La donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (2/2)
Pour ce second billet consacré au Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980), notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Fanny Brülhart, conservatrice à Photo Elysée, pour mieux connaître la politique d'acquisition du musée.
Est-ce que les donations sont fréquentes à Photo Elysée?
Fanny Brülhart: La donation est en effet un mode d’acquisition courant et important. Il permet aux institutions publiques de faire entrer dans leur collection un patrimoine qui circule en dehors du marché de l’art ou dont la valeur dépasse le budget alloué aux acquisitions. Photo Elysée encourage ce mode d’acquisition depuis sa création en 1985. Les propositions régulières de dons que nous recevons témoignent de la confiance de longue date portées à notre institution et à son expertise en matière de préservation du patrimoine photographique nationale et international. Grâce aux dons, le musée conservent notamment les fonds Ella Maillart ; Sabine Weiss ; Suzi Pilet ; Nicolas Bouvier.
Quels sont les principaux critères que vous observez avant d’accepter un fonds dans vos collections?
Fanny Brülhart: Ils sont multiples. Photo Elysée est doté d’une politique d’acquisition qui guide la ligne de conduite pour l’enrichissement de la collection. Cette politique comprend différents axes à long et moyen termes. Elle est revue tous les deux ans pour refléter les enjeux actuels de la société. De plus, une attention particulière est portée sur les qualités photographiques, historiques et patrimoniales des propositions qui nous sont faites. Un comité, composé de collaborateur·ice·s du musée, se réunit plusieurs fois dans l’année pour discuter des objets qui pourraient être intégrés dans la collection.
Selon vous, comment les photographies du fonds Chappuis contribuent à la compréhension de l’histoire, de la culture et de la vie quotidienne dans le canton de Vaud?
Fanny Brülhart: Le fonds Chappuis est un témoignage singulier d’un photographe amateur érudit couvrant presque tout le 20e siècle. Son implication dans la vie politique morgienne, autant que dans la vie paysanne de la région, lui a permis de capturer l’actualité, le paysage et les modes de vie de son époque. Son travail propose à la fois un regard sur son quotidien dans l’intimité de sa famille et sur des évènements publics en Suisse romande et plus particulièrement dans la région de Morges. En outre, ses photographies d’alpinisme, qu’il pratique avec sa femme Suzanne au début du 20e siècle, sont remarquables. Au-delà de leur qualité photographique, elles témoignent de la participation de femmes à cette activité sportive dès son avènement.
Est-ce que des expositions ou événements sont prévus prochainement pour mettre en valeur cette donation?
Fanny Brülhart: L’exposition est le mode de valorisation le plus populaire mais il n’est pas le seul. Photo Elysée varie les supports de valorisation, sans hiérarchie entre eux. Pour le fonds Chappuis, nous souhaitons d’abord encourager la recherche sur ces photographies en proposant le sujet à une ou un étudiant de Master. Il reste beaucoup à apprendre sur Pierre-Auguste Chappuis et sa pratique de la photographie. Nous souhaitons avant tout développer la connaissance du corpus photographique avant d’en proposer une valorisation qui pourrait prendre la forme d’une exposition, d’un livre ou encore d’une vidéo.
Nos vies : un siècle d’histoire des Suisses par leurs images
Un entretien passionant, merci pour ce partage!