Le Général Henri Guisan
Henri Guisan est né à Mézières dans le Canton de Vaud, le 21 octobre 1874. Après son baccalauréat, il commence des études de théologie et de médecine puis s'oriente vers l'agronomie. Marié à Mary Doelker, il rachète un domaine agricole Chesalles-sur Oron en 1897, avant de s'établir en 1903 à Verte Rive, à Pully.
Incorporé dans l'artillerie de campagne, lieutenant en 1894, capitaine en 1904, capitaine EMG quatre ans plus tard, puis major en 1911, Henri Guisan passe à cette date dans l'infanterie. En 1916, il est lieutenant-colonel EMG à la section "Opérations" à Berne, puis chef d'état-major de la 2e division et simultanément commandant du régiment d'infanterie 9, avec lequel il fit du service d'ordre à Zurich en 1919. En 1921, Henri Guisan est colonel brigadier et demeure officier de milice jusqu'en 1927 lorsqu'il devient divisionnaire.
Homme de contacts, Henri Guisan est vite populaire. En 1932, il est nommé commandant de corps, d'abord à la tête du deuxième corps d'armée germanophone, puis du premier, francophone.
Le 30 août 1939, l'Assemblée fédéral l'élit général par 204 voix sur 231. Il reçoit pour mission de "Sauvegarder l'indépendance du pays et de maintenir l'intégrité du territoire". Il dirige alors la mobilisation générale, couramment appelée la Mob dans la population.
Sans être un grand stratège, Henri Guisan sait se faire conseiller. Il s'impose également face aux autorités politiques et se montre réaliste en abandonnant la "guerre stratégique de mouvement" au profil de la résistance sur place. Aux premières heures de la guerre, il pousse jusqu'aux limites du possible pour la neutralité suisse les conversations avec l'état-major français afin de bénéficier d'une aide dans l'hypothèse d'une invasion par les troupes allemandes.
Après la défaite française de 1940, il met en place la stratégie du réduit national qui implique le replis de l'armée et des autorités politiques dans des défenses alpines constituées d'un noyau fortifié avec les forteresses de Saint-Maurice, du massif du Saint-Gothard et de Sargans, dans le canton de Saint-Gall.
Le 25 juillet 1940, il convoque sur la plaine historique du Grütli tous les commandants de troupe depuis le grade de major pour les informer de sa stratégie de résistance. Contrairement au général Wille durant la Première Guerre mondiale, Henri Guisan fait l'unanimité en Suisse. Une popularité qui se manifesta jusqu'à sa mort. Le 12 avril 1960, 300'000 personnes se massent sur le parcours de son convoi funèbre, à Lausanne.
L'historien Edgar Bonjour a présenté le général Guisan comme l'âme de la résistance face au conseiller fédéral Pilet-Golaz, prêt à s'adapter à la Nouvelle Europe. Les travaux récents des historiens mettent en lumière un général charismatique, mais nullement infaillible. Comme beaucoup de ses contemporains, et en raison de ses racines conservatrices, Henri Guisan éprouva de l'admiration pour le régime mussolien considéré comme un digue contre le communisme. Après la découverte par les Allemands, à la Charité-sur-Loire, du dossier des conversations d'états-majors franco-suisses, Henri Guisan proposa sans succès au Conseil fédéral des mesures d'apaisement vis-à-vis de l'Allemagne. Mais il sut aussi, aux premières heures de la mobilisation, en mai 1940, ordonner une enquête contre 124 officiers suspects de sympathies frontistes ou national-socialistes.
Comme l'écrit le Dictionnaire historique de la Suisse, "Henri Guisan insuffla un esprit de résistance à l'armée et à la population et fit du réduit un symbole national, créant une symbiose armée-population, entretenant le contact avec les civils et les militaires, même les plus simples".
Il s'éteint dans sa résidence à Pully, le 7 avril 1960.
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