Hold up à la banque de Montreux
Hold up à la banque de Montreux
Un dramatique fait divers qui fut abondamment commenté dans la presse suisse (voir ci-après), mais aussi, comme en témoigne cette "une" spectaculaire du supplément du Corriere della Sera de Milan, à l'étranger. L'article italien commence ainsi : "dans l'élégante et riche Montreux, sur le lac de Genève, est survenue la semaine dernière une affaire terrible… etc."
Pas d'images dans la presse suisse ! mais des articles circonstanciés…
La Revue, 18 septembre 1907
"Un attentat à la Banque de Montreux On nous téléphone de Montreux, le 18 septembre, à 10 heures du matin : un attentat a été commis ce matin, à 9 heures, au comptoir de la Banque de Montreux, près du Kursaal. Un personnage étranger se présenta à la caisse et demanda à changer un billet de cinq marks. Tandis que le caissier, M. Gudel, prenait de la monnaie, un autre individu, qui s'était dissimulé, tira sur lui un coup de revolver. Atteint près de l'oreille, le caissier tomba mort. Les assassins se précipitèrent alors sur la caisse et mirent la main sur des valeurs dont on ignore encore le montant. Cet attentat inouï n'avait pas passé inaperçu. De courageux citoyens s'élancèrent à la poursuite des malfaiteurs. Ceux-ci leur opposèrent une résistance acharnée et déchargèrent à plus d'une reprise leurs revolvers sur eux, blessant ainsi M. Favre, notaire; M. Berr, coiffeur; un cocher de l'hôtel de Paris, et un ouvrier serrurier. Ce dernier a été atteint moins grièvement que les trois autres. Finalement, les deux bandits purent être arrêtés. L'un déclare être Russe, l'autre refusa d'indiquer sa nationalité; mais on suppose qu'il doit être un compatriote de son complice. Ils ont été écroués aussitôt dans les prisons de Montreux. M. Gudel, la victime, était un jeune homme de 23 ans, originaire de la Suisse allemande. Il avait pris, hier matin, le poste de caissier occupé précédemment par M. Masson, fils. La nouvelle des circonstances dans lesquelles est survenue sa fin, cause à Montreux une profonde émotion. 11 heures. - C'est à 9 h. ½ exactement que l'attentat a été commis. M. Gudel venait d'apporter au comptoir du Kursaal la caisse qu'on emportait chaque soir. Il ne l'avait pas encore ouverte, quand l'un des assassins tira contre lui, tandis que la tête penchée sur un tiroir, il y prenait la monnaie des cinq marks. Leur coup fait, les malfaiteurs pénétrèrent dans l'enceinte fermée de la caisse s'emparèrent du coffret apporté par M. Gudel et, se servant d'une échelle, dit-on, voulurent fuir par un côté de la maison opposé à l'entrée. (De notre envoyé spécial.) Midi. - Il était 9 h. 30 exactement quand l'attentat a été commis. À ce moment-là, deux inconnus se présentèrent, avenue du Kursaal, à la succursale de la Banque de Montreux. Ils venaient toucher le montant d'un chèque de 300 francs. Le caissier, M. Gudel, examinait sans doute attentivement le papier qu'on lui tendait, quand, d'un coup de revolver à la tempe, il fut tué du coup.
Originaire du canton de Lucerne, M. Gudel était seul à la succursale ; il y avait été engagé il y a très peu de temps. Leur victime ne donnant plus signe de vie, les assassins pillèrent le bureau, emportant une somme d'environ 10,000 fr. Ils s'échappèrent par une fenêtre de derrière, donnant sur un jardin, mais la haute grille de fer de celui-ci les empêcha de poursuivre leur course de ce côté, et ils se virent contraints de rentrer dans le corridor de la Banque, pour sortir par l'avenue du Kursaal. Cependant, le bruit de la détonation avait attiré des voisins. Ceux-ci, voyant les deux individus à mine suspecte s'échapper de la Banque, se mirent aussitôt à leur poursuite dans la direction des Planches. Ce fut une chasse terrible. Les assassins étaient bien décidés à ne pas se laisser prendre. Se retournant à tout instant, ils tiraient des coups de feu contre leurs poursuivants. Ils blessèrent ainsi quatre honorables et courageux citoyens : M. Nicklès, ouvrier serrurier, a été atteint grièvement d'une balle à la cuisse. Un cocher de l'hôtel de Paris, dont on ne sait encore le nom. Balle dans le ventre. État grave. M. Favre, notaire, jambe traversée. M. Baer, coiffeur, balle à la jambe. Les deux premiers ont été transportés à l'infirmerie. MM. Favre et Baer sont traités à domicile. Les assassins ont finalement été arrêtés par le caporal de gendarmerie et par un agent de police. Ils se disent Espagnols et ont donné les noms de Paul Nilista et Maxime Danieloff ; mais on est convaincu d'avoir affaire à des Russes. On a trouvé sur eux de l'or et de l'argent, un poignard affilé et 50 cartouches. Tous deux avaient sous leurs vêtements un sac en toile bleue pour y serrer les valeurs dérobées. Nous espérons être en mesure de publier de nouveaux détails dans une seconde édition qui sera mise en vente à Lausanne vers deux heures."
Achille Beltrame, 1871-1945, peintre et célèbre illustrateur. Beltrame devient l'illustrateur de la plupart des pages de couverture de La Domenica del Corriere, supplément hebdomadaire du Corriere della Sera, de sa fondation en 1899 jusqu'en 1945.
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