Installé en place de choix dans la cathédrale de Lausanne, le monument funéraire d'Othon Ier de Grandson se situe sous l'arcade de la première travée nord du rond-point du choeur.
Il était très rare qu'un laïc puisse s'y faire ensevelir. Othon Ier doit sans doute cette exception autant à son rang qu'aux dons conséquents qu'il fit à la cathédrale.

Othon Ier de Grandson naquit en 1238 au sein d'une fratrie de six frères et six soeurs. A l'âge de neuf ans, il fut amené avec son frère Guillaume et son cousin Pierre de Champvent à la cour du roi Henry III d'Angleterre où ils donnèrent entière satisfaction. Edouard, fils du roi, se lia d'amitié avec Othon et lui accorda une confiance totale tout au long de sa vie. Devenu roi à son tour, il lui confia des missions délicates auprès de différentes cours d'Europe, avant d'en faire son exécuteur testamentaire.

En 1271, Edouard I emmena Othon en croisade et le mit à la tête des combattants anglais lors du siège de Saint Jean d'Acre. A nouveau, Othon commanda les troupes anglaises lors de la bataille du 18 mai 1291 qui vit 25 000 croisés affronter les 12 000 hommes du sultan d'Egypte et qui marqua la fin des croisades.

Concernant le siège de Saint Jean d'Acres, Monsieur Jean-Marie Besson relève une erreur.

Voici son texte : "Il s'agit de la chute de Saint Jean d'Acre et les Croisés au nombre d'environ 15 000 (non pas 25 000) étaient opposés non pas à 12 000 hommes du sultan mais à prés de 220 000 . Ce qui explique la chute de Saint Jean d'Acre.

Les historiens semblent s'accorder sur les chiffres suivants:

Du coté des croisés, 800 chevaliers et sergents et 14 000 combattants à pied (parmi lesquels des pèlerins non entrainés à la guerre) qui affronteront les 220 000 hommes (60 000 cavaliers plus 160 000 fantassins) du sultan Al Ashraf Khalil.

Pour le rôle particulier d'Othon dans cette bataille, R Grousset dans son "Histoire des Croisades et du Royaume de Jérusalem" le cite à maintes reprises Tome III, pages 746, 753, 754, 758".

Mes remerciements à Monsieur Besson.

Après la mort du roi, Othon réintégra son château en Pays de Vaud. Avec les immenses richesses qu'il avait acquises, il dota membres de sa famille et monastères. Il fonda le couvent des Cordeliers à Grandson et la Chartreuse de la Lance près de Concise. Il mourut en voyage, en 1328.

Il laissa dans son testament des consignes précises pour son enterrement. On pense qu'il aurait lui-même commandé et proposé un modèle pour son monument funéraire. La partie architecturale du monument est en molasse, pierre de la région utilisée pour la cathédrale. Le matériau choisi pour le gisant - statue funéraire couchée - représenté de façon très traditionnelle en habit de chevalier, un bouclier aux armes de sa famille sur le corps, est en marbre précieux de Carrare.

Un moulage en plâtre de l'effigie de marbre est à l'affiche au château de Grandson.

Sources : Magazine Allez savoir, février 2007
Cathédrale de Lausanne / Edouard Diserens - Editions Cabédita, 1998
Documentation publique - Cathédrale de Lausanne