Les expositions à La Mansarde de l'année 2010
EXPOSITIONS 2010
Xenia Thévoz-Dalle
Je suis née le 1er octobre 1946 au bord de la mer du Nord, à Blankenberge, Belgique, de père flamand et de mère polonaise. Après mes études d'Arts Déco à Bruges, au lieu d'enseigner le dessin et l'histoire de l'art, mon appétit de voyager et d'apprendre m'amène à Genève où je travaille comme secrétaire pour le Consulat et le Bureau de la Belgique auprès des Nations Unies.
Menant déjà une « double vie » je continue, durant mon
temps libre, à peindre et à dessiner tout ce qui se présente à mes yeux : visages, corps, objets, paysages, fleurs, mes propres mains, sans véritable hiérarchie dans les sujets.
Dans le cadre de mon travail, je suis transférée à l'Ambassade de Belgique à Mexico. J'y rencontre mon mari (genevois) avec qui j'ai deux fils. Ce long séjour est riche en émotions. Mon cœur d'artiste s'imprègne de la culture précolombienne, des couleurs mexicaines, de leur audace ainsi que des subtilités de cette lumière si particulière.
De retour à Genève, je partage ma créativité avec les lecteurs du journal « La Suisse », travaillant parallèlement à mi-temps et m'occupant de notre club de karaté fondé avec mon mari en 1983. Mon activité de graphiste indépendante durera dix ans.
Dans mes dessins, je tente de capter la beauté des regards et des gestes, de mettre en valeur la grâce d'objets simples qui possèdent leur vie bien à eux. En dessinant, je pose un regard d'amour sur la personne ou l'objet, avec la distance nécessaire pour éviter tout jugement. Un regard global, sans négliger pour autant les moindres détails. Parce que, dessiner c'est aussi décrypter, pour ainsi mieux comprendre le monde, l'objet, l'autre et moi-même.
Pour en savoir plus xenia-art.ch
Né à Genève en 1937, Jean-Pierre Colinge a toujours voulu dessiner. Il a suivi sa formation à l'Académie Pictura à Genève, tout en bénéficiant des conseils de nombreux artistes confirmés. Très vite, on lui reconnait un talent certain, et les critiques lui sont également favorables.
La liste de ses expositions est impressionnante, et c'est avec joie que la Mansarde l'accueille en ses murs.
Jean-Pierre Colinge est un homme très discret, qui plutôt que de parler de lui, préfère vous emmener au premier étage d'une ferme rénovée à Jussy, où il a aménagé son atelier.
Son épouse, Eliane Nicol, également artiste peintre, occupe l'autre moitié de l'étage avec son propre atelier. L'espace est grand et ouvert, permettant l'interaction permanente des deux artistes tout en préservant l'intimité requise pour la création à chacun.
« Nous sommes nos meilleures critiques réciproques », disent-ils en riant.
Lorsque les conditions extérieures sont trop rudes pour travailler in situ, Jean-Pierre Colinge reste dans son atelier et fait une recherche très originale sur les signes, un peu comme la calligraphie asiatique, qui donne naissance à d'étranges personnages. Ils sont en général plusieurs, dans toutes sortes de positions ou d'activités suggérées. Par des aplats de pastel ou à l'aquarelle, l'artiste crée un monde enchanté, tout en mouvement et très vivant. Pleins d'humour, ces petits personnages sortent de son imagination et dansent sur la feuille.
Mais où va-t-il chercher ces idées ? Lorsqu'on pose la question, l'artiste répond tout en douceur « mais je ne sais pas, ils sont là, c'est tout ! »
On pourrait presque parler d'une langue nouvelle, moyen d'expression connu de lui seul. Parfois une légende accompagne le dessin, pour guider le spectateur intrigué vers plus de compréhension. Il est vrai que si on regarde de plus près, toutes ces silhouettes, exquises dans leur simplicité, nous racontent une histoire pleine de poésie.
Fränzy Wartmann. Extraits du Journal de Veyrier de mars 2010
Terres d'ailleurs - Faïk Al-Aboudi
Faïk Al-Aboudi est un artiste Irakien qui vit en Suisse depuis dix ans. Il s'est formé à l'Ecole des Beaux-Arts de Bagdad, sa ville d'origine. Après avoir exposé dans plusieurs pays d'Europe, d'Asie, des Etats-Unis et du Moyen-Orient, il nous présente ici sa vingt-troisième exposition individuelle.
Dans ses débuts, la peinture de Faïk Al-Aboudi était essentiellement figurative. Ses oeuvres étaient des incitations à nous perdre dans les mystérieuses ruelles de la vieille cité de Bagdad. Puis, avec beaucoup de force et d'intensité, l'artiste s'est mis à représenter des visages d'enfants meurtris par la guerre.
Le passage vers l'abstraction s'est imposé naturellement dès 1995. Dès lors, ses oeuvres sont des portes qui s'ouvrent sur des univers colorés mêlant symboles cunéiformes et calligraphie arabe. L'artiste irakien puise dans les richesses de ce répertoire culturel et intègre ses trouvailles à un fond travaillé en profondeur, à l'image de quelques tapis ou matériaux vieillis par le temps.
"J'aimerai que mes oeuvres soient des invitations à voyager vers le passé", dit-il. Ce passé, Faïk Al-Aboudi ne cesse de le revisiter. Dans cette exposition, la peinture se mêle à la gravure, et vice-versa. Ecritures et couleurs s'interpénètrent subtilement, faisant naître des espaces lumineux souvent structurés par d'épaisses lignes, semblables aux remparts d'une ville fortifiée.
"Dans chaque tableau, je pars à la recherche de quelque chose", nous dit encore mystérieusement l'artiste. Cheminons avec lui, à la découverte de contrées merveilleuses et lointaines, évocatrices d'un passé révélé ici avec effervescence.
Carine Porta, historienne de l'art.
Mario Cardinale
Il y a 17 ans une rencontre avec l'artiste Momar Seck, peintre Sénégalais, (lauréat du prix de L`UNESCO) a été le déclencheur d'un nouveau départ dans sa passion, la peinture.
Mario Cardinale vit à Thônex, son village d'adoption. Il a exposé en France, Italie, Sénégal et en Suisse et a été honoré de plusieurs distinctions et médailles. Ses peintures qualifiées d'abstraites figuratives lui on valu une renommée certaine.
Si sa peinture dégage une force c'est parce qu'il peint avec son âme. Il joue avec les couleurs et la matière. Il ne le fait pas pour le simple plaisir de celui qui contemple. C'est surtout par désir de montrer toujours quelque chose de plus enrichissant, quelque chose de plus intéressant, que seulement la peinture et la matière en décomposition et les matières nobles.
Ses œuvres sont une quête perpétuelle du point d'équilibre entre la peinture à l'huile et l'assemblage de différentes matières telle que le bois, la jute, le fer, le plâtre, etc. Il y met beaucoup de mystère, de poésie. Il n'aime pas partir du blanc, alors il met déjà une couleur: ocre, bleu, rouge, marron ..., il fait des gammes de couleurs par-dessus, et enfin les recouvre de la couche finale.
Il aborde aussi la notion d'art avec les matériaux de récupération. Ces objets perdent leurs fonctions sociales pour devenir, à travers ses mains, des supports esthétiques. Il procède par un système de collage ou d'attaches sur un support pour créer l'uniformité ou l'équilibre à l'aide de la peinture.
Avant de commencer une œuvre, il a quelques fois une idée précise du résultat à obtenir, mais très souvent il commence et tout à coup cela lui suggère quelque chose (Interaction dynamique entre l'œuvre en cours et l'artiste). Toutes ses toiles ont une histoire.
Peinture de matière, peinture bio-morphe, qui renvoie à un regard intérieur comme exploration de l'âme et de la conscience.
Elisabeth Wassermann
Mon fil à coudre c'est pour dire… le chemin qui se voudrait mots à dire, mots à lire. Il y a d'abord eu le crayon dans les marges, puis le stylo qui attrape ces profils étranges rencontrés dans les bus des autres pays.
Les tissus sont venus de loin, dans ce qu'ils portaient de messages silencieux. Alors le patchwork s'est imposé, dans les années 80, parce que dans cette transcription, seuls les petits morceaux de tissus pouvaient être mis bout à bout pour former un grand tout.
Le pinceau vient plus tard avec les couleurs. Mais le fil d'écriture s'y est noyé. Alors le tissu s'est libéré. Des cotonnades, il s'est fait velours, mais plus encore soie, pour que la trame se fasse au-delà des déchirures, des taches de rouilles, des marques du temps ! C'est devenu de l'expression textile, peu fidèle au patchwork des débuts.
Ce qui est exposé là est à toucher du bout du doigt, mais seulement si le cœur vous en dit. Seuls les chemins fragiles ne pourront prendre que la caresse de votre regard.
Isabelle Chevalier-Gaberel
Veyrier 1957, enfance esquissée à l'ombre du Salève : points de croix sur canevas, robes blanches et bouche cousue. Mais dans mes jardins secrets se dressaient, sans peur et magnifiques, mes châteaux de nuages et mes maisons-refuges bricolées de toutes les couleurs du temps. Plus tard, j'ai rejeté ces royaumes derrière les écrans de fumée d'une adolescence très conforme.
Il aura fallu qu'en 1989 mes cadres et certitudes éclatent pour que la pelote des noirs, des rouges, verts, argents et ors se dévide à nouveau, d'un coup, pêle-mêle. C'est à cette époque que je me suis inscrite à l'atelier de Paul Delapoterie, peintre et ami, qui a su me guider à travers les fils noués de mon existence, sans jamais rien imposer, me laissant libre. Depuis, armée de mon pinceau et de ma spatule, je tricote en couleurs, je défais, je rapièce, je raccommode les vides, les blessures et les joies du passé et du présent. Les carrés de vie se bousculent, se font ou se défont au gré des émotions qui dessinent la trame de ma vie.
Eric Durussel
Eric Durussel, de sang vaudois, né à Genève et citoyen de Certoux, dessinateur industriel de formation, a toujours été attiré par le dessin et la peinture sur le motif, son chevalet en plein air.
Eric est un chasseur de nuances qui aime reproduire la lumière qui éblouit les yeux. S'il n'a pas embrassé une carrière artistique, la peinture a toujours été présente comme une deuxième peau. Il ne cède ses œuvres que s'il a le sentiment qu'elles seront bien accueillies.
Membre actif de la Palette carougeoise, il y expose régulièrement depuis 15 ans, les dessins et les pastels qu'il crée lors de ses voyages en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, et bien sûr en Suisse au Val d'Anniviers. Il n'oublie pas notre campagne genevoise qu'il quitte en août pour l'océan, en Charente-Maritime.
C'est avec plaisir qu'il vous donne rendez-vous à la Mansarde pour partager sa passion de la peinture.
"Dis voir", l'appli
Les Romands batoillent, mais de Sierre à Saignelégier leur accent varie. Le chercheur Mathieu Avanzi lance une application mobile pour étudier la diversité du parler romand. Le projet « Dis voir » invite les utilisateurs à enregistrer leur voix sur leur smartphone, à deviner des mots typiquement romands, et à tester leurs connaissances des accents régionaux.