Mais d'où vient cette usine "La Chocolatière" ?

1 septembre 2009
Gilbert Garzoni, ingénieur civil
Yves Bertino

Source: la gazette du Flon de Septembre 2009 (Consultable

ici)

Extrait:
Entre Sauvabelin et Epalinges, la vallée du Flon présente des affleurements de roches molassiques encore visibles de nos jours. Plusieurs falaises constituant une excavation naturelle ont permis dès 1896 l'adossement sur leurs faces nord-ouest des usines chocolatières Kohler. Si l'on se réfère aux documents d'archives (en particulier les archives lausannoises portant les références FAL 18.10.63 - Lausanne 1860-1910 Louis Polla), c'est en 1793 que Gottlieb-Amédée

Kohler s'établit rue du Grand-Saint-Jean à Lausanne pour y exploiter un commerce de denrées alimentaires. En 1849, il achète à la commune de Lausanne la scierie de Sauvabelin, propriété communale depuis 1787, date à laquelle la ville avait acquis cette entreprise artisanale. Le commerçant vend ensuite son magasin à ses deux fils qui s'installent à Sauvabelin en 1849 pour y construire une fabrique de production chocolatière.

Pour permettre l'exploitation de leur usine, les deux jeunes entrepreneurs rachètent à la commune de Lausanne le droit de prise d'eau sur le Flon par inscription conventionnelle cadastrale foncière.

Petit empire économique,à ses débuts, l'exploitation nouvellement construite des fils Kohler utilise la force hydraulique des eaux du Flon (énergie mécanique avec transmissions à courroies produite par des roues à aubes installées sur le tracé du Flon) pour permettre le broyage et le malaxage des graines de cacao. L'installation d'une machine à vapeur - véritable exploit technique à l'époque - remplacera quelques années plus tard le mode de production hydraulique et permettra un développement rapide et considérable de l'usine.

L'entreprise occupera jusqu'à 150 collaborateurs et collaboratrices (en majorité des femmes) qui effectuaient 12 à 13 heures de travail par jour, y compris le samedi et parfois le dimanche en période de fêtes, pour un salaire journalier de 2 fr. 50. Pour le personnel, pas question de redescendre en ville pour le déjeuner. Il bénéficiait donc d'un réfectoire, tandis que les ouvrières chargées des emballages mangeaient sur place dans leurs ateliers respectifs. Le transport des ouvriers se faisait par chars attelés de chevaux.

Tous les samedis, Monsieur Kaesermann, employé à la chocolatière et homme de confiance, allait en ville chercher la paie du personnel et, son sac rempli d'argent sur l'épaule, il remontait à pied jusqu'à Sauvabelin.

En 1896, l'usine est transférée à Echandens tandis que les locaux de Sauvabelin sont démolis. Seule demeure, officiellement cadastrée, l'ancienne conciergerie: une petite maison aujourd'hui propriété privée. A l'entrée du chemin privé de Boissonnet menant au squash et au Vivarium de Lausanne, subsiste également l'un des deux piliers en granit de ce petit empire.

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Yves Bertino
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20 novembre 2012
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