Disparition de la romancière Anne-Marie Garat
Dans son édition du dimanche 31 juillet, Le Monde annonçait la disparition de la romancière Anne-Marie Garat, survenue quelques jours plus tôt, le 26 juillet à Paris. Anne-Marie Garat était âgée de 75 ans. C’est la réédition par Actes Sud de son livre Photos de familles, un roman de l’album qui nous avait conduit vers elle. Contactée pour devenir membre du jury du Prix notreHistoire, Anne-Marie Garat avait immédiatement accepté, tant elle était attachée à l’univers de la photo de famille et à la puissance évocatrice de ces images, considérées souvent comme sans importance, alors qu’elles recèlent une force suggestive et une relation au temps qui nous aident à nous définir nous-même aujourd’hui, dans ce monde saturé d'images.
Anne-Marie Garat avait pris à cœur son rôle de jurée durant les cinq premières éditions du Prix notreHistoire. Attentive aux images sélectionnées, délicate dans son analyse qui ne reposait pas seulement sur la valeur esthétique mais également sur la dimension sociale, sur la transmission de la mémoire et la question fondamentale de nos origines, elle a beaucoup apporté au jury.
Née à Bordeaux, le 6 octobre 1946, dans une famille ouvrière – son père était ouvrier dans une chocolaterie et sa mère couturière – Anne-Marie Garat doit à la lecture passionnée des romans de la bibliothèque de son quartier son goût pour l’imaginaire et les images. Après ses études de cinéma à l’université Panthéon-Sorbonne, elle est naturellement attirée par l’image sous toutes ses formes et par la question capitale de la transmission et de la mémoire. Lauréate du prix Femina pour son roman Aden (1992), Anne-Marie Garat a publié plusieurs romans, dont sa grande trilogie Dans la main du diable (2006), suivi de L'Enfant des ténèbres (2008) et Pense à demain (2010). Professeur de lettres et titulaire d'un DEA de cinéma, elle fut notamment chargée de mission auprès de Jack Lang pour l'enseignement en France du cinéma à l'école et elle s'est beaucoup engagée dans la promotion de la lecture.
Dans l’interview qu’elle nous avait accordée en novembre 2011, elle relève l’importance de l’image dans la construction de nos histoires de famille : "L'image est devenue un objet de réflexion, de méditation, une expression d'un temps incompressible. Ce temps de l'intelligence de la mémoire, nous ne pouvons en faire l'économie. Les jeunes eux-mêmes auront besoin de combler ce manque d'un capital temps dont ils doivent posséder la maîtrise. Cela implique de retrouver le goût d'une image désirée, une image qui nous regarde, qui nous concerne."
Nos pensées vont à sa famille et à ses proches.
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