Que vient faire Hadès (Pluton), le dieu des enfers, dans une célébration des vignerons-tâcherons et du savoir-faire viticole ?

Hadès (Olivier Ferrari), Fête des Vignerons 1999. Marcel Rieder © Marcel Rieder

La divinité infernale joue pourtant un rôle bien précis dans la mythologie greco-romaine au sujet de l'agriculture.

Cérès (Guyveline Dufresne) et Prosperine (Anne-Christel Demierre), Fête des Vignerons 1999 © Marcel Rieder

Seul dans les enfers, Hadès décide d’enlever Proserpine sa nièce, la fille de son frère Zeus et de la déesse Cérès : ça commence mal…

Cérès en colère, Fête des Vignerons 1999 © Marcel Rieder

Cérès, mortifiée, part à sa recherche pendant neuf jours et neuf nuits. Sans succès, la déesse « nourricière » entre dans une colère noire et prive la terre de ses semences, la rendant stérile, plongeant le monde dans un hiver quasi continu.

A revoir : « La colère de Cérès », Fête des Vignerons 1999, filmée par la RTS

L’Olympe s’agite. Cérès se refuse à stopper la grève qu’elle a entamée et réclame le retour de sa fille. Cette dernière est malheureusement prisonnière des enfers. Elle y a mangé six grains de grenades et quiconque y mange s’y retrouve éternellement piégé. Un compromis est finalement trouvé et Hadès libère Proserpine six mois par année alors qu’elle devra rester prisonnière les six autres mois des enfers.

La suite de Cérès, Fête des Vignerons 1999 © Marcel Rieder

C’est ainsi que lorsque Proserpine rejoint sa mère, la nature retrouve son cours et que le printemps et l’été fleurissent. Mais au moment de la séparation, les arbres s’effeuillent et la terre s’endort et plonge dans la torpeur de l’hiver. Le cycle des saisons se répète ainsi éternellement.

Cérès et Proserpine, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons

Si Hadès et Proserpine n’apparaissent qu’en 1999 dans la dramaturgie de la Fête des Vignerons, les saisons sont quant à elle symbolisées par des divinités depuis les parades du 18e siècle. Palès est la divinité du Printemps, Cérès celle de l’Eté, Bacchus celle de l’Automne et tantôt Noé ou encore Janus pour l’hiver. Mais ces quatre saisons sont avant tout celles au rythme desquelles les vignerons-tâcherons cultivent la vigne.

Sources :

• Sabine Carruzzo-Frey, Patricia Ferrari-Dupont, Du Labeur aux Honneurs : quatre siècle d'histoire de la Confrérie des Vignerons et de ses Fêtes, 1998
• François Debluë, Les Saisons d'Alevin : Poème de la Fête des Vignerons 1999, 1999, pp. 86ss.

Crédit couverture : La suite de Cérès, Fête des Vignerons 1999. Groupement des photographes veveysans © Confrérie des Vignerons.