"L'oncle Philippe" est un personage dont ma famille parle encore avec révérence. Nos vies ne se sont que croisées puisqu'il est décédé alors que je n'avais que 5 ans, mais je me souviens le rencontrer en ville et aller le trouver à la villa Beausite avec ma grand-mère. C'est le hasard, et mon intérêt pour l'histoire de notre famille, qui a voulu que je sois aujourd'hui en possession de sa collection de photographies. Je ne connais pas l'identité de la plupart des personnes qui y figurent, ni les dates des évènements, ni parfois même les lieux alors toute information supplémentaire est la bienvenue!
Né le 30 janvier 1880, Philippe est né à dans le hameau singinois de Dirlaret. Après sa scolarité, Philippe effectue un apprentissage de forgeron et fait son service militaire. Il exerce quelques années sa profession à Fribourg mais Philippe est ambitieux et plein de ressources. Avec son imposante carrure et son talent pour les langues, Philippe entre au service de la Garde pontificale en 1905. Après 3 ans à Rome, le Cent-Suisse rentre au pays où il intègre le contingent de la police de Bâle. Mais il rentre à Fribourg où il rencontre et épouse Julie-Rosalie Gremion. La jeune femme avait travaillé comme préceptrice en Westphalie dans la famille von Droste-Vischering et était aussi justement rentrée à Fribourg par nostalgie. Ensemble, le couple se lance dans l'aventure de la restauration et tient avec expertise et grand soin l'Hôtel-Pension de la Cascade à Bellegarde (1913), puis un restaurant à Neirivue et finalement le café du Pont Suspendu à Fribourg de 1923 à 1949.
Durant les années de guerre, Philippe continue à démontrer son courage et sa fiabilité en gérant deux carrières et emploie un nombre considérable de travailleurs. Dans l'annonce mortuaire qui lui est consacré, il est dit que "le succès a couronné tout ce que Philippe avait entrepris".
Le couple n'a pas d'enfants et quand Julie décède en 1949 et Philippe ne voit plus d'intérêt à essayer de tenir un restaurant tout seul. Il vend donc la jolie maison "entre les ponts" ainsi que le restaurant et prend pension chez les religieuses de la Villa Beausite. Très jeune retraité, Philippe ne reste pas inactif. Il continue à faire des excursions dans les montagnes qu'il aime, à jouer aux cartes avec ses amis au Gambrinus et à faire partie des associations qui lui sont chères. Il est membre d'honneur du contingent des grenadiers fribourgeois et bien sûr des anciens gardistes.
Car son séjour à Rome avait laissé à Philippe des souvenirs inoubliables, et il est l'un des fondateurs de la section de l'association des anciens gardistes de Fribourg. Il est également l'un des fondateurs de l'organisation nationale des anciens gardistes, à Lucerne en 1921. Sa participation active aux réunions annuelles jusqu'à la fin de sa vie, témoigne de son dévouement en tant que fondateur et membre honoraire de l'Association des anciens gardes suisses pontificaux.
Il décède le 1er février 1973, quelques jours avant son 94ème anniversaire.
(Texte basé et rédigé grâce aux archives de différents journaux et aux souvenirs de la famille)
La donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis
Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Philippe Chappuis, descendant du photographe, et a évoqué avec lui les étapes qui l'ont mené à déposer la collection familiale dans une institution publique.