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Albert ROUSSEL, Symphonie Nr. 3, ONRDF, Charles MÜNCH, 1957, Montreux

17 septembre 1957
RSR resp. RTSR
René Gagnaux

Cette symphonie fut composée entre le mois d'août 1929 et le mois de mars 1930 à Vasterival, où Albert Roussel possédait une maison au bord de la mer, et à Paris - sur une commande de Serge Koussevitzky pour le 50e anniversaire de l'Orchestre symphonique de Boston, qui la donna en première audition le 17 octobre 1930.

Lors de sa première audition à Genève, concert du 20 mars 1935 donné au Victoria-Hall, Ernest ANSERMET écrivait dans la brochure-programme:

"[...] La 3e symphonie, op. 42, en sol mineur, d'Albert Roussel [...]marque un point particulier de maturité et de maîtrise dans l'abondante production de son auteur. L'écriture harmonique et le style un peu tourmentés de ce musicien, qui allaient s'éprouvant sans cesse depuis «Fête de printemps», y atteignent une logique, un naturel qui s'imposent et n'ont plus rien de cet aspect un peu arbitraire, un peu spéculatif de certaines des oeuvres intermédiaires. Cette oeuvre accomplit, semble-t-il, les promesses contenues dans les premiers ouvrages de Roussel, et qui montraient en lui un musicien fidèle à la tradition ciassico-romantique et cherchant à y imprimer son sceau personnel.

Bien peu de compositeurs, aujourd'hui, sont portés ou sont aptes à écrire une symphonie; la plupart font une musique assez éloignée, en esprit, de ce genre. Une Symphonie de psaumes de Strawinsky, une Symphonie de Honegger forcent un peu leur titre. Mais si l'on essayait de se représenter ce qui pourrait être une authentique symphonie conçue par un contemporain, ce qu'on imaginerait serait sans doute bien près de cette «troisième» de Roussel. Il y a là cette qualité expressive du discours qui est de la tradition, et en même temps cette brièveté de la forme, cette concentration et cette prédominance de l'élément moteur qui sont d'aujourd'hui.

Un premier mouvement emporté, presque tout d'une pièce, avec un second thème tout juste effleuré (il y aurait une étude intéressante à faire sur cette observation que le bi-thématisme est étranger à notre époque, comme le clair obscur). Un mouvement lent d'une expression toute intérieure, mais dont le développement est fugué. Un scherzo sans trio, tout d'une pièce de nouveau, mais plein de verve et de fantaisie. Un finale très alerte, bi-thématique (mais d'un bi-thématisme de rondo, non de sonate) avec une partie médiane andante. Cet andante médian développe le motif qui est l'aboutissement du développement du premier mouvement, qui est aussi la cellule thématique de l'adagio, qui n'est pas sans imprimer sa trace dans le scherzo, et qui sert de conclusion à la symphonie. Ainsi l'oeuvre, sans être proprement cyclique, est empreinte d'une forte unité. Et toute cette musique, quoique l'art en soit fortement ancré dans la tradition germanique, est très française d'inspiration et de nature. E.A.[...]"

Le 17 septembre 1957, Charles MÜNCH était à Montreux avec l'Orchestre National de la RadioDiffusion Française. Au programme de ce concert:

  • Hector Berlioz, extraits de Roméo et Juliette
  • Robert Schumann, concerto pour piano et orchestre en la mineur
  • Maurice Ravel, Le Tombeau de Couperin
  • Albert Roussel, symphonie No 3 en sol mineur

Assez curieusement, le concert ne fut pas diffusé en direct sur le second programme de la Radio Suisse Romande, mais sur celui de Beromünster (ref). Il fut repris le surlendemain sur la chaîne nationale française (ref).

Cité du compte-rendu publié dans la Gazette de Lausanne du 20 septembre en page 5, signé "Ed.H.":

"[...] La symphonie No 3 en sol mineur d'Albert Roussel soutient passionnément l'intérêt. Ondoyante et diverse comme la mer, nerveuse ou angoissée, sévère ou éclatant d'une joie fraîche, elle témoigne d'une richesse d'invention, d'une liberté étonnante sans que jamais les «effets de surprise» coupent la ligne que le compositeur s'est tracée. Ai-je besoin de dire que les grandes qualités de Charles Münch trouvent à servir ce texte matière à la plus belle expansion? L'exécution de la Symphonie No 3 fut éblouissante, de celles qui aident à illustrer le nom de Roussel comme il se doit, ce à quoi nos orchestres romands du reste se sont essayés avec succès depuis nombre d'années. Si le siège était déjà fait, la conquête totale n'en fut que plus complète. [...]"

L' enregistrement que vous écoutez...

Albert Roussel, Symphonie Nr. 3 en sol mineur op. 42, Orchestre National de la RadioDiffusion Française, Charles Münch, 17 septembre 1957, Montreux

  • 1. Allegro vivo 05:38 ( -> 05:38)
  • 2. Adagio 09:29 ( -> 15:07)
  • 3. Vivace 02:54 (-> 18:01)
  • 4. Allegro con spirito 06:20 ( -> 24:21)

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTSR

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René Gagnaux
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18 février 2019
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