Sauvagitude
Sauvagitude
La mécanisation de la montagne
Progrès, idéal ou déclin ?
« La notion classique de progrès suppose une ascension qui rapproche indéfiniment d'un terme idéal » (Sartre).
Pour le montagnard, l'alpiniste, le progrès, l'idéal est : un minimum de moyens, pour un maximum d'efficacité.
Habileté, détermination, courage et apprentissage des choses de la montagne par la pratique assidue ont longtemps suffi pour gravir cols et sommets, traverser les torrents de montagne, franchir les gorges et les autres obstacles naturels. Le coût financier et l'impact sur la nature étaient négligeables, l'effort à fournir était appréciable.
Arriva alors le développement.
D'abord, une modeste planche de bois au lieu d'une grande enjambée pour passer un filet d'eau.
Puis un pont de bois pour remplacer la planche de bois précipitée dans le torrent.
Un escalier artificiel plutôt que celui proposé par la stratification du sol.
De grandes fiches de fer pour soutenir une balustrade ou des cordes fixes négation de l'alpinisme.
Des vias ferratas négation de l'escalade.
Tout un fourbi destiné à rouiller, à se délabrer, là où, des décennies durant, on passait sans aucune aide artificielle, avec pour conséquence la surfréquentation et le ravage de l'espace naturel montagnard, la disparition de la 'sauvagitude'.
Marcel Maurice Demont, 2017.
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