juste ! Les diverses commissions de nomenclatures qui analysent les noms de lieux ne les approuvent pas toujours, surtout si elles sont trop fantaisistes. S’agissant de la colline de Katzenhügel, il faut se projeter dans l’esprit des habitants de Glarey. Je laisse la parole au poète feu Albert Mathier qui décrit à merveille ce microsome sierrois. « Glarey, à la limite des langues, bilingue, c’est un espéranto à la valaisanne. Leur parler à la consonance des boules du Rhône. (Rottobohlo), roulées par les hautes eaux. Ils jurent (les Glareyards) aussi bien en français qu’en allemand. Si un mot ne leur vient pas en français, si leur langue se fourche, sans autre et même sans s’en apercevoir, le mot adéquat tombera de leurs lèvres en patois allemand et d’autant plus savoureux. Glarey, à l’est de Sierre, fief du parti radical, un brin communard sur les bords…du Rhône, rouge avant la lettre. Ici règne l’esprit frondeur en pleine santé, sans chichi et les Messieurs de Sierre, on les appelle les « grosses nuques ». Bibliographie : Sierre l’Agréable. W. Schoechli éditeur, Sierre 1977, page 15.

    • Renata Roveretto

      Cher monsieur Charly-G.Arbellay, merci pour cette bonne description d'un lieu, ou il n'y a pas trop de place pour du chichi comme vous le dite si bien. Un plaisir comme aussi vos sublimes photos et les écrits qui les accompagnent si souvent sur NH ! Sans oublier de remercier aussi votre fidèle serviteur Pierre-Marie Epiney. Amicalement Renata

  • Charly-G. Arbellay

    A M. Philippe Chappuis. Les collines de Miège, de Salquenen, de Finges, de Sierre, de Géronde et jusqu’à Granges sont là depuis bien longtemps. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le géologue s’est posé la question de leur origine, et a tenté d’expliquer ce paysage grandiose de collines, ce paysage du Valais central comme boursoufflé par la Genèse. Non, nous n’irons pas jusque-là ! Ces collines toutes parentes et sœurs sont bien plus près de nous et ont marqué les derniers événements géologiques vieux de 10 000 ans seulement ! La masse de terre, sable, argile et blocs, malaxées, formant le corps de ces collines, s’est détachée de la montagne de Varone, le Varneralp, à 2196 mètres d’altitude sur un front allant de Cordona à Varone (Varen en allemand). Voici les coordonnées : 46°20’ 45.46’’ Nord – 7°34’ 45.28’’ Est. Profitez de l’été pour aller vous promener. La vue est impressionnante et embrasse tout le Valais central. Coordonnées modifiées le 2 avril 2022

    • Philippe Chappuis

      Merci pour ces informations. Ce fut en effet un éboulement d'une grande ampleur, probablement de deux origines distinctes. Selon la notice explicative de l'Atlas géologique de Sierre (Gabus, Weidmann, Sartori et Burri 2008), l'éboulement aurait probablement obstrué la vallée totalement jusqu'à une altitude de 780 m, le Rhône aurait alors déposé son matériel sur le plan de glissement, puis le fleuve divaguant et érodant l'éboulement abaissa progressivement son cours, mélangeant ses alluvions aux calcaires éboulés. Le bas de la masse éboulée a également obstrué la vallée de la Raspille entraînant au niveau de Planigettes la déviation du torrent vers un nouveau cours et l'abandon de son ancienne vallée, aujourd'hui pratiquement sèche (quelques sources), qui domine le village de Miège. Une erreur doit s'être glissée dans les coordonnées indiquées, je ne parviens pas en faire bon usage ?

  • Frédéric Antille

    Concernant l'exutoire on peut préciser que celui qui a été construit après 1987 a été détruit en 2021 dans le cadre d'un grand réaménagement du lieu dans le cadre de la correction du Rhône.

    Durant cette étape un nouveau pont a été construit sur la Raspille et un nouveau chemin piéton longeant le Rhône a été aménagé.

    • Charly-G. Arbellay

      Coordonnées modifiées. Pour trouver plus facilement, allez sur Google Earth Pro. Au-dessus du village de Varen vous pouvez voir le nom local VARNERALP. C'est l'alpage! Juste en dessous vous distinguez l'arrachement de la masse qui a déboulé sur la plaine du Rhône, créant toutes les collines et la forêt de Finges.

Pierre-Marie Epiney
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1 avril 2022
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