Une famille internationale

Une famille internationale

2019
famille Chastonay, Réchy-Chalais
Pierre-Marie Epiney

CHALAIS – L’étonnante chevauchée américaine des Chastonay-Catenazzi et leurs dix enfants:

    • trois pays,
    • trois passeports,
    • trois nationalités,
  • Mais tous Valaisans !

Par Charly-G. Arbellay

C’est une histoire digne d’un roman de la conquête de l’Ouest qu’ont vécue Emil et Margrit Chastonay-Catenazzi de Réchy VS. Le couple a séjourné au Canada, aux USA, puis en Suisse. Il a eu dix enfants qui, à la suite du «droit de sol», ont des passeports différents et pour certains d’entre eux une double nationalité. Deux enfants sont suisses, deux américains et six sont canadiens.

De la Vallée de Conches à Vancouver/CA

Emil Chastonay (1920-2009) est originaire de Biel, dans la vallée de Conches. Le Haut-Valaisan est issu d’une famille de quatorze enfants. Tout jeune, il travaille à la construction de la route de la vallée de Conches.

Durant la mobilisation de 1939-45, Emil reste 7 ans sous les drapeaux. A son retour, ne trouvant pas de travail, il s’établit alors à Genève pour apprendre le français.

Dans cette ville, il rencontre un copain d’enfance et, ensemble, ils prennent la décision d’émigrer au Canada où ils s’installent dans la province de Saskatchewan. Emil Chastonay continue son voyage jusqu’à Vancouver et travaille comme fermier. C’est là qu’il rencontre une Tessinoise, Margrit Catenazzi d’Ascona (1930-2014). Il l’épouse en 1952 et ils vivront ensemble jusqu’à leur dernière demeure.

En 1953, naît Colette, leur premier enfant (décédée en 2009). Puis, en 1954 le couple revient en Suisse. C’est la naissance d’André, leur second enfant. Cependant, l’attirance pour l’étranger est la plus forte que la vie tranquille du Valais. Le couple et ses deux enfants s’envolent à nouveau pour le Canada. C’est la naissance successive d’Ursula (1955), Marie-Louise (1956), Cécile (1958), Marcel (1960), Francine (1962).

En Californie, Oakland, Brooklyn/USA

Emil et Margrit Chastonay pensent qu’ils finiront leurs jours au Canada avec leurs sept enfants. Mais brusquement Emil se retrouve sans emploi. Il apprend alors qu’un hôpital de Californie cherche une lingère, un travail que connaît bien Margrit. Nous sommes en 1962. Toute la famille émigre alors à Oakland, puis à Brooklyn. Là-bas c’est la naissance de Bernard (1964), puis Joséphine (1966).

Le retour en Suisse

notrehistoire.imgix.net/photos...

Réchy - Le chalet ou la famille Chastonay a posé ses valises au retour des USA

En 1969, le couple et leurs neuf enfants quittent définitivement les Etats-Unis pour rentrer en Suisse. La famille vit durant quatre mois dans la vallée de Conches, puis à Interlaken. Là, c’est la naissance de Nicole (1969), leur dixième enfant. Après un séjour à Uetendorf, la famille s’installe définitivement à Réchy sur la commune de Chalais (VS).

L’année 1972 marque la fin d’un long périple après 27 ans de bougeotte. Autre particularité, les nombreux petits-enfants parlent couramment quatre langues: l’allemand, l’italien, l’anglais et français. Une famille internationale !

Image principale, de gauche à droite :

Premier rang: André (CH), Bernard (USA), Joséphine (USA), maman Margrit (CH)

Deuxième rang : Ursula (CN), Colette (CN), Cécile (CN), Nicole (CH), Marcel (CN), Marie-Louise (CN), Francine (CN), papa Emil (CH).

Photos: famille Chastonay. Montage graphique : Charly-G. Arbellay.

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  • Renata Roveretto

    Cher monsieur Pierre-Marie Epiney, comment souhaiter la bonne année en toutes les langues ? Il faut peut-être demander conseil à monsieur Parzival enseignant de l'esperanto en suisse.

    Bonne année à vous déjà !

    Amitiés Renata

  • Pierre-Marie Epiney

    Merci pour votre sympathique et original message des voeux. Belle année aussi pour vous et je me réjouis de découvrir vos nouvelles productions sur NH.

  • Ilya Gaeng

    Fantastique famille. Finalement, beaucoup de Suisses ont émigré et fondés des familles, mais finalement ils reviennent toujours dans leur pays d'origine. C'est aussi le cas de la mienne. Ce que l'on appelle la Cinquième Suisse.

    • Charly-G. Arbellay

      Merci pour votre témoignage. Je ne peux que vous recommander les deux livres d’Alexandre et Christophe Carron intitulés « Nos cousins d’Amérique, l’histoire de l’émigration valaisanne en Amérique du Sud au XIXe siècle ». Beaucoup sont partis. Certains sont revenus car là-bas la pauvreté était tout aussi élevée que dans leur canton d’origine. Partis faire fortune et découvrir que les cailloux sont durs partout n’était pas facile à admettre. Et comme les Valaisans sont fiers…..

Pierre-Marie Epiney
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29 décembre 2019
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