Ernest Vincent

Mon père, Ernest Vincent, né le 14 mars 1896 à Lancy-(décédé le 12 novembre 1962) était une personnalité très éclectique.

Après un apprentissage de clerc, il partit en France où il chanta dans plusieurs revues et opérettes. Il était baryton Martin.

De retour à Genève, il a chanté au Grand Théâtre de Genève, notamment dans La Veuve Joyeuse, ainsi qu'à la radio de Genève. Parallèlement, il a ouvert le « Cabaret de 10 heures » à Chantepoulet, puis le « Bar Vincent » dans la Vieille Ville, dans la tradition montmartroise.

Il fut régisseur du Théâtre de la Comédie ; a monté plusieurs revues. Antiquaire (il avait une arcade à Nyon), expert et commissaire-priseur, il a géré, entre autres, les ventes de la Caisse de Prêts sur Gage pendant des années, la vente du Comte de Choiseul ainsi que celle du Prince Napoléon, pour laquelle notamment il a conçu le prestigieux catalogue.

Il fut également président au Tribunal des Juges Prudhommes, président des Cabarets Dancings et président des Cafetiers et Restaurateurs genevois. En raison de cette dernière activité, il reprit certains établissements en difficultés financières.

Pour n'en citer qu'un seul : « Chez Vincent » (« Le Trianon » - ex-« Barcelone »), à la rue de Berne, qui faisait (un des premiers) des plats du jour à des prix plus qu'abordables et le soir : le Postillon d'amour (speed-dating actuel), concours d'amateurs, etc.

En dehors de toutes ces activités, il a repris la direction genevoise de l'American City Circus (famille Bouglione de Paris) et était l'administrateur d'une société (City Film) qui s'occupait de la distribution de films.

Travailleur acharné, il a ignoré son état de santé et quand il s'en est préoccupé, c'était trop tard. Durant toute sa vie d'artiste, il a collecté ses souvenirs (programmes, photos, articles) dans un album fait main, vous trouverez ici ces documents qui retracent la vie et l'œuvre d'un homme d'exception.