Repérage
Tout nu sans ton badge

Tout nu sans ton badge

17 juillet 2018
Héloïse Pocry

Il existe un syndrome bien connu parmi les staffs du MJF: la déprime post-festival. Elle survient habituellement la semaine suivant le Jazz.

C'est le temps où tu te sens tout-e nu-e sans ton badge, ce sésame qui fut plus précieux que tes clés et ton portefeuille durant les deux semaines précédentes. Il faut bien dire que ce sésame a déterminé un peu toute ta vie des 15 derniers jours, selon son niveau dans la hiérarchie des badges: ce que tu faisais, où tu avais le droit d'aller et par où, les réductions aux stands pour manger, l'accès au bar du staff, voire au bar pro, ou autre lieu de réjouissances.

C'est le temps où chaque jour à 18h, tu te surprends à penser: "Ah tiens, l'heure du briefing..."; à 18h45: "Fini le tournus des apéros..."; à 20h: "On va voir quel concert? Ah non, y a plus..."; et vers 23h30: "Mais c'est où l'after? Bon, ben, on va se contenter de dormir ce soir...". C'est le temps où tu trouves le silence et la solitude des plus solides. Où tu portes ton t-shirt de staff comme pyjama pour que les rêves nocturnes soient encore un peu jazzy pendant quelques jours. Certains se soignent de la déprime en allant à Paléo. D'autres en partant en vacances très loin pour se changer radicalement les idées. Chacun-e sa technique.

Bref, c'est le temps où tu refermes la parenthèse enchantée du Montreux Jazz et où son souvenir se transforme petit à petit en trésor.

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Héloïse Pocry
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