Repérage
La Fête des Vignerons

La Fête des Vignerons

4 août 1905
Eugène Cattin
Archives cantonales jurassiennes

La Fête de 1905 a été photographiée par Eugène Cattin, un postier-photographe venu des Franches-Montagnes. A propos de la Fête, on assiste à l'apport d'un duo auteur-musicien au diapason : René Morax et Gustave Doret.

Pour retrouver cette photo dans la série numérisée, reportez-vous à cette adresse:

commons.wikimedia.org/wiki/Cat...

La cote de ce document est la suivante: ArCJ, 137 J 3073 a

Les ArCJ ont collaboré avec M. Yvan Jaccard de l’entreprise Studiomedia, installée à Savagnier.

M. Jaccard a procédé à la numérisation des 3’100 tirages des photographies en haute définition (1200 dpi) et au format TIFF.

Les images ont été téléversées dans leur résolution optimale sur Wikimedia.

La Fête des Vignerons de 1905 est celle de René Morax et Gustave Doret. Le poète et le musicien réalisent pleinement, pour la première fois, l’idéal artistique de la Fête des Vignerons:

«… (elle) fut véritablement la célébration de tout un peuple assemblé pour exalter non seulement le travail de la vigne, mais la grandeur de la beauté de sa terre. Le chemin entre les vignes est devenu cette voie royale où tout un peuple, comme dans les antiques triomphes, marche derrière les chars des dieux et le cortège des vignerons couronnés». René Morax, in Ch. Apothéloz, Histoire et mythes de la Fête des Vignerons, Le Cep et la Rose.

Poète et homme de théâtre, Morax est le premier à faire un plan de la Fête et à en concevoir le scénario. Les Fêtes du XIXe siècle, du fait que plusieurs auteurs y travaillaient, n’étaient que des mosaïques. La Fête de 1905 est cohérente d’un bout à l’autre. Le spectacle se donne entièrement sur la place du Marché, se distinguant du cortège qui n’a plus grand chose en commun avec les parades du XVIIIe siècle ou les cortèges dansants du XIXe siècle.

Morax ouvre sa célébration par l’hiver. Dans les mythes de l’Ancien Testament, le cep de vigne est le symbole des saisons et de l’année vigneronne qui s’ouvre en hiver. Ainsi, Morax respecte le mythe biblique de l’éternel retour des saisons, redonnant à la Fête une symbolique chrétienne.

La musique, portée par la poésie de Morax, est une splendide gerbe artistique. L’exécution de la partition de Doret réunit quelque mille huit cents choristes et instrumentistes. L’acte hivernal de 1905 contient un choeur décrivant «le sommeil de la terre», l’un des morceaux les plus remarquables de Gustave Doret.

Comme si l’on souhaitait plus d’authenticité, les femmes sont enfin accueillies sans restrictions: les bacchantes sont incarnées par de charmantes jeunes filles. Pour la première fois, un film est réalisé depuis les estrades et les photographes amateurs sont présents. En février 1906, grâce au bénéfice réalisé, la Confrérie rétrocéda 40% de la valeur des costumes aux figurants.

SPECTACLE

Abbé-Président: Emile Gaudard

Mise en scène: René Morax

Musique: Gustave Doret

Livret: René Morax, premier véritable poète, premier écrivain à faire le plan de la Fête, à écrire un poème et non une mosaïque

Costumes: Jean Morax

VIGNERONS COURONNÉS

Louis Chessex et Louis Curchod (et 61 vignerons distingués et primés)

ARÈNES ET DÉCORS

Temple antique de style néo-classique

Autel des 3 divinités

3 portes reliées entre elles par des colonnades

Fer à cheval;

Bloc central plus élevé que les tribunes latérales

12 500 places

SPÉCIFICITÉS ET NOUVEAUTÉS

Décalage du cycle des saisons, le spectacle s’ouvre sur l’Hiver et se termine avec l’Automne

Célébration sacrée des travaux et des jours

Vachers dans l’Eté

Nouveaux personnages: les vieux et les vieilles; les fileuses, les bannières suisses et cantonales dans l’arène

Les bacchantes sont des femmes

5 fanfares et pour la première fois les Fifres et tambours de Bâle

1 orchestre composé entre autres de 2 musiques militaires et 12 harpes

Le cortège n’a plus rien à voir avec le spectacle

LA FÊTE EN CHIFFRES

1800 figurants

6 spectacles et 2 cortèges

Les places coûtent entre 2 et 25 francs

La Fête coûta 625 338 francs

Bénéfice: 40 664.70 francs

(textes et données issus de la Confrérie des Vignerons)

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  • Liliane Chevalley

    Ma grand-mère Elisa Tschachtli-Chevalley née en 1881 a participé comme figurante à la fête des Vignerons de 1905. Je suis ravie de trouver, en 2021, sur Nh votre photo.

  • Renata Roveretto

    Chère madame Liliane Chevalley, il me semble de reconnaître la rue du Léman sur cette image, mais pas les enseignes de l'époque...et je ne sais, si vous avez remarqué le lien inclut dans le texte en haut, lequel vous permet de visionner encore d'autres images de cette même fête en 1905, sinon faites vous encore ce plaisir ! Amicalement Renata

31 août 2021
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