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Alex au Montreux Jazz Repérage

Cécile Chombard Gaudin

L’œil du Xeul

Alex Gaudin a travaillé au Montreux Jazz Festival entre 1993 et 2000. Sur la photo, il est à droite à côté de son ami et compère Éric. Il a été emporté par un cancer en 2018, il avait 47 ans.

Dans un blog, L’œil du Xeul, tenu entre 2005 et 2015 (lexeul.blogspot.com), il faisait la part belle à ses coups de cœur musicaux. Il a notamment évoqué ses souvenirs du Montreux Jazz Festival dans les pages qui suivent. Si quelqu’un se souvient de lui, ou possède des photos, il ferait un immense plaisir à sa femme, ses enfants, sa famille, en les partageant avec eux sur ce site.

5 janvier 2007

J’ai travaillé pendant dix ans au Festival de Jazz de Montreux, et y ai fait deux conneries : foutre par inadvertance un micro dans l’œil du batteur de Chris Isaac (la première année, en 1993 !) et avoir failli renverser l’honorable Oscar Peterson de sa chaise roulante, en le faisant quitter la scène par une rampe d’accès. Très légère sous-estimation du vénérable poids du pianiste qui aurait pu conduire à une gloire terrible ! Ah si, une troisième connerie : avoir grillé un clavier d’un groupe brésilien déchaîné, en le branchant sur du 220V au lieu de 110V…

11 mars 2008

Montreux memories

Montreux est une vieille passion pour moi. Tout gamin, accompagné de mes parents, j’allais voir le festival off et parfois des concerts payants. L’ambiance de ce début des années 1980 était festive, les quais squattés par des bandes de jeunes qui dénotaient quelque peu avec l’atmosphère habituellement calme de ces longues promenades fleuries.

J’ai le souvenir, en 1985, d’un concert de Keith Jarrett au Casino de Montreux – celui là même objet du fameux morceau Smoke on the Water.

J’avais alors 15 ans, un âge où le jazz ne m’était pas encore apparu dans toute sa richesse. Un concert ubuesque, où le piano sur scène ne convenait pas à l’illustre pianiste. Un second piano avait donc été apporté de Lausanne, en urgence, pour finalement revenir au premier piano, tout ça sous les yeux d’un public partagé mais finalement patient. Bref, le festival de Montreux était une sorte de paradis. J’étais attiré par cette mécanique brillante, par ce défilé permanent de musiciens, ces individus qui semblaient si éloignés d’un quotidien pas toujours rose.

Je me souviens encore d’un autre concert en 1990 de Georges Clinton. Un soir d’anniversaire du beau Georges, un concert qui débuta vers 3h du matin, mémorable. Et un flash, le changement de scène précédant son concert. Une mécanique parfaitement huilée qui substitue l’installation de scène d’un groupe par son suivant.

De là cette folle envie d’y travailler, de découvrir plus avant les coulisses du spectacle.

En découla, de 1993 à 2000, huit années à travailler chaque été au Festival, commençant bas pour finir par intégrer l’équipe de production technique de la scène principale, le Saint des Saints, un univers propice à des rencontres humaines et des souvenirs en pagaille.

Ainsi, et pour changer un peu la tonalité de ce blog parfois catastrophiste, je vous propose dans les jours à venir quelques souvenirs musicaux de ces années de festival.

https://notrehistoire.ch/entries/1bBkjJpjY3E

12 mars 2008

L’expérience, une somme d’erreurs…

1993. 1ère année de Festival.

J’ai été embauché pour placer les chaises dans la salle de concert mais fait très vite comprendre que je souhaite m’investir autrement… Je me retrouve à faire des installations de lumières pour la scène gratuite du Montreux Jazz Café. Et découvre les joies du travail sur scène. 1er exploit : alors que je suis chargé d’installer un élément de lumière sur l’arrière-scène du Miles Davis Hall (salle intermédiaire) pendant que Chris Isaac et son groupe sont en train de faire leur balance (ce n’est pas une répétition mais un exercice indispensable au bon réglage acoustique des retours sur scène et du système de sonorisation en façade), je me heurte malencontreusement à un pied de micro de la batterie. Ledit micro pivote sur son pied et va heurter (doucement quand même…) la tête du batteur de Chris Isaac, heureusement sans mal ! Mais non sans quelques grognements dudit batteur…

Autre année, autre erreur. Chaque année, le Festival inclut dans sa programmation un WE brésilien, la Suisse comptant une forte population brésilienne. Sans rentrer dans des considérations musicales (je suis particulièrement sensible à ces musiques), il faut bien admettre que sur un plan organisationnel et dans le cadre d’un Festival, gérer un, voire plusieurs groupes brésiliens en même temps, est une tâche ardue. Retard quasi systématique aux balances (elles-mêmes prises pour des répétitions), joyeux mélange de techniciens et de musiciens sur scène, groupes où pas un ne parle anglais, déballage de transformateurs qui tiennent par des bouts de scotch, instruments perdus à l’aéroport, musiciens demandant des claviers dont ils ne savent pas se servir… Bref, au cours d’une de ces soirées survoltées, et dans la précipitation d’un changement de scène, je branche le clavier d’un musicien brésilien sur du 220 V et une légère fumée s’échappe de l’instrument ! Grillé. Eh oui, le Brésil fonctionne en 110 V. Face à un musicien hystérique, il ne me reste plus qu’à quitter la scène, plutôt penaud et m’attendant à subir les foudres du directeur de production de la scène. Qui, fort compréhensif, m’explique que c’est le type d’erreur que chacun peut faire une fois mais pas deux. Leçon retenue car sinon je n’aurais sans doute pas passé huit ans à travailler avec la même équipe de techniciens anglais.

13 mars 2008

Histoires d’ascenseur

Stravinsky Hall, la salle principale du Festival de Montreux est située au 5e étage du Centre des Congrès de la ville. Du coup, tout le transfert de matériel et parfois des artistes se fait par un monte-voitures. Lieu propice à quelques rencontres imprévues.

En 1993, c’est en compagnie de Millie Jackson que j’ai l’occasion de me trouver dans l’ascenseur. Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, c’est une chanteuse de soul-blues célèbre dans les années 70-80, et plus particulièrement réputée pour la crudité de ses paroles et un caractère explosif. Bref, une sorte de Black Panther. Et donc ce jour dans l’ascenseur, elle était en compagnie de celui qui devait être son manager ou tour manager, et était en train de lui passer un savon mémorable. Le bonhomme n’en menait pas large, mais alors vraiment pas. Et moi, à l’autre bout de l’ascenseur, je me disais, putain, sacré Millie, elle n’a pas volé sa réputation !

Autre moment en ascenseur, plus intimiste celui-là. La montée, presque au ciel, avec Ray Charles. C’est en 1997 qu’il se produisait à Montreux et j’étais chargé de l’accueillir à sa sortie de véhicule pour l’accompagner jusqu’à la salle de concert. Ray Charles était accompagné de son homme de confiance, les deux en smoking impeccables. Et on s’est retrouvé tous les trois dans ce grand ascenseur, pendant allez, une minute. Mais une minute d’intense émotion. L’acolyte de Ray a sorti un petit papier plié de sa poche et a commencé à le lire à Ray. Il s’agissait d’un message reçu des USA, un message d’amis de Ray, un message entre encouragement et prière. C’était presque un moment pieux, d’intense recueillement, j’avais coupé mon talkie pour ne pas risquer l’interférence sonore, et écoutais avec gourmandise cet échange entre les deux hommes.

Histoires de loges

Les loges d’artistes sont souvent l’objet de tous les fantasmes. Mais que se passe-t-il donc dans ces lieux, coulisses de concerts – on parle alors de backstages, ou lieux réservés à l’intimité des artistes – les fameuses loges.

Sur un plan technique, la venue d’un artiste renommé implique en général la prise en compte d’un Rider, liste rattachée au Technical Rider (liste des équipements techniques demandés par le groupe) et qui établit les volontés de l’artiste – ou de son management, en matière de nourritures terrestres. Pour ceux qui ne savent pas à quoi ressemblent ces documents, le site The Smoking Gun en donne un bon aperçu. Ainsi de 50 Cent, qui pour sa tournée 2007, demande un lunch pour 45 personnes, un dîner pour 75 personnes – le tout étant bien évidemment cuit du jour, sans préjuger de ce qu’il faut spécifiquement pour la loge de 50 Cent, entre autres une boîte de cigares cubains…

Bref, les artistes ont leurs exigences, leurs manies, qui ne sont pas forcément proportionnelles à leur talent. Je dirais même par observation et sauf exception, que le degré d’exigence d’un artiste en tournée est bien souvent inversement proportionnel à son talent.

Quelques souvenirs donc. Il y a ceux qui sont des adeptes réguliers du démontage de loges, au sens physique. Ainsi de Van Morrisson, dont je me souviens avoir vu débouler son Tour Manager nous demandant, que dis-je nous suppliant, d’intervenir pour calmer ce cher Van qui était en train de retourner sa loge après un concert.

Ou encore le souvenir des flight case personnels (contenant vêtements de scène et affaires personnelles) de ZZ Top, des sortes de malles cabine renforcées qui se dévoilaient comme un ersatz d’album photo ambulant. Un groupe comme ZZ Top devait enchaîner à l’époque une centaine de concerts par an, cela laisse peu de temps auprès des siens. Le flight case devient alors le réceptacle de tous les souvenirs, familiaux, rencontres avec des célébrités, photos de vieilles voitures, une façon de promener son petit monde à soi par delà le grand monde.

En parlant de ZZ Top, une autre anecdote me revient. Se produisant en 1996, le trio disposait avec lui de splendides amplis Orange, au nombre de trois superposés l’un sur l’autre. Les deux premiers très lourds à manier, et le troisième étonnamment léger ! C’était en fait un faux ampli Orange, en mousse et muni d’une petite pile pour alimenter le voyant lumineux sur le devant de l’ampli. Vu du public, on n’y voyait que du feu, le troisième était juste là pour en mettre un peu plus plein les yeux. C’était très amusant.

Et enfin Al Green. Je l’ai vu en 1999. J’assistais au concert par l’entrée de scène latérale. Son accompagnatrice était là parmi d’autres personnes, mais elle me semblait un peu inquiète à l’approche de la fin du concert. Me renseignant, elle me dit avoir besoin de quelqu’un pour raccompagner Al à sa loge à la fin du concert, en le tenant fermement par la main. Et de m’expliquer que le chanteur, profondément religieux, sort généralement de scène dans un tel état de transe qu’il lui faut regagner au plus vite sa loge. Et c’est effectivement ce qui s’est passé. À peine sorti de scène et me tenant fermement la main, je me retrouve avec Al Green en coulisses, entouré d’admiratrices en attente d’autographes, et l’accompagnant jusqu’à sa loge. Dont il ressortira un peu plus tard plus chic qu’un milord.

21 mars 2008

If it’s too loud you’re too old ! (bis)

Travailler sur une scène expose forcément aux risques de la musique amplifiée. Non, il ne s’agit pas d’un message de prévention – quoique les jeunes amateurs de tektonik iPodée devraient y penser s’ils veulent écouter autre chose que du boom boom à 35 ans.

Mais plutôt d’un constat empirique : une flopée de musiciens sont eux-mêmes sourdingues.

Petit florilège des amateurs de décibels.

On commence avec une spéciale dédicace à Bootsy Collins. Le gamin qui à 18 ans prenait la basse derrière James Brown, le bassiste intergalactique, l’homme aux chaussures dont les talons abritent un poisson rouge, est avant tout un amateur de grosses basses qui transpercent les murs. En 1998, il se produit sur la scène principale de Montreux et c’est l’apocalypse sur scène.

Le système d’amplification de Boosty, c’est 18 kilowatts ou 18 000 watts ! Juste pour sa basse, juste pour sa gueule, et donc le plaisir ou la souffrance de nos oreilles.

Vu de derrière, c’est une accumulation de câbles comme j’en ai rarement vu au dos d’un ampli basse. Il faut imaginer une bonne douzaine d’amplis répartis en arc de cercle dans le fond de scène. Au moment où Bootsy branche son « Système », véridique, les 7 étages du Centre des Congrès tremblent. À la régie façade, l’ingé son s’arrache les oreilles.

Cela ne sert à rien de baisser le son en façade puisque Bootsy dispose de 18 kg sous le pied ou plutôt entre les doigts. Et il semble difficile d’aller taper sur l’épaule de Bootsy et de lui dire de baisser son merdier…

Le soir du concert, auquel j’assiste de la régie façade, la moitié du public présent (3 500 personnes) passera l’intégralité du concert avec les doigts dans les oreilles !

Dans le registre sourdingue, on peut aussi noter la prestation de Jeff Beck, grand monsieur de la guitare, mais complètement sourd. C’est bien simple, ses retours de scène étaient quasiment à fond, attention danger, ne pas s’approcher !

Et enfin Deep Purple, autre bel exemple de longévité sonore. Un volume sur scène à décoiffer un congrès de nonnes.

3 novembre 2009

Miles from India

Hier soir, j'étais invité par un ami à la Cité de la Musique pour assister à un concert donné dans le cadre de l'exposition (que je ne peux que vous inviter à aller voir) We Want Miles.

À l'entrée de la Cité, un chapeau caractéristique attira mon regard: c'était bien Marcus Miller. Bassiste émérite quoique pas forcément celui qui me fait le plus frissonner, Marcus Miller s'illustra au début des années 80 sur quelques albums de Miles Davis, dont le fameux titre Jean Pierre sur l'album We want Miles.

Bref, un bassiste reconnu et sans doute l'un des plus connu du grand public (du moins amateur de jazz).

Seul, presque incognito, sans cour ni fan club, body guard ou attachée de presse affairée, voir l'inévitable bande de potes. Tous les attributs des fausses célébrités qui se rassurent de leur talent par l'importance de leur entourage.

Il se trouva qu'à l'intérieur de la salle, nous nous retrouvâmes assis un rang devant Miller, toujours seul et aussi cool que peut l'être un gars qui n'a plus grand chose à prouver.

La discussion s'engagea naturellement avec lui sur des souvenirs de concerts à Montreux et rapidement, on en vint à évoquer le concert de Jack DeJohnette, qui la veille avait réédité son hommage à Jack Johnson. La première chose qu'avait remarquée Miller était que le guitariste de DeJohnette jouait sur une guitare fretless à double manche. Et de conclure pour saluer la difficulté de l'exercice qu'habituellement even the animals run away à l'écoute d'un guitariste fretless !

Ne restait plus qu'à passer à l'exercice de l'autographe sur une vieille photo de Miller et le concert commença.

Une rythmique articulée autour de deux batteries dont Ndugu Chancler, vieux routier des années fusion jazz seventies et de Darryl Jones à la basse. Deux claviers dont l'un adepte de vieux Mini Moog. Nicholas Payton à la trompette ainsi qu'un saxophoniste indien. Et au centre, quatre musiciens indiens, flûte, mandoline, tabla, kanjira – petit tambourin à l'étendue sonore extraordinaire et mridangam (tambour en forme de tonneau).

Et situation amusante au final, se retrouver assis à côté de Marcus Miller et écouter le morceau Jean Pierre avec Darryl Jones à la basse!

11 janvier 2013

Hommage à Funky Claude

Le lutin du Picotin est finalement parti ce jeudi 10 janvier, rejoindre un paradis qui souhaitons-le, ressemble conformément à son souhait, au film Hellzapoppin.

Capitaine du Montreux Jazz festival depuis sa création en 1967, Claude Nobs a porté un rêve d’éclectisme musical qui sut rassembler la fine fleur des musiciens de la deuxième partie du 20e siècle.

Les souvenirs reviennent, du plus récent au plus lointain.

Cet été encore, alors que j’essayais de faire découvrir à ma petite famille les charmes pédestres des alpages, je croisais Claude pas loin du Picotin, dans sa vénérable Saab 900 jaune canari, arborant comme il les aimait tant, une chemise Missoni. Pince sans rire, il remarqua l’agrandissement de ma famille et chacun repris son chemin.

J’ai découvert le Festival de Montreux en 1985, à l’âge de 15 ans, à l’occasion d’un concert de Keith Jarrett en trio au Casino. Le jazz n’était pas encore une passion et je fus surtout frappé par le retard du concert suite à des problèmes de piano (l’exigence de Jarrett en la matière est à la hauteur de son implication musicale).

Le second souvenir musical de Montreux fut un concert de George Clinton, toujours au Casino, qui débuta à 1h du matin et dut finir vers 4h. Au-delà de la musique, je fus bluffé par l’efficacité des techniciens qui transformaient la scène d’une configuration à l’autre, dans un ballet bien réglé.

Ce fut un déclic, il fallait que je découvre les coulisses de cette machine à rêves !

En 1993, après plusieurs candidatures infructueuses, la réponse positive tombe : je fus chargé, au sein du staff, de placer les chaises pour les concerts au Miles Davis Hall… Le festival venait alors de quitter le Casino pour déménager le Centre des Congrès, un vaste bâtiment de sept niveaux qui accueille trois salles.

Un peu dépité, je tombe sur un responsable à qui j’explique que j’aimerais m’investir un peu autrement qu’en plaçant des chaises ! Régisseur de scène, celui-ci me propose alors de m’occuper de l’installation des lumières du Montreux Jazz Café, qui accueille les jams d’after-show. Je n’y connais rien mais accepte bien évidemment.

Et c’est ainsi qu’année après année et jusqu’en 2000, chaque été, je rejoignais Montreux pour travailler au sein du Festival. Finissant par intégrer le saint des saints, l’équipe anglaise en charge de la scène principale du Stravinski Hall, en tant que stage crew.

Huit années source de tant d’émotions musicales et anecdotes de backstage, que je pourrais y consacrer un blog dédié !

Bref, Nobs est mort et pêle-mêle reviennent les souvenirs des fêtes de fin de festival au Picotin ; les archives regardées avec délice, affalé dans l’un des sièges d’avion de sa salle de cinéma ; les courses effrénées dans les coulisses pour apporter à Claude le bon harmonica à l’occasion d’une jam ; les histoires pas toujours flatteuses d’artistes – qu’il vaut mieux garder pour soi ; le concert de Paolo Conte à l’Olympia il y a une dizaine d’années, où ayant eu la chance de croiser Claude par hasard dans Paris, il m’avait invité.

Pour conclure, je m’efface devant les paroles de Quincy Jones : « There are no words to express the deep sorrow and hollowness in my heart that comes with news of Claude Nobs’ psasing. Claude was a valued and trusted friend and brother to me for close to forty years, but he was a valued and trusted friend to jazz and the artists who create it for his entire lifetime. It would be that love and appreciation for our music and the musicians that created it that would lead him to take over the Montreux Jazz Festival, and build it into what I consider to be the Rolls Royce of music festivals.

There is a universal bond that exists between musicians, a short-hand that allows us to communicate with each other on a very unique and spiritual level no matter what the language or background, and Claude Nobs knew all the chords. He was such a devout fan of the music and knowledgeable about it, not to mention a great harmonica player in his own right, that he felt it on the same spiritual plane.

Sinatra once told Basie and me…’live everyday like it’s your last and one day you’ll be right’. Claude and I lived that to the max. I have a million great memories of spending time with Claude in Montreux at the festival, from co-producing it with him, to conducting Miles Davis’ last concert, to the amazing gatherings of musicians that he has hosted at his chalet, to most recently partnering with him to expand the festival’s brand internationally ; it will be difficult to imagine him not being there. Our decades long friendship was born of a mutual love of music and life, filled with endless hours of laughter and suitcases of Balik Salmon, and I will miss him like the brother that he was to me. If God created a better friend than Claude Nobs, he or she must have kept them for him/herself. » - Quincy Jones, 10 janvier 2013.

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  • Renata Roveretto

    Chère madame Cécile Gaudin, même si on a pas eu la chance de connaître ce personnage relativement simple, drôle avec toute la franchise qui va avec, ce cher Alex nous a laissé des beaux et bons souvenirs derrière lui... Merci beaucoup Cécile pour ce très touchant partage. Amicalement Renata

    • David Glaser, reporter FONSART

      Je découvre le blog d'Alex aujourd'hui et je vous remercie Madame Chombard Gaudin de lui donner une si belle place sur notreHistoire.ch, David responsable de notreHistoire

      PS: nous allons remédier à ce problème de photo coupée), je vais vous écrire en privé

  • Sabina Saber

    Bonjour Chère Madame, j'ai connu Alex dans les années 1990 je vivais également sur Montpellier c'était un garçon brillant, drôle et toujours très intéressant d'échanger avec lui je connaissais déjà le blog mais pas ce site Je viens de m'y inscrire et je suis tombée par hasard sur vos publications Merci Cordialement Sabina

    • Cécile Chombard Gaudin

      Bonjour Sabina, votre message m'a touchée profondément. Depuis la disparition d'Alex je n'avais jamais eu de réaction de personnes avec qui il avait travaillé au Montreux Jazz. Merci pour votre témoignage. Cécile G.

26 janvier 2020
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