La foire Sainte-Catherine à Sierre

La foire Sainte-Catherine à Sierre

1910
G. Werro, bazar du chalet de la Forêt; collection Pm Epiney
Pierre-Marie Epiney

Cette carte exceptionnelle montre la foire de Sierre (dite foire Ste-Catherine) qui a lieu . Il s'agissait essentiellement d'un marché agricole où l'on pouvait acheter et vendre des vaches. On les voit "parquées" sur l'Avenue du Marché (qui a gardé son nom aujourd'hui). Elles étaient attachées à des anneaux que l'on peut encore observer.

Selon Edouard Florey (1901-1985), on parlait autrefois de "champ de foire" pour désigner l'Avenue du Marché.

Remarquez l'absence de constructions de part et d'autre de la Monderèche.

En fond le chemin des Moulins conduisant à Muraz.

Date estimée : 1900-1910

Origine de la foire Ste-Catherine

Selon cette source historique, "Les almanachs donnent en général le calendrier des foires et marchés. Le premier almanach valaisan en notre possession date de 1723 et est intitulé Neuer Gregorianischer Kalender. Dans la liste des foires hivernales, il mentionne « Siders an St. Catharina». Les almanachs valaisans ultérieurs la citent quasi systématiquement. Nous pouvons donc conclure avec certitude que la foire de la Sainte Catherine à Sierre est organisée régulièrement au moins depuis 1723.

Si la tradition de la Sainte-Catherine date de l’époque médiévale (les filles de 25 ans qui n'étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux et prier ainsi la Sainte de les aider à trouver un mari), nous ne pouvons pas l’attester à Sierre avant la première partie du XVIIIe siècle. Sainte Catherine était certainement une fête répandue en Valais au Moyen-Âge, puisqu’elle est la patronne du Valais et plus particulièrement de Sion. Une paroisse Sainte-Catherine existe à Sierre en 1331 déjà. Il semble toutefois que la grande fête de la Sainte-Catherine à cette époque ait lieu à l’église de Valère à Sion (la fête est religieuse et il n’est pas fait mention d’une foire à cette date à Sion).

Seule une étude historique sur la base des archives de la ville de Sierre pourrait donner des indications plus précises.

La Médiathèque Valais

Selon cet autre document, la foire Ste-Catherine été annoncée pour le 25 novembre 1768.

Voici ce que Rose Bünter-Salamin (1927-2012) en dit dans son blog en date du 21 juillet 2007

transcrit par sa petite-fille Ivana :

Au mois de novembre, fête de Sainte Catherine à Sierre. C’est la joie, car le fruit du labeur a été payé. Les habitants de notre vallée font leurs achats pour l’année, habillements, chaussures, denrées, également achat du bétail, de machines agricoles et autres et en plus des gourmandises….

et le 23 novembre 2009:

Sainte Catherine est la patronne de notre ville de Sierre. Elle serait la fille d’un roi. Née en Alexandrie, sous le règne de l’empereur Maximin, Catherine aurait refusé de devenir son épouse, préférant proclamer sa foi à Jésus.

Pour honorer sa mémoire, lors de la braderie, nous élisons une Miss Catherinette parmi des jeunes femmes célibataires de 25 ans. Cette élection constitue un grand moment du rendez-vous sierrois.

C’est toujours la fête, mais l’atmosphère a bien évolué. Dans les années de mon adolescence, l’avenue de marché [appelée aussi Champ de Foire] retentissait des sons des cloches du bétail. Les paysans entre eux s’adonnaient à leurs tractations, en utilisant le produit de la vente des vendanges, de l’automne. La ville était en effervescence… les commerçants ne se privaient pas d’alerter les passants parfois à grands cris…. Comme le magasin « Philibert », au slogan « Chez Philibert, plus il vend, plus il perd…. ». Le « Messager boiteux », unijambiste, avec sa grande barbe blanche, faisait la joie des enfants et de la population. Il en vendait de ses almanachs si précieux, dans lesquels on puisait conseils tout au long de l’année…

Et les marrons tout chauds, tout ronds, les pains d’épices, les amandes enrobées de sucre, les mandarines etc… le vin chaud à la cannelle. Boire et manger étaient de mise, comme actuellement, mais plus important les bonnes affaires dans l’achat d’habits, de chaussures, d’ustensiles ménagers ou pour la vie de campagne, brantes, bidons à lait, outils de jardin etc.

L’on débusquait la bonne affaire en cherchant, en comparant. Ma tante Philomène, venant de Vissoie en fin de journée, nous fait visite, toute joyeuse… en faisant bien le tour de la foire, elle avait économisé cinquante centime sur l’achat d’un bidon à lait….

Plus tard, jeune femme, j’ai également tenu le stand du commerce « Au Trianon », vente de confection pour messieurs, propriété de mon cher frère Paul. Chaque vente faisait plaisir. Chez moi l’on faisait des affaires… même si je n’utilisais pas la méthode « Philibert »….

Aujourd’hui en flânant dans l’avenue, je repère derrière son stand, mon amie Geneviève, toujours fidèle de dévouée pour les bonnes causes, responsable de la vente des produits « Pro Juventute ». Voulant marquer mon passage, je fais l’achat de quelques timbres postaux avant de me restaurer… puis je réalise que mon achat était bien maigre…. pour me donner bonne conscience ,je retourne au stand de Geneviève pour une nouvelle acquisition de quelques timbres…. Je rentre à la maison avec un « Birnenwegge » ou pain aux poires, un produit miracle pour nettoyage de chaussures, un reblochon délicatesse.

Autrefois-aujourd'hui

De nouveaux types de "bovins" sont parfois aujourd'hui attachés à ces anneaux (photo : Thierry Epiney) :

notrehistoire.imgix.net/photos...

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