Le chien du Mont Saint-Bernard
Lettre de Henri Schumacher, adressée à C. Macdona, le 29 août 1867 :
D'après une tradition des Pères du Saint-Bernard, la race de leurs chiens proviendrait du croisement d'une chienne danoise avec un mastiff (chien de montagne des Pyrénées), qui servait de chien de berger. Du mastiff, les descendants de ce couple auraient hérité l'intelligence, la finesse de l'odorat et le sens de l'orientation, et la chienne danoise leur aurait transmis sa grande taille et sa force. Depuis cinq siècles, les chanoines ont toujours perfectionné ces chiens et les ont de mieux en mieux adaptés à leur destination. Pendant toute cette période, ils les ont utilisés de la façon suivante : en hiver, deux chiens, un jeune et un vieux, descendent, chaque main, sur la route du côté italien de la montagne, vers Aoste ; deux autres descendent du côté suisse, vers Martigny. Ils vont jusqu'aux dernières huttes élevées pour les voyageurs. Même s'il a neigé pendant la nuit, les chiens retrouvent leur chemin, de sorte que les voyageurs arrivent immanquablement à l'Hospice en suivant leurs traces. On fait toujours partir deux chiens à la fois, pour le cas où il arriverait un accident à l'un deux, l'autre pouvant alors le remplacer. Le plus jeune est dressé par le plus âgé. Si les chiens rencontrent des voyageurs dans les huttes, ils cherchent à les entraîner vers l'Hospice. S'ils en trouvent dans la neige et en danger de mourir de froid, ils essaient de les réchauffer et de les ranimer en leur léchant le visage et les mains. S'ils n'y réussissent pas, ils retournent en hâte à l'Hospice où ils font comprendre ce dont il s'agit. Les religieux emportent alors les objets nécessaires et se hâtent vers les malheureux qui ont besoin de secours.
Note : H. Schumacher fut un des premiers éleveurs suisses, à élever des chiens du Mont-Saint-Bernard, en dehors de l'Hospice. Le révérend J. Cumming Macdona a introduit la race en Angleterre.
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