Nicole Pfund
Née à Genève, Nicole PFUND vit et travaille dans l'Aveyron, en France, depuis 1984, où se trouve son atelier, entourée d'arbres et d'animaux . Affiliée à la maison des artistes depuis 1986. Membre de Visarte, section Paris nicolepfund.com
Il se passe quelque chose de poétiquement inopiné dans cette peinture. On l’entend avant de la voir, on l’écoute avant de la dévisager. Pendant un quart de seconde, l’oreille se montre plus prompte que l’œil. Un quart de seconde, c’est peu, mais cela suffit, parfois, pour se demander si c’est la musique qui a posé pour l’art ou le contraire. Chacune de ces œuvres à une âme, qui vaut aussi bien pour le glissement de l’archet sur les cordes que pour l’acheminement des couleurs vers un style, vers la lumière. Il en résulte une impression de création hybride et magnétique, s’étirant de la plainte languissante des moires à la clameur secrètes des gouffres. Les personnages de Nicole Pfund ne sont pas filiformes sans raison. Il leur faut au moins de longues jambes, s’agissant de prolonger leur humanité ambiguë en bestiaire péremptoire. L’artiste n’a pas tort, et, en plus, sa geste anthropomorphique ne manque pas de talent. Elle semble nous dire que ce ne sont pas les hommes qui ont inventé le chant. Les oiseaux, et pas seulement eux, les ont précédés, sur ce chapitre. Chez les ailés, et même l’élite des quadrupèdes, leur identité a commencé avec le chant, alors que l’homme, lui, malgré sa verticalisation, a dû longtemps grogner avant de seulement articuler. Les têtes mélomanes de Nicole ont beau participer, par leur apparence, du règne animal, elles ne nous en renvoient pas moins à une des images possibles de la naissance de la musique. En profondeur, il se peut que parvienne encore jusqu’à nous, en scansions mystérieuses, les échos d’une époque lointaine ou existaient déjà des accords parfaits entre les pulsions sans paroles, et leur désir d’être une voix, un pur moment de la polyphonie du vivant. En ce sens, la vision de Nicole Pfund est délicieusement juste, d’une prescience immémoriale et rythmique, qui donne du plaisir à qui s’en imprègne. Marcel Moreau écrivain
Le Fonds Chappuis à Photo Elysée
Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Photo Elysée pour mieux comprendre la politique d'acquisition de l'institution. La conservatrice Fanny Brülhart a répondu à nos questions.