Démolition d'immeubles avenue Voltaire à Lausanne

Démolition d'immeubles avenue Voltaire à Lausanne

10 mai 2013
Martine Desarzens
Martine Desarzens

Dans ces immeubles vivaient des centaines de locataires, de familles, de personnes âgées dont certains, depuis environs 50 ans lors de la construction des immeubles!

J'avais pas mal d'amis qui vivaient dans ces immeubles !

Si vous avez manqué l'émission Temps Présent jeudi 9 mai 2013: "Les riches rachètent les villes", regardez et vous comprendrez le désespoir des locataires mis à la porte de leur logement par de redoutables promoteurs immobiliers qui démolissent des immeubles pour en construire d'autres pour "Bling blings et Bobos"chassant les locataires en dehors des villes!

Voir ;

http://www.rts.ch/emissions/temps-present/archives

Commentaire du temps présent; Pendant longtemps les riches ont fui la ville, sa pollution, son trafic. Depuis dix ans, ils réinvestissent des quartiers entiers. Du coup, les loyers augmentent et contraignent les habitants historiques issus des classes populaires à l'exil. A Lausanne, à Genève, des quartiers entiers vivent cette métamorphose silencieuse. A quoi ressembleront nos villes dans dix ans? A des zones résidentielles pour riches pendant que les plus pauvres s'exileront à la périphérie?

Le phénomène date du tournant du siècle. Après s'être dépeuplées, les villes de Suisse ont vu arriver de nouveaux habitants par milliers. Parmi eux, ceux qu'on appelle les bobos, pour « bourgeois-bohème ». Ils ont une bonne formation, des moyens, votent à gauche et assurent goûter la mixité sociale.

Mais leur arrivée dans certains quartiers n'est pas sans conséquences. Certes, les immeubles sont réhabilités, mais les loyers augmentent, chassant les habitants traditionnels. Les commerces changent : le café de quartier devient bar branché, l'épicerie, dépôt de produits bio. Ce qui attirait les bobos, la mixité sociale, pourrait donc paradoxalement disparaître faisant des villes des zones résidentielles mortes.

A Lausanne, où les promoteurs ont flairé cette nouvelle tendance, des quartiers entiers ont changé de statut et d'ambiance, comme le démontre une récente étude dont Temps Présent livre pour la première fois les résultats. A Genève, le même phénomène est à l'oeuvre.

A l'exception de Zurich, les villes suisses, désespérément en recherche de bons contribuables, n'ont pas vraiment réagi à ce phénomène. A Berlin, les responsables politiques ne cachent pas qu'ils font la cour à cette nouvelle espèce d'habitants. Non sans rencontrer une certaine résistance : au nom d'un droit à la ville, les habitants traditionnels des quartiers en voie de "boboisation" résistent aux expulsions. Et si cette guerre pour l'espace vital urbain contaminait la Suisse

Le commentaire de Michel Zandali journaliste, est excellent.

Sur le même sujet lausannois voir aussi les documents Druey de Pierrette Frochaux-Chevrot que je remercie:

http://www.notrehistoire.ch/photo/view/52779/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/52780/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/52777/

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  • Anne-Marie Martin-Zürcher

    C'est vraiment une honte de démolir de tels immeubles. Ayant passé toute mon enfance et une partie de ma jeunesse au Ch. Pidou, je me souviens très bien de cette maison. Du reste j'avais des copines d'école et une collègue de travail qui habitaient cette rue. J'ai l'impression qu'on démolit aussi en même temps tous mes souvenirs. Je suis en pensées avec toutes les personnes qui du coup ont du aller habiter ailleurs. Dur, Dur....

  • Adeline Udry

    Oui, Anne-Marie, nous vous comprenons. Les repères se perdent, les gens ne se reconnaissent plus.

  • Martine Desarzens

    Chère Anne-Marie, merci pour votre indignation et tristesse..... La semaine dernière j'ai un couple qui vivaient dans cet immeuble depuis leur mariage; comme ils n'ont rien retrouvé ils vivent dans un appartement protégé de 2 pièces à Lausanne.....le dame m'a dit que c'est dur de se retrouver dans un 2 pièces avec une cuisine à l'américaine alors qu'ils vivaient dans un 4 pièces avec une vraie cuisine et qu'ils ne peuvent plus loger leurs petits enfants etc.....le mari est totalement dépaysé par cette expulsion et a bien de la peine a trouver ses reperds dans ce nouveau quartier !