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La maison Jeanneret à Cressier Repérage

juillet, 1961
Cressier, Neuchâtel
Claire Bärtschi-Flohr

Un souvenir qui m’a accompagnée ma vie durant...

Imaginez un peu…

Vous êtes invitée un jour, sans façon, à entrer chez une copine…. Et vous découvrez une maison fabuleuse, hors du commun.

La maison Jeanneret a abrité durant 130 ans les familles de deux peintres, Gustave et Blaise Jeanneret.

Mais auparavant, au XVIIIème siècle, la maison fut celle d’un notable qui en fit ce que l’on appelait « une campagne », c’est-à-dire une maison accueillant à la fois le maître dans des appartements prévus pour lui et permettant aussi d’effectuer des travaux agricoles, en particulier celui de la vigne.

J’avais 22 ans… Comédienne, je jouais une pièce de Strindberg, «Mademoiselle Julie» avec Martine Jeanneret, petite-fille et fille des peintres. Pendant l’été 1961, nous avions répété pendant un mois et demi à St-Imier et entrepris ensuite une tournée dans plusieurs villes de la région : dont La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Porrentruy. Nous voyagions de lieu en lieu dans ma 2 cv, plus exactement dans la 2cv que mon père m’avait gentiment prêtée.

Et un jour, nous sommes entrées dans la maison de Martine… J’ai ainsi fait la connaissance de sa mère à qui on avait interdit de fumer pour raisons de santé et qui gardait une cigarette toujours éteinte et jamais consumée à portée de main. Cela aussi m’avait frappée, car je culpabilisais beaucoup de fumer moi-même.

Dans l’atelier, je découvris les œuvres de son père, Blaise Jeanneret, oeuvres non figuratives colorées qui m’ont plu tout-de-suite. J’en ai d’ailleurs acquis une par la suite.

Nous avons mangé dans la salle à manger, ancien pressoir de la vénérable demeure, dont toutes les parois sont enrichies de somptueuses peintures du grand-père de Martine, Gustave Jeanneret, détaillant le travail de la vigne... (voir photo du pressoir). Je n’en revenais pas...

Je suis allée aussi au « p’tit coin ». Et là, j’ai été sidérée. Je suis entrée dans un endroit peint du sol au plafond. Jusqu’à mi-hauteur, un paysage endormi dans l’obscurité m’entourait. Dans la partie supérieure et au plafond, était peint un ciel constellé d’étoiles et éclairé par une superbe lune .

Et ce jour-là, il y a cinquante-huit ans, je n’avais pas tout vu : Aujourd’hui, lors des Journées Européennes du Patrimoine, j’ai pu admirer le salon chinois, que je ne connaissais pas et qui date du début du XVIIIème siècle. Ce salon chinois fut probablement commandé par le gouverneur de la Principauté de Neuchâtel, Paul de Froment, vers 1730-1740. Ce salon témoigne de la fascination qu’exerçait la Chine sur l’imaginaire occidental. Il est magnifique.

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Claire Bärtschi-Flohr
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19 septembre 2019
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