THC Tuileries Hockey Club Bellevue
C'est l'histoire d'une bande d'amis, de jeunes. Dans leur région, une tuilerie exploitait l'argile depuis des décennies et cela modifia en profondeur le paysage. En profondeur, c'est le cas de le dire puisque des trous jusqu'à huit mètres de profondeur jalonnaient les alentours. Ils étaient faits par une grande excavatrice qui ne pouvait pas travailler l'hiver avec le gel et qui parfois délaissait certaines zones moins rentables. La nature étanche du sol ne permettait pas aux eaux de s'écouler. Il se créait par conséquent en automne des lacs qui, l'hiver venu, gelaient.
Cette bande de copains écoutait la radio et notamment des reportages sur une certaine coupe Spengler à Davos. L'inspiration et l'endroit étaient là! Le propriétaire de la tuilerie, M. Antonietti, fût enthousiaste à ce projet et n'empêcha en rien la bande de s'entraîner.
Le Hockey était jusque là réservé à une élite à Genève à tel point que ces jeunes durent aller s'acheter leur maigre équipement à Lausanne chez Schaeffer. Ils réussirent à organiser quelques rencontres sur cette patinoire naturelle sous condition d'efforts de préparation importants. En effet, certaines zones étaient pourvues de roseaux qui se développaient l'été mais qui encombraient les patineurs l'hiver. Ainsi, une petite embarcation permit l'été de nettoyer l'étang de ses roseaux. Il fallait colmater les abords du trou pour avoir la plus grande surface possible. L'hiver aussi l'entretien était important. Certains passèrent à l'eau à quelques reprises mais toujours avec le souci d'abîmer le moins possible la zone plane.
Le propriétaire de la tuilerie constatant la pugnacité de cette bande, il décida de les équiper de maillots. Ce qui était jusque là le Genthod-Bellevue Hockey devint naturellement le THC pour Tuilerie Hockey Club.
Très vite, ce petit Club lorgnât sur la compétition. Il se trouva en Série B rapidement. La qualité de la glace fît vite défaut aux contraintes de matchs et entraînements à répétition trop tributaire des conditions climatiques.
Le THC avait bonne réputation et battait parfois de bonnes équipes habituées à de meilleures conditions de glisse. Après la guerre, M. Brechtbühl fit venir des universitaires américains. Des joueurs modestes dans leur ligue venus de Suisse allemande venaient faire leurs armes dans ce petit Club désormais souvent invité de ci de là.
Et puis l'argent et la glace faisant défaut, le Club ayant des ambitions plus grandes, il se nomma Genève Hockey Club. S'en était fini de l'ambiance communale d'une petite patinoire sans prétention, du porte-à-porte pour demander aux habitant de contribuer pour quelques francs, des quelques dizaines d'habitants qui se déplaçaient pour voir déambuler les habiles patineurs. Les fossés furent tous comblés lorsque la tuilerie déménagea au milieu des années 50 pour des plaines plus fertiles du côté de Bardonnex. Seules quelques photos en subsistent. Il y aura plus d'un demi-siècle plus tard, à quelques coups de patins de là, une patinoire artificielle qui ouvrira tous les hivers dans le tout nouveau centre sportif, mais sans comparaison.
Rédaction basée sur l'entretien avec M. Pierre Bill, avril 2012.
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