Les oeufs de Pâques à Cartigny

1 janvier 1955
Texte © Mme Martin-Le-Fort
Sylvie Bazzanella

On teint les œufs dans chaque maison. On aime les teindre avec des pelures d'oignons - ou avec des épinards ou avec des bourgeons de peuplier, surtout avec des oignons. On fait tenir les pelures d'oignons avec un morceau d'étoffe, on le ficelle, on le cuit. Souvent on applique sur l'œuf des petites fleurs ou feuilles avant de l'envelopper d'oignons. On cuit le tout et les petites fleurs ou feuilles restent blanches dans le jaune de l'oignon.

Anciennement on teignait les œufs avec du bois des Indes ce qui les rend violet foncé puis on les mettait dans une fourmilière. L'acide formique faisait des dessins blancs, mais il faut laisser les œufs plusieurs heures dans la fourmilière. On peut y mettre aussi des œufs d'autres couleurs mais plutôt foncés.

A Cartigny non seulement on cache les œufs dans les jardins avec les enfants, mais on aime beaucoup les faire rouler sur des pentes d'herbes. On les reçoit en bas… ils arrivent cassés ou parfois intacts.

On ne mage jamais un œuf de Pâques sans le « coquer », c'est-à-dire en le frappant contre un autre, pointe contre pointe. Celui qui casse l'œuf le reçoit. On « coque » souvent des deux côtés. Jadis les garçons choisissaient un œuf bien dur pour « coquer » et casser beaucoup d'œufs. A Pâques on en teint des douzaines et on en mange beaucoup. Que leurs couleurs sont belles dans les coupes de bois, et que les maisons en sont égayées !

Mme Martin-Le-Fort.

© Revue Costumes et Coutumes, 28me année - No 1 - 1955

Article publié avec l'aimable autorisation de la Fédération nationale des costumes suisses

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Sylvie Bazzanella
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