, 145 vues

Orphelinat

Sur une idée de

Bonjour, Je recherche des informations, des témoignages sur la maison des enfants de Chêne-Bougeries dans les années 1898 à 1920. Je ne trouve pas grand-chose. Merci de votre aide! Ann

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Yannik Plomb

    Bonjour , un premier jet, car l'espace à disposition ici ne permet pas de grands discours

    La Genèse

    Orphelinat de Chêne-Bougeries. — La première pierre de l'orphelinat que l'Hospice général fait construire au rond-point des Bougeries a été posée mardi après-midi. Cet édifice, qui sera élevé sur les plans de MM. Fulpius, architectes, occupera une superficie d'environ 850 mètres carrés, mais ne comprendra qu'un étage avec réfectoire, dortoirs pour 60 élèves, salles d'études et cuisine ; l'appartement du directeur et l'infirmerie seront placés dans les combles. M. Moriaud-Brémond, président de la commission administrative de l'Hospice général, a remercié, dans son discours, le Conseil d'Etat et les autorités municipales de leur appui, et rappelé que l'orphelinat était élevé sur une propriété qui a été léguée à la commission par Mme veuve Frémy. Procès-verbal de la cérémonie a ensuite été dressé et placé avec divers documents et journaux dans la pierre qui a été scellée. M. Didier, président du Conseil d'Etat, a, enfin, en quelques mots, remercié la commission de tout le bien qu'elle fait, et lui a promis le concours effectif du gouvernement.

    Journal de Genève Jeudi 28 septembre 1899, Archives Le Temps

    • Yannik Plomb

      Suite A l'Orphelinat du chemin des Bougeries. — Poursuivons notre chronique de la construction en disant quelques mots du superbe édifice situé à une demi-heure environ de l'asile de Bel-Air. Sur le chemin des Bougeries, à cinq minutes de la route de Malagnou, l'Hôpital général fait élever une très jolie bâtisse destinée à recevoir prochainement une cinquantaine de pensionnaires, les élèves seulement ; les apprentis resteront provisoirement à la rue de Lausanne. Ici, ouvrons une parenthèse. On sait que depuis fort longtemps il était question de dédoubler l'orphelinat de la rue de Lausanne, la commission de l'Hospice général ayant constaté à maintes reprises les inconvénients qui résultaient de l'agglomération des élèves et des apprentis, dont le nombre s'élevait, au 31 décembre dernier, à 105. La discipline surtout en souffrait. La construction d'un nouvel orphelinat fut donc décidée. Un concours fut ouvert, et le premier prix décerné a MM. Léon et Franz Fulpius, architectes, qui commencèrent les fondations le 1er juillet 1899. Deux mois et demi plus tard, le 26 septembre, avait lieu une grande cérémonie, la pose de la première pierre. Actuellement le gros œuvre est achevé, et la commission a dû se transporter sur place vendredi après-midi pour examiner l'état des travaux. Cette magnifique construction — pouvant contenir une centaine déjeunes gens — a été surtout développée en surface. Elle a 70 mètres de longueur et se compose d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage et d'un second étage mansardé. On y pénètre par un joli perron qui conduit à un large vestibule. D'un côté, la loge du concierge ; de l'autre, deux pièces affectées aux bureaux du directeur. Dans l'aile gauche se trouvent deux salles d'études — les élèves suivront l'école de Chêne-Bougeries, et celle de Malagnou, si la première ne peut les contenir tous — la bibliothèque et le réfectoire. Une annexe indépendante avec une entrée particulière contiendra la cuisine et l'office. Deux pièces pour les travaux manuels et une grande salle de gymnastique et de jeu, de 140 mètres carrés, sont installées dans l'aile droite. Au premier étage, cinq dortoirs répartis sur toute la longueur de l’immeuble, séparé par les loges des surveillants et des vestiaires. A chaque extrémité ont été établis de grands lavabos et des douches La partie centrale du deuxième a été réservée à l'appartement du directeur. L'infirmerie a été installée dans une des ailes, dans l'autre les chambres des domestiques et les dortoirs do réserve. Enfin, dans les sous-sols, sont : la salle de bains, la buanderie, la lingerie, le chauffage central, etc. Les orphelins auront là un domicile excellent au point de vue de l'hygiène et du bienêtre en général. L'inauguration en aura lie i vers la fin de cette année.

      Journal de Genève Samedi 17 mars 1900, Archives Le Temps

    • Yannik Plomb

      Je vois également que l’on parle d’un orphelinat des garçons et un autre des filles , reste à creuser !

    • Yannik Plomb

      La Pommière Orphelinat jeunes filles Chêne-Bougeries

      notrehistoire.imgix.net/photos... Edition Atar Genève 1913

    • Yannik Plomb

      Chêne-Bougeries orphelinat de l'Hospice Général notrehistoire.imgix.net/photos...

      R Brun photographe Genève 1909

    • Pierrette Frochaux-Chevrot

      Les filles occupaient l'orphelinat de Pinchat, qui accueillait également les petits garçons jusqu'à environ 5-6 ans n'ayant pas pu être placés ailleurs. Voir : notrehistoire.ch/entries/VGq8R..., puis plus tard à La Paumière.

  • Ann Maurer-Constantin

    Merci beaucoup pour toutes ces informations. Mon arrière-grand-père, que je n'ai pas connu, était directeur de la maison des enfants pendant une vingtaine d'année mais j'ai peu de documents, si ce n'est un témoignage de mon grand-père.

  • Ann Maurer-Constantin

    Voici ce qu'il a écrit: Vers la fin de l’année 1899, un grand changement survint dans ma vie. Mon père fut nommé Directeur de la Maison des Orphelins, mon grand-père mourut quelques jours plus tard ; je pris froid, lors de l’enterrement et fut gravement malade. Ma première sortie fut de me rendre, une journée d’hiver, à la rue de Lausanne, dans la vieille maison de l’Orphelinat.

    Je n’avais été jusqu’alors qu’un enfant heureux qui avait toujours vécu dans le cadre étroit d’une petite famille ; je fus brusquement mis en contact avec le monde des tristes réalités. Mes parents avaient assumé une lourde tâche. Le directeur qu’ils remplaçaient avait été révoqué. L’établissement où vivait une centaine d’élèves dont une soixantaine entre 15 et 20 ans, devait être réorganisé complétement. Il fallut mettre à la porte tous les employés et placer successivement dans des maisons ou dans des familles la plupart des apprentis. Cela n’alla pas sans de sérieuses difficultés. Je me souviens d’un néfaste dimanche soir ; plusieurs grands élèves, rentrés complètement ivres, avaient brisé les panneaux vitrés qui séparaient notre appartement des locaux du premier étage. Un architecte, ami de mon père, M. Dumont, qui avait voulu intervenir, fut frappé et ne put triompher de ses adversaires que grâce à son agilité d’ancien gymnaste. Les gendarmes du poste de Cornavin, qui avaient été requis, durent emmener les perturbateurs au violon.

    Cette existence agitée qui contrastait fort avec celle que nous menions jadis en famille, ne se prolongea heureusement pas trop. Une année plus tard, l’orphelinat était transférer dans un bâtiment neuf, aux Bougeries de Chêne, où une soixantaine de jeunes garçons pouvaient être logées dans de bonnes conditions hygiéniques.

    Mon père et ma mère se dévouèrent à leur tâche. Ils ne prirent jamais plus d’un jour de vacances au cours de la vingtaine d’années de leur activité aux Bougeries. Ils s’efforcèrent d’atténuer pour leurs jeunes pensionnaires la vie de caserne que l’on mène fatalement dans un établissement de ce genre. Ma mère qui ne se fiait pas tout à fait au zèle de l’infirmier, se relevait parfois la nuit pour aller veiller les malades à l’infirmerie. J’accompagnais souvent le soir mon père, quand, une lanterne sourde à la main, il faisait sa dernière ronde dans les dortoirs et les longs corridors de la grande maison. Nos ombres se profilaient sur les visages des petits dormeurs. Les uns s’tiraient, d’autres poussaient un cri ; les nouveaux pleuraient parfois silencieusement.

  • Renata Roveretto

    Chère madame Ann Maurer-Constantin

    Merci pour votre demande et vos compléments de votre histoire familiale

    Voici en accompagnement aux réponses déjà existantes ici même, un peu d'histoire sur ce lieu en période de la deuxième guerre mondiale :

    chene-bougeries.ch/decouvrir/h...

    Amicalement Renata

  • Pierrette Frochaux-Chevrot

    Bonjour Madame, Vous pouvez peut-être voir ce lien : notrehistoire.ch/entries/XEVY7... et si la vie des anciens pensionnaires vous intéresse, vous pouvez lire les ouvrages que j'ai consacré à ma famille paternelle "Nos chers protégés" Editions d'En Bas 2015 et "La fille du cabinotier" Plaisir de Lire 2019. Bien cordialement. Pierrette Frochaux