Wolfgang Amadeus MOZART, Concerto pour flûte et harpe, KV 299, Emmy HÜRLIMANN, harpe, Willy URFER, flûte, «Studioorchester Beromünster», Hermann SCHERCHEN, 1948
Wolfgang Amadeus MOZART, Concerto pour flûte et harpe, KV 299, Emmy HÜRLIMANN, harpe, Willy URFER, flûte, «Studioorchester Beromünster», Hermann SCHERCHEN, 1948
Illustrant ce descriptif: Emmy HÜRLIMANN en trio avec Willy URFER, flûte, et Walter GERHARD, violon
Date ??, lieu ??, photographe ??: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent -> Vos remarques!
Vers la fin du mois de mars 1778 Mozart et sa mère arrivent à Paris, c'était leur deuxième séjour dans cette ville. Une des oeuvres qui lui fut commandée à cette occasion est ce concerto: Adrien-Louis Bonnières de Souastre, duc de Guisnes, un bon flûtiste amateur, souhaitait avoir une oeuvre pouvant être jouée avec sa fille, une excellente harpiste (et à laquelle Mozart enseignait la composition). Mozart avait une haute estime pour les deux: "[...] Je crois vous avoir déjà écrit dans ma dernière lettre que le duc de Guines joue incomparablement de la flûte [...]" cité d'une lettre de Mozart à son père, Paris, 14 mai 1778. Sur la fille du Duc, Mozart note encore à l'adresse de son père: "[...] elle a un grand talent, du génie et surtout une mémoire incomparable: elle joue tous les morceaux par coeur et en connaît certainement deux cent [...]". Sa correspondance montre toutefois un changement d'opinion assez rapide, et il s'avéra en plus que le Duc était très mauvais payeur...
Afin de satisfaire aux goûts du duc, Mozart avait composé ce concerto dans le style galant qui était à la mode; cette combinaison de la flûte et de la harpe en soliste était à cette époque en plus unique. L'oeuvre est donc certes mondaine, mais pleine de gaîté et de charme, et où ne transparaît pas le peu d'attrait que Mozart avait pour les deux instruments solistes.
Une courte description cité d'un texte d'Alexandre et Benoît Dratwicki publié dans ce fichier pdf du site Philidor.
"[...] Le Concerto pour flûte et harpe en ut majeur K. 299 adopte une découpe en trois mouvements plus caractéristique du style en vigueur à Mannheim. En effet, les symphonies concertantes (ou doubles concertos) français optaient très souvent pour une forme en deux mouvements. Si l'orchestre est volontairement réduit pour s'adapter aux possibilités de la formation dont disposait le duc de Guines (deux hautbois, deux cors, cordes), il faut noter certaines subtilités d'instrumentation, notamment la division régulière du pupitre d'altos - systématique dans le second mouvement - influence évidente de l'orchestre français qui, encore à cette époque, conservait le souvenir des hautes-contre et tailles de violon baroques. Le traitement réservé à la harpe est d'une stupéfiante modernité: l'instrument est utilisé aussi bien mélodiquement (dans un dialogue constant avec la flûte) qu'harmoniquement, et ce dans des dispositions extrêmement variées. Le mouvement lent reste un des sommets de l'inspiration mozartienne, notamment son premier thème d'un lyrisme captivant. Le final utilise le rythme de gavotte traité selon la structure du rondo français, comme un hommage au pays qui accueillait Mozart. [...]"
Les solistes de l'enregistrement proposé sur cette page ont tous deux été lauréats du Concours de Genève en 1941: Emmy HÜRLIMANN à la harpe - deuxième prix, ex aequo avec Jeanne-Marie De Marignac - et Willy URFER à la flûte - premier prix. Ils étaient accompagnés par le «Studioorchester Beromünster» dirigé par Hermann SCHERCHEN. À cette époque - les années 1945 à 1950 - Hermann Scherchen était le chef titulaire de cet orchestre.
Le «Studioorchester Beromünster» avait été fondé - plus exactement reformé - en août 1945, et était le prédécesseur du «Radio-Orchester Beromünster», qui disparaîtra en avril 1970, intégré dans le «Radio-Sinfonieorchester Basel». Voir cette page pour plus de détails sur l'histoire un peu compliquée de cet orchestre, qui fut l'orchestre officiel de Radio Zürich, qui était alors diffusée par le légendaire émetteur ondes moyennes de Beromünster.
Le concert dont provient cet enregistrement a été diffusé en direct le dimanche 7 novembre 1948, dans l'émission de musique romantique du dimanche, entre 18h25 et 19h30. Comme pour beaucoup de radios dans ces années d'après-guerre, tout était d'abord diffusé en direct; à Radio Zürich, c'est seulement à partir de 1947 qu'on commença d'enregistrer sur bande, afin de pouvoir rediffuser les enregistrements à volonté - au détriment des musiciens de l'orchestre, qui perdaient ainsi des occasions de travailler.
À partir de 1949 les concerts de Radio Zürich furent plus ou moins systématiquement enregistrés sur bande. MAIS... Une énorme quantité de ces enregistrements - en fait la quasi majorité - fut par la suite soit effacée pour enregistrer autre chose ("avantage" de la bande magnétique réenregistrable...), soit plus tard détruite, pour des raisons de place! Les radios suisses ne faisaient d'ailleurs pas exception, ces pratiques étaient courantes dans la plupart des autres pays: il y a eu hélas une longue période pendant laquelle les responsables de ces établissements n'étaient pas conscients de la valeur de ces documents pour notre patrimoine culturel.
Ce document est donc exceptionnel, car c'est un miracle qu'il ait survécu... Il fut certainement fait par un auditeur de l'émission lors de sa diffusion en direct, vu la courte annonce d'origine au début - sur disques acétate ou semblables, étant donné les défauts typiques, et par endroits un peu trop audibles.
L'enregistrement est ici proposé tel que rediffusé plus tard: il serait certes possible de corriger une partie des défauts, mais dans l'ensemble l'enregistrement est en très bon état pour cette époque.
L' enregistrement que vous écoutez...
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour flûte et harpe en ut majeur, KV 299 (297c), Emmy Hürlimann, harpe, Willy Urfer, flûte, «Studioorchester Beromünster», Hermann Scherchen, diffusé le 7 novembre 1948
1. Allegro 10:49 (-> 10:49)
2. Andantino 09:00 (-> 19:49)
3. Rondeau. Allegro 09:53 (-> 29:42)
Provenance: Radiodiffusion, archives Radio Zürich resp. RTS
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