Pénétrant dans la nef de l'Eglise de Villette, je fus charmé par les coloris de ce vitrail dans le soleil du couchant de septembre.. oeuvre d' Alexandre Cingria, un vitrail que lui avait demandé, en 1934, Mathilde Dufour Dapples, pour célébrer le souvenir de son père, Charles Dapples, qui fut pasteur à Villette en 1839, en plein renouveau religieux vaudois.

L'oeuvre d'Alexandre Cingria (1879-1945) est surtout présente à Genève, à la Basilique Notre-Dame 1914, à l'Aula de l'Université de Genève 1939-1940, (magnifique triptyque d'ailleurs !), en Valais, le triptyque Notre-Dame de la Miséricorde à Finhaut 1929-1930 et à Fribourg les vitraux des 12 apôtres de la collégiale de Romont 1938-1939.

Son parcours de vie est multiculturel...

La famille du père d'Alexandre , Albert Cingria, était originaire de Raguse (aujourd'hui Dubrovnik) et vivait à Constantinople, et sa mère Caroline Stryjenska (1846-1913), née à Carouge (Genève), était une peintre d'origine franco-polonaise. Son frère cadet Charles-Albert Cingria (1883-1954) était écrivain et musicien...( pour lire la suite dans L' Encyclopédie libre de Wikipedia)

Charles Dapples de Molin (1791-1873) joua un rôle important dans la fracture religieuse vaudoise qui a fait l'objet du livre passionnant de l'historien Jean Pierre Bastian. Le pasteur Dapples a participé au mouvement de renouveau religieux concrétisé, déjà en 1826, par la fondation de la Société des missions évangéliques de Lausanne dont la 1ère assemblée générale fut présidée par Charles Dapples alors pasteur à Lutry. Ce dernier fera partie du nombre des pasteurs démissionnaires en 1845, à l'origine de l'Eglise Libre. Sa fille Mathilde avait alors 6 ans...

Concernant l'historique des vitraux en Europe, cet article du DHS.

Intéressante aussi, l'émission de 1989 de la RTS sur NH avec les interventions utiles de Pierre Fasel, conservateur du musée, et le peintre verrier Emile Aebischer, dit Yoki.