Repérage
Fabrique de pâtes alimentaires La Timbale, Villars-sur-Glâne

Fabrique de pâtes alimentaires La Timbale, Villars-sur-Glâne

Me voici en compagnie, non pas de ma maman, mais... de ma soeur aînée, Jacqueline, avec qui je partage un destin particulier. Cette photographie date de 1965.

Au deuxième plan, on voit une partie des ruines de la fabrique de pâtes alimentaires "La Timbale" qui se situait au chemin de Sainte-Apolline à Villars-sur-Glâne (FR). Louis Antoine Hartmann acquit cette bâtisse au 19e siècle. Le "Dictionnaire historique de la Suisse", disponible sur internet, nous apprend ceci:

Hartmann, Louis-Antoine: 4.5.1812 à Fribourg, 17.9.1889 à Villars-sur-Glâne, cath., de Fribourg et Villars-sur-Glâne. Fils d'Antoine, chapelier, d'Altkirch (Alsace), et de Madeleine Hermann. ∞ 1) 1835 Sophie Marie Buwar, de Remetschwil, 2) NN Jucker. Ecole primaire du père Girard à Fribourg, collège à Brigue. En 1830, H. reprend la fabrique paternelle de paille tressée. Administrateur des biens de l'Hôpital des bourgeois, il est membre de plusieurs commissions. Il bâtit l'hôtel National à Fribourg et achète, à Sainte-Apolline (comm. Villars-sur-Glâne), des moulins et, vers 1876, la fabrique de pâtes alimentaires. Syndic de Villars-sur-Glâne. Lieutenant-colonel de cavalerie.

Bibliographie: G. Hartmann, Le tressage de la paille et la fabrication des chapeaux de paille dans le canton de Fribourg, 1939. Auteur(e): Jean Dubas.

Une autre recherche sur Internet m'a fait découvrir des informations un petit peu différentes à propos de M. Hartmann quant à la fabrique de pâtes (diesbach.com):

III-15 Louis Antoine HARTMANN, de Fribourg , y o 04.05.1812, + Villars-sur-Glâne 14.09.1889, élève des jésuites à Brigue, commerçant d'épicerie, administrateur du couvent de la Visitation (1849), receveur de l'Hôpital des Bourgeois (1849-59), fabricant de pailles tressées (1850), propriétaire des scieries et moulins de Ste-Apolline qu'il transforma en fabrique de pâtes alimentaires (1850), lieutenant-colonel de cavalerie (1853-65), administrateur des domaines de l'Hôpital (1874-78), transforma l'hôtel des Merciers en un grand établissement de première classe «L'hôtel national », syndic de Villars-sur-Glâne[7] ;

Sur la droite de ma photographie, on découvre les restes de vieux murs qui appartenaient à une construction, probablement plus ancienne, dotée d'une haute cheminée. Je pense qu'il s'agit de l'ancienne scierie transformée en fabrique de pâtes alimentaires, propriété de Louis Hartmann. Vous pourrez apprécier une vue complète de ce bâtiment, aujourd'hui totalement disparu, à l'adresse internet suivante (site internet de la Bibliothèque Cantonale Universitaire de Fribourg) : http://www.fr.ch/v_bcu/media/images/fonds/capo/capo01678.jpg

A la page 138 de son ouvrage consacré à l'histoire de la commune de Villars-sur-Glâne, M. Victor Buchs (1866 - 1953, Conseiller d'Etat du Canton de Fribourg de 1919 à 1936, Chef du Département des Travaux Publics) écrit : " En 1876, le colonel Hartmann, toujours très entreprenant, créa, à quelques mètres à l'est du vieux moulin, une fabrique de pâtes alimentaires. Il y avait eu, auparavant, à cet emplacement, un pilon d'os et une scierie. La charpente de la fabrique de pâtes provenait de la cabane qui avait servi à abriter les forçats, lors de la construction du chemin tendant du pont de la Glâne à le propriété Hartmann... Celle-ci (note: la fabrique de pâtes), dès lors (note: 1898), prit son essor, fut agrandie considérablement et son outillage modernisé. Après une existence de près de 70 ans, elle fut détruite par l'incendie du 18 janvier 1945 et ne fut pas reconstruite pour la même industrie."

En 1969 seulement, lors d'un cours de répétition, des soldats de l'armée suisse débarrassèrent les ruines calcinées. J'habitais en face de cet endroit et durant plusieurs semaines, avec mes yeux d'enfant, j'avais assisté avec "passion" au travail des militaires.

Extrait tiré de la nécrologie de Edmond Hartmann-Weitzel (1858 - 1942), fils de Louis Hartmann, Nouvelles Etrennes Fribourgeoises 1943 p. 214:

"Dès son retour, en 1876, Edmond Hartmann remplaça dans ses voyages son père trop préoccupé par la nouvelle branche économique, celle des pâtes alimentaires, qu'il venait d'adjoindre à ses occupations. En effet, propriétaire, dès 1838, de bâtiments à Ste-Apolline, et dès 1850, d'une scierie, d'un pilon d'os, d'un moulin, pour lesquels il avait établi un chemin d'accès depuis le pont de la Glane, son père y avait fondé en 1876 une fabrique de pâtes alimentaires (actuellement (Note : en 1943) la Fabrique Besson & Cie) qu'il avait tout d'abord exploitée quelques années auparavant à Fribourg, dans le quartier du funiculaire actuel."

Extrait tiré de la nécrologie de Henri Buchs (1856 - 1934), frère aîné de Victor Buchs, Nouvelles Etrennes Fribourgeoises 1935 p. 255:

" En 1894, il (note: Henri Buchs) fit l'acquisition de la fabrique de pâtes de Ste-Appoline. C'était le moyen qu'il avait imaginé en vue de rappeler au pays son frère Victor, depuis longtemps à l'étranger et qui se trouvait pour lors en Erythrée, sur les rives de la Mer Rouge. L'usine ayant pris, après quelques années de labeur acharné, un florissant essor, Henri Buchs s'en vint rejoindre son cadet et, à eux deux, ils assumèrent les charges et les soucis de leur exploitation et édifièrent une industrie réputée et prospère.
L'association des deux frères prit fin en 1919, lorsque M. Victor Buchs, répondant à l'appel qui lui avait été adressé, accepta l'honneur et la tâche de faire partie du gouvernement cantonal. Henri Buchs continua durant quelque temps encore à exploiter sa fabrique. Entre temps, le 4 décembre 1921, il avait été élu député au Grand Conseil et, tout aussitôt, désigné comme membre de la commission d'économie publique.
En 1927, il vendit sa fabrique et se retira dans sa propriété de Froideville."

Note: Froideville est un hameau de la Commune d'Hauterive (FR), anciennement Commune de Posieux.

Voir aussi :

http://www.notrehistoire.ch/photo/view/58441/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27518/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27468/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27385/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27384/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27383/http://www.notrehistoire.ch/photo/view/27382/

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Michel Charrière

    Bonjour, La fabrique de pâtes La Timbale était à Fribourg, à Pérolles (sur territoire de Villars jusqu'en 1906). Le bâtiment, qui a brûlé, est actuellement occupé par une école. Pour Sainte-Apolline: il s'agit effectivement d'une fabrique de pâtes. Mais elle a brûlé aussi, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et n'a jamais été reconstruite. Elle a été dirigée par Hartmann, puis par Victor Buchs (qui a été, à Villars, conseiller communal puis, après son mandat cantonal, conseiller paroissial), conseiller d'Etat radical. La fabrique a ensuite été dirigée par la famille Besson, qui avait une autre usine en Suisse romande. De la fabrique, on voit encore l'emplacement, la villa Buchs, de l'autre côté de la route, le canal de la Glâne. Michel Charrière Pensier

  • Sylvie Bazzanella
  • André Fleury

    Oui et l'autre usine etait a Yverdon en face du debarcadère