L. van BEETHOVEN, Concerto No 3, Wilhelm BACKHAUS, ONRDF, Joseph KEILBERTH, 25.09.1962, Salle du Pavillon, Montreux
L. van BEETHOVEN, Concerto No 3, Wilhelm BACKHAUS, ONRDF, Joseph KEILBERTH, 25.09.1962, Salle du Pavillon, Montreux
Illustrant ce descriptif: portraits de Joseph Keilberth - cité d'une photo de grand format publiée dans plusieurs albums de disques des années 1960, par exemple dans le livret du coffret DGG 2709 013 paru en 1964 - et de Wilhelm Backhaus - un extrait d'une photo datant de la fin des années 1940
Ludwig van Beethoven commence d'esquisser cette oeuvre avant même d'avoir publié ses premier et deuxième concertos: "[...] Il le composa en majeure partie en 1800 [...] en fit une ébauche complète [...] comme l'ont démontré des études récentes de la partition autographe, mais les détails n'étaient pas suffisamment finalisés pour le jouer cette année-là et l'oeuvre dut attendre 1803 pour être achevée[...]. Même à cette époque, tous les détails n'avaient pas été totalement couchés sur le papier lorsque Beethoven la joua le 5 avril. Son ami Ignaz von Seyfried rapporta par la suite qu'il avait tourné les pages pour Beethoven à ce concert et que ça avait été une opération difficile, car un grand nombre de pages étaient presque totalement vierges hormis quelques gribouillis qui voulait dire quelque chose pour Beethoven, mais pas pour Seyfried. L'image qu'il traduit est nettement exagérée, car les parties d'orchestre et une grande partie de l'écriture pianistique étaient alors en place, mais une version définitive n'avait pas été établie, et Beethoven apporta d'autres révisions avant que cette oeuvre soit imprimée l'année suivante.[...]
Pendant longtemps on a cru reconnaîre certaines ressemblances [...] avec le seul Concerto en ut mineur, KV 491, de Mozart, composé en 1786, et l'on avance parfois que Beethoven prit pour modèle l'oeuvre de Mozart. Cependant, cette théorie comporte des problèmes chronologiques qui n'ont été mis en lumière qu'à une date assez récente. Le concerto de Mozart ne fut pas publié de son vivant et le manuscrit fut gardé secret par sa veuve, Constanze; il ne fut imprimé que vers le mois d'août 1800, quelques mois après que Beethoven ait esquissé son propre concerto en ut mineur. Ainsi, un grand nombre de similitudes, comme le début à l'unisson, ne peuvent être que fortuites, à moins que Beethoven ait réussi d'une manière ou d'une autre à voir l'oeuvre de Mozart - peut-être lorsqu'il travailla quelque temps avec Mozart en 1787.[...]
Ce concerto de Beethoven est le seul [...] de tonalité mineure et il utilise la même tonalité qu'un grand nombre de ses oeuvres les plus célèbres en mineur, telles la Sonate Pathétique et la Cinquième Symphonie, évoquant des atmosphères un peu analogues de pathétique et d'angoisse. Comme la Cinquième Symphonie, le concerto se termine également dans la tonalité brillante d'ut majeur, après une coda qui transforme le thème principal du finale en 6/8. [...]" Les citations ci-dessus proviennent d'un texte de Howard Shelley - dans une traduction de Marie-Stella Pâris - publié en 2011 dans la brochure de l'album Chandos CHAN 10695(4) qu'Howard Shelley a consacré aux oeuvres pour piano et orchestre de Beethoven.
Une courte description des trois mouvements:
Le premier mouvement, Allegro con brio, "[...] est dans la forme sonate à double exposition complète, qui ouvre le mouvement, et dans laquelle l'orchestre présente les thèmes que répète le piano. Le thème inaugural, d'ut mineur, affirme un dynamisme un peu solennel[...] - qu'on peut fort bien rapprocher de celui de l'«Eroica». Un second thème lui répond, calme et chantant, en mi bémol. Un véritable dialogue concertant s'instaure entre le soliste et l'orchestre, en un vaste développement où le piano module d'abondance. "[...]
Le second mouvement, Largo, est d'une forme "[...] tripartite,- avec une section médiane d'un charme étrange dans laquelle le piano orne à la manière d'arpègements de harpe un chant partagé entre flûte et basson. Une voix très pure, «d'une profonde ferveur» (André Boucourechliev), s'épanche dans les deux parties extrêmes, - tandis qu'au rappel conclusif du thème principal le piano, jamais virtuose, resplendit. Mouvement d'ambiance presque nocturne, et d'essence plus harmonique que proprement mélodique, - dans lequel le piano est roi. [...]"
Le dernier mouvement, Rondo, Allegro, a des "[...] échanges serrés, pleins d'esprit et d'entrain, entre soliste et orchestre, - en épisodes contrastés et modulants; le refrain, aux accents syncopés, prend l'allure d'une très libre fantaisie. Remarquer, en particulier, un beau passage fugué (troisième couplet). Le piano amène soudainement la tonalité de la majeur (celle du Largo antécédent), - tandis que le Presto final, péremptoire, conquiert le ton d'ut majeur, rayonnant. [...]"
Les citations ci-dessus proviennent du Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986, ISBN 978-2-213-64075-4.
Le 25 septembre 1962 Joseph KEILBERTH dirigeait l'Orchestre National de la Radiodiffusion Française lors du 12e concert du 17e Septembre Musical de Montreux: ce concert fut retransmis en direct sur le second programme de la Radio Suisse Romande (ref.: par exemple le Journal de Genève du 25 septembre 1962 en page 11, rubrique À la radio), ainsi que relayé par de nombreuses radios européennes.
Au programme de ce concert donné dans la Salle du Pavillon:
- Carl Philipp Emanuel BACH, Symphonie No 2 en si bémol majeur, Wq 182 Nr. 2
- Ludwig van BEETHOVEN, Concerto pour piano No 3 en ut mineur, op. 37, Wilhelm BACKHAUS en soliste
- Johannes BRAHMS, Symphonie no 1 en ut mineur, op. 68
L'enregistrement dont je dispose a hélas quelques grosses distorsions de son (défauts de réception) vers le milieu du premier mouvement: si une personne visitant cette page devait en avoir une copie ne présentant pas ces défauts -> couriel!
L'enregistrement que vous écoutez...
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano No 3 en ut mineur, op. 37, Wilhelm Backhaus, Orchestre National de la Radiodiffusion Française, Joseph Keilberth, 25.09.1962, Salle du Pavillon, Montreux, Septembre Musical
01. Allegro con brio 16:23 (-> 16:23)
02. Largo 08:09 (-> 24:32)
03. Rondo. Allegro 09:32 (-> 34:04)
Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande.
Programme général du Septembre Musical de Montreux 1962
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.