François de Closets
François de Closets
Dans son dernier livre, Plus encore*, le journaliste François de Closets dénonce les pratiques actuelles des grands patrons qui profitent d'un système de rémunération et de protection d'un autre âge. Lors de son passage aux archives de la TSR, nous lui avons demandé de commenter ce document de 1967 où l'on découvre Léon Burrus, patron de l'industrie du tabac, argumenter face aux cadres de son entreprise sur l'avantage de l'horaire continu. Cet extrait est tiré de Continents sans visa consacré aux patrons suisses.
François de Closets: «Dans cet extrait, ce ne sont pas les hommes qui me frappent, mais le contexte. Ils sont encore dans un capitalisme auto-centré. La discussion est possible entre patron et cadres sur ce qui convient de mieux à tous. Aujourd'hui, quarante ans plus tard, le chef d'entreprise dirait: «Je suis désolé, mais nous ne sommes plus rentables. A l'étranger, les machines de nos concurrents tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Si nous voulons résister, nous devons délocaliser, etc. » Voilà l'essentiel, pour moi, de l'évolution du capitalisme en quarante ans.
Je dois avouer que je déteste le mot «patron ». Car le patron, normalement, devrait être celui qui a créé son entreprise et qui a pris les risques de la faillite. Il justifie ainsi son enrichissement. Aujourd'hui, les patrons touchent des salaires mirobolants, c'est un phénomène mondial. Ils se comparent à des Zidane, à des Pavarotti, bref à des super vedettes. Ils ne sont pourtant que des salariés qui se sont octroyé des droits considérables. Sans parler des primes qui tombent, quoi qu'il arrive, si l'entreprise s'est développée ou s'ils sont licenciés. C'est complètement immoral. Maintenant, le système est d'une indécence totale. »
*François de Closets, Plus encore, fayard.
Journaliste: Marc Schindler
Réalisateur: Christian Mottier
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