Souvenirs du temps passé à Plan-les-Ouates GE

1 mars 2014
La mémoire de Plan-les-Ouates
Claude Kissling

Souvenirs du temps passé… Ah !!! les vaches Adieu veaux, vaches, génisses… !

Savez-vous que jusqu'aux années 1960 la commune de Plan-les-Ouates a compté de nombreux propriétaires de troupeaux modestes ? Certes la commune n'était pas les grandes plaines du Far-West, mais quand même…

Pour Plan-les-Ouates et ses deux hameaux de Saconnex d'Arve et d'Arare, dans les années 1930 à 1950, on arrive à un chiffre d'environ 200 têtes de bêtes de bétail pour plus de 200 propriétaires. Chaque propriétaire avait, selon la grandeur de l'exploitation, entre 4 et 20 têtes.

A Plan-les-Ouates on dénombrait 6 propriétaires : la ferme de François Guillemin s'est transformée en Banque Raiffeisen ; la propriété de Jean et Ferdinand Desprès est devenue la « Julienne » : l'exploitation des Maro est maintenant le restaurant « Le Feuillu » ; la propriété de Pierre Chappuis s'est mise à l'heure de Patek-Philippe ; les familles de Clément Burdet-Lanier, et Louis Pinget élevaient aussi du bétail.

A Saconnex-d'Arve, on comptait 8 familles d'éleveurs : Bernard Thabuis, Joseph Blanc, Alfred Saxoud, Henri Humbert, Jacques Magnin, Joseph Chevrot, les frères Bouvard, William Pradervand qui reprendra le fermage de la famille Montfalcon après le décès d'Albert Thabuis.

**Mais les plus nombreux troupeaux se trouvaient à Arare .**17 propriétaires possédaient environ une centaine de têtes, parmi eux : Léon Bourqui, Charles Yersin, les familles Pallud, Bocquet, Savigny, Colomb, Louis Janin, Alexandre Bourqui, Francis Genecand, Pierre Menu, Paul Genecand, Fernand Genecand, Emile Chassot, Emile Bourqui, Alexandre Charbonnier, Paul Moreillon, John Magnin. Pour la petite histoire il est bon de savoir que pendant la dernière guerre, le berger de John Magnin fabriquait du fromage pour sa famille, ne livrant pas tout le lait à la laiterie.

L'estivage : C'est quelques années avant la seconde guerre mondiale que le principe de réunir les jeunes bovins du village pour l'estive fut mis en place. Les anciens habitants se rappellent certainement avoir vu, un troupeau d'environ 50 à 80 veaux et génisses pâturant dans la Plaine, aujourd'hui Pré du Camp, sur la Butte ou sur le pré pentu de la Butte donnant sur la promenade (le mail actuel). C'est le syndicat d'élevage qui gérait l'estivage. Les propriétaires payaient le berger chargé de s'occuper du bétail en fonction du nombre de têtes leur appartenant. Si par malheur un bête était accidentée et qu'il fallait l'abattre, celle-ci était descendue aux abattoirs de la route des Jeunes. La viande ainsi débitée revenait équitablement à l'ensemble des propriétaires du bétail au prorata du nombre de têtes. Le contrôle vétérinaire était assuré par un inspecteur des viandes qui n'était autre que François Blanc (dit Toto) de Saconnex d'Arve. Une époque où la traçabilité de la viande était suivie de près !

La garde du bétail : L'écurie et le logement du berger et de sa famille se situaient derrière l'immeuble du Trèfle Blanc à la hauteur actuelle du Service de Métrologie et du poste de police. Le premier berger responsable fut Emile Egger, suivi par François Joye, qui, au milieu des années 50, faute de bétail, fut le dernier, à exploiter les pâturages communs de Plan-les-Ouates.Le dernier paysan à posséder un troupeau dans la commune, jusqu'en 1996, fut Léon Bourqui d'Arare. Il a dû se séparer avec peine de son bétail, les écuries ayant été détruites pour faire place à la construction de l'autoroute de contournement. En me montrant ses albums de photos où on le voit posant souriant avec ses belles bêtes, j'ai pu lire dans les yeux de Léon, la tristesse ressentie à avoir dû abandonner ce qui avait été sa vie, sa passion et son amour pour son bétail. Et maintenant, il n'y a plus de bouses de vaches dans la plaine…il y a les immeubles du Pré du Camp.

Pierre PUHL. Pour le Groupe des Archives « La Mémoire de Plan-les-Ouates »

Pour leur collaboration et les précisions données à ce récit, les remerciements vont à : Madame Françoise Armenante-Joye, Madame Louise Humbert et son fils Jean de Saconnex d'Arve, Monsieur Léon Bourqui d'Arare et Monsieur Gérard Genecand d'Arare.

Texte et photo tiré de Plan-les-infos Mars 2014

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Claude Kissling
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22 mars 2014
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