Carte postale postée le 31 octobre 1931 montrant le Sanatorium populaire neuchâtelois et à gauche, à la limite des forêts, le sanatorium des enfants avec son clocheton.

A partir de 1920, les sanatoriums à vocation sociale vont se développer à Leysin.

Lorsque, après l'armistice de 1918, les malades internés purent rentrer dans leurs pays, Leysin se trouva aux trois quarts désert. Lentement, à mesure que l'équilibre général se rétablissait, la station reprit son activité. Les sanatoriums populaires surtout virent affluer les malades : ces oeuvres sociales s'adressant surtout à des malades suisses devenaient plus prospères que les établissements pour étrangers, gravement atteints dans leurs ressources par l'état défavorable des changes.

En 1920, grâce à l'activité des Docteurs Charlotte et Eugène Olivier, s'ouvrait le premier sanatorium pour tuberculeux chirurgicaux indigents organisé en Suisse ; propriété de la Ligue vaudoise contre la tuberculose, la Clinique Belmont pouvait recevoir 50 malades.

Musée Historique Lausanne Clinique Belmont 1917

La même année, le canton de Neuchâtel se rendait acquéreur de l'Hôtel Beau-Site (sanatorium construit entre 1914 et 1915) qu'il abandonnait à la Fondation du Sanatorium Populaire Neuchâtelois. L'ouverture de l'établissement eut lieu le ler juin 1921. Essentiellement destiné aux neuchâtelois et aux habitants du canton de Neuchâtel, il était organisé pour recevoir 100 malades, soignés, pour la plupart, aux frais de leurs communes d'origine, de ligues antituberculeuses ou d'oeuvres de bienfaisance.

De son côte, la Société de l' Asile (dont dépendait le Sanatorium populaire) continuait à se développer; en 1924, elle achetait l'ancien Hôtel des Chamois,

Hôtel des Chamois construit en 1903 (Geocatching)

où elle pouvait loger dès 1925 plus de 100 malades. Ce n'était pas encore assez pour satisfaire toutes les demandes qu'elle recevait et, en 1926, toute I' organisation des sanatoriums populaires dut être renouvelée. On décida l'unité complète de direction médicale et économique, la nomination dans chacune des différentes maisons de médecins-adjoints et enfin la création d'annexes. De 1927 à 1929, le nombre des malades passait de 300 a 462 ; en 1932, le sanatorium populaire, baptisé « Alpes Vaudoises »,

Le Sanatorium populaire du Canton de Vaud à Leysin vers 1915

1915

était agrandi encore une fois et le nombre total des lits dont disposait la Société de I' Asile était d'environ 600. La Ligue bernoise contre la tuberculose, soutenue par le canton de Berne, ayant décidé, en 1935, d'envoyer ses malades à Leysin, la Société de l' Asile commença alors l'exploitation du Sanatorium du Chamossaire,

Le Sanatorium du Chamossaire de 1901 à 1958...

mis gratuitement à sa disposition par la Société Climatérique. Le Sanatorium des Enfants qui avait depuis 1921 la même direction médicale que le sanatorium populaire, se développait aussi rapidement. De 1924 a 1929 le nombre des journées de malades avait passé de 19.000 a 30.000, et le nombre des lits était alors porté à 90. Un peu à part des sanatoriums populaires, un préventorium pour jeunes filles, le seul préventorium installé à Leysin, avait été fondé en 1916 par le dispensaire antituberculeux de Lausanne ; il pouvait recevoir 25 malades.(In Leysin de Jean-Charles Biaudet, Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie1939-1940)