Le Levron et son bisse

15 septembre 1976
Marcel Michellod
Claude Kissling

Le Levron et son bisse

…Clément Bérard, le cousin de notre maman Marthe Abbet, a retracé dans son livre « Bataille pour l'eau » l'époque du bisse du Levron son village, une lutte de cinq siècles sans trêve ni merci et qui trouva un heureux épilogue à la suite de la création du barrage de Mouvoisin.

En 1465, les valeureux Levronains construisirent le bisse, de Chardonnay à l'alpage de la Chaux, au Levron. Durant l'espace d'un demi-millénaire, cet aqueduc a fonctionné tant bien que mal, entretenu à grand frais et cela malgré les continuels différents, parfois tragiques, avec les gens de Bagnes qui contestaient au Levron ses droits, pourtant reconnus par les instances supérieures des diverses époques.

En 1957, on construisit le barrage de Mauvoisin. Une condition des concessions accordées à son promoteur, M. l'ingénieur Albert Maret, stipulait qu'il serait fourni des eaux d'irrigation à la rive droite de la vallée de Bagnes et à Vollèges, en divers points choisis sur la galerie d'amenée vers l'usine de Riddes. Cette obligation fut commuée par la suite en une subvention à la réalisation d'un aqueduc autonome exécuté par les communes de Bagnes et de Vollèges. Avec ses 24 kilomètres de longueur, soit un tunnel, soit en canalisation enterrée, ce bisse moderne, le plus long du Valais, amène eau d'irrigation, et eau potable à Sarreyer, Verbier, au Levron, Vollèges, Vens et Chemin.

Complétées par un réservoir de cent cinquante mille mètres cubes, grâce à un barrage sur un plateau de l'alpage de Louvie, les installations fournissent également durant l'hiver, période d'étiage des sources, l'eau nécessaire à la station de Verbier. Qui connait alors la plus haute consommation en eau potable. Sans ces travaux, le prodige de Verbier n'aurait pas eu lieu. M. Albert Maret, le génial initiateur de Mauvoisin, lors de la bénédiction de son barrage, relevait en un discours l'urgente réalisation de l'aqueduc Bagnes - Le Levron : « Bien des villages valaisans ne sauraient subsister sur leurs terres arides dans l'eau clair que leur dispensent les torrents. Chacun connaît les fameux bisses valaisans que nos ancêtres ont édifiés et entretenus à force de labeur. Or souvent leur maintien est précaire : avalanches, éboulements, glissement de terrain, menacent constamment ces frêles aqueducs. Parfois, ils sont emportés et irréparables…

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Claude Kissling
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