Visages de l'OSR - Charles PESCHIER, solo timbalier
Visages de l'OSR - Charles PESCHIER, solo timbalier
Charles Peschier vers 1932
Charles PESCHIER ( ? - 19 décembre 1968) a été l'un des musiciens des plus marquants, des plus légendaires de l'Orchestre de la Suisse Romande, dont il a été le premier timbalier pendant 35 ans - jusqu'à sa retraite. On connaît bien sa typique silhouette, mais moins le visage: il m'a été difficile de trouver un bon portrait! Sa silhouette, très bien croquée par Petrovic:
Cette photo et les deux ci-dessous sont citées de la revue Le Radio Actualités du 8 octobre 1943, No 41, pages 1284-1285 et 5 avril 1946, No 14, page 423
"[...] «Comme tous les autres gamins, j'ai commencé par taper sur des casseroles», nous confesse le timbalier de l'O.S.R., M. Ch. Peschier. Et, en grandissant, comme il avait le sens et l'amour du rythme, et l'audition absolue, ce futur virtuose des baguettes a changé les casseroles contre un tambour et des timbales. Et, il est passé par le Conservatoire de Genève, par l'Orchestre du Grand -Théâtre, par l'Institut Jaques-Dalcroze, où le rythme est roi, et la batterie une des plus précieuses servantes de la rythmique du cher maître disparu; et, enfin, depuis 1931, il compte parmi les meilleurs chefs de pupitre de l'O.S.R. Il n'y chôme pas, surtout lorsqu'on joue telles oeuvres de Strawinsky, L'Histoire du soldat, par exemple, ou de Bartok, ou de compositeurs suisses, comme F. Martin, H. Gagnebin, J. Binet, R. Vuataz qui donnent parfois à la batterie un rôle important. M. Peschier est très soucieux de questions culturelles et sociales et, dans ces domaines, il a rendu de précieux services à ses collègues. [...]" cité d'un texte publié dans la revue L'Illustré du 26 octobre 1950, No 43, en page 9
Franz WALTER lui avait rendu hommage dans le Journal de Genève du 21 décembre 1968, en page 17:
"[...] La mort subite de Charles Peschier suscite la plus profonde consternation parmi les musiciens genevois. Depuis 35 ans, Peschier était le premier timbalier de l'O.S.R. Sans doute est-ce un poste qui attire rarement les honneurs et qui est pourtant primordial pour l'assise sonore et rythmique d'un orchestre.
Et les habitués de nos concerts se plaisaient à le voir dominer de sa large carrure, tel un dieu de l'Olympe, la masse orchestrale qu'il semblait ragaillardir de ses interventions percutantes. Les connaisseurs, eux, admiraient sa précision et la souplesse de ses attaques.
Mais Peschier a joué un rôle très important dans des activités musicales moins connues du grand public. Grand idéaliste et épris d'idées sociales, il n'a cessé de mette sa personne au service d'oeuvres multiples. Il joua longtemps un rôle déterminant à la tête du syndicat des musiciens de Genève. Lors des années les plus difficiles de l'OSR, il apporta un soutien efficace aux efforts de réorganisation d'Ernest Ansermet. Et jusqu'à une époque récente, il fut le trésorier de l'Association des artistes musiciens de Genève.
Ceci pour ne mentionner que les plus importantes de ses activités. Il s'y dévouait avec la même modestie qu'il exerçait sa profession et en y apportant toujours infiniment plus qu'une simple collaboration, mais une participation faite de réflexion, d'organisation, d'initiative et d'un dévouement sans limite qui n'avait d'égal que son désintéressement.
Charles Peschier enseigna également les instruments de percussion au Conservatoire de Genève. C'est une personnalité extrêmement captivante qui nous quitte, d'une grande richesse de caractère et dont le départ laisse un grand vide auprès de tous ceux qui l'ont connu, apprécié et aimé.
F. W. [...]"
L'un des enregistrements avec Charles Peschier aux percussions des plus remarquables: L'Histoire du Soldat de Strawinski...
- (00:00) Présentation de L'Histoire du Soldat de Charles-Ferdinand Ramuz et Igor Strawinsky, drame en 2 parties pour 3 acteurs, violon, contrebasse, clarinette, basson, cornet à piston, tromba et percussion, Jean Villard-Gilles, récitant, François Simon, le soldat, William Jacques, le diable, membres de l'Orchestre de la Suisse Romande (Michel Schwalbé, violon, Hans Fryba, contrebasse, Léon Hoogstoel, clarinette, Henri Helaerts, basson, Paolo Longinotti, cornet à piston), Pierre Aubapan, trombone, Charles Peschier, percussions), Ernest Ansermet, 17 avril 1952, Salle de la Réformation, Genève
- (03:26) Première partie de l'Histoire du Soldat
- (30:25) Troisième partie de l'entretien de Michel Schwalbé avec Jean-Pierre Rousseau
- (41:54) Deuxième partie de l'Histoire du Soldat
Pour écouter l'enregistrement ou une de ses parties, aller sur cette page des archives de la Radio Télévision Suisse(https://www.rts.ch/play/radio/lhorloge-de-sable/audio/hommage-a-michel-schwalbe-33?id=9735139): dans la barre-temps au bas de la boîte-audio, saisir le curseur avec la souris et le positioner au minutage désiré - les minutages sont donnés ci-dessus, soit pour la première partie à 03:26 et pour la seconde partie à 41:54.
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