Johannes BRAHMS, Concerto pour violon, Michel SCHWALBÉ, OSR, Ernest ANSERMET, mercredi 9 décembre 1964
Johannes BRAHMS, Concerto pour violon, Michel SCHWALBÉ, OSR, Ernest ANSERMET, mercredi 9 décembre 1964
(illustrant ce descriptif: Michel Schwalbé, 1965 ou 1966 à l'Orchestre Philharmonique de Berlin)
Johannes Brahms a conçu son unique concerto pour violon pour - et avec - son ami violoniste virtuose Joseph Joachim. Brahms commence de le composer "[...] pendant l'été 1878, lors d'un séjour à Pörtschach (Wörthersee), en Autriche. Après avoir annoncé le 21 août à son ami Joachim qu'il allait lui faire parvenir «une série de passages pour le violon», le compositeur lui envoie le lendemain même une partie de soliste autographe. Elle comprend le 1er mouvement ainsi que le début du finale, celui-ci étant avec ses nombreux passages en doubles cordes particulièrement difficile du point de vue technique. Comme le signale Brahms à son ami dans une lettre d'accompagnement, l'oeuvre se composait initialement de quatre mouvements, car en plus du mouvement lent initial - qui n'avait apparemment rien à voir avec celui édité ultérieurement -, il était prévu un Scherzo. [...]" Michael Struck, Kiel, été 2005, cité du texte publié dans la préface de l'édition Henle de ce concerto, un texte extrêmement intéressant et détaillé.
Suivent de nombreuses discussions et correspondances entre les deux musiciens.
"[...] D'octobre à décembre 1878, Brahms travaille avec énergie à son Concerto [...] et discute en même temps avec Joachim en ce qui concerne la date de la création. Le 23 octobre, il s'oppose encore au plan déjà envisagé précédemment, selon lequel l'oeuvre pourrait se jouer à l'occasion du Concert du Nouvel An 1879 de Leipzig, justifiant son opposition par le fait qu'il «n'aime pas être pressé pour écrire et jouer», d'autant plus qu'il avait «tout de même trébuché sur l'Adagio et le Scherzo». Le 10 décembre, le compositeur informe Joachim qu'il a remplacé les mouvements centraux par un «pauvre Adagio» - le mouvement lent définitif - et il se déclare prêt à céder l'oeuvre à Joachim pour sa tournée en Autriche-Hongrie, en janvier 1879. C'est à la mi-décembre seulement qu'il donne enfin son consentement pour une création à Leipzig, le 1er janvier 1879, ce que Joachim accepte avec grande joie mais aussi avec certaines réserves en raison des «difficultés vraiment inhabituelles» de la partie de soliste. (Il lui restait aussi à élaborer la cadence de soliste prévue par Brahms vers la fin du 1er mouvement mais dont il avait laissé au soliste la réalisation propre.) [...]" cité du texte de Michael Struck.
C'est donc au Gewandhaus de Leipzig, le 1er janvier 1879, que l'oeuvre fut donnée en première audition, sous la direction du compositeur, avec Joseph Joachim en soliste.
"[...] Joachim joue une version provisoire de sa cadence, qu'il élaborera plus avant dans le contexte des deux concerts de Pest et de Vienne. C'est ainsi qu'après la première du Concerto à Vienne, Brahms relate que la cadence est «devenue si belle que le public a applaudi dans ma coda.» (Johannes Brahms im Briefwechsel mit Heinrich und Elisabet[h] von Herzogenberg, 1er vol. [= Brahms-Briefwechsel I], p. 90). Lors des décennies suivantes, Joachim continue manifestement de s'occuper de la cadence et il la publie finalement chez Simrock en 1902, donc cinq ans après la mort du compositeur. [...]" cité du texte de Michael Struck.
Une courte description du concerto: "[...] Sa beauté réside essentiellement dans l'équilibre d'un dialogue sans concession entre une partie soliste de haute volée et une trame symphonique rigoureusement insérée dans l'aventure.
Le Concerto pour violon s'ouvre sur un Allegro non troppo d'une richesse orchestrale peu commune. Le premier thème est émaillé d'idées secondaires (hautbois, puis cordes et bois) et un second thème, le plus caractéristique par son allure tzigane, apparaît. Le soliste fait enfin son entrée, impose d'emblée une leçon de virtuosité et déploie une énergie qui n'est pas sans évoquer le Concerto pour violon de Beethoven. Au cours du développement et de la réexposition, les deux protagonistes ne cessent de dialoguer. Brahms a prévu une cadence et a laissé le soin au soliste de l'écrire. La plus célèbre est celle de Joachim mais depuis, d'autres violonistes ont tenu à apporter leur pierre à cet édifice (Kreisler, Heifetz, Auer, Milstein, Vengerov…).
L' Adagio est un Lied ohne Worte porté par le hautbois avant que le soliste n'en reprenne la mélodie en l'amplifiant. La partie centrale, plus ombrée et tendue, «montre de fréquents changements de valeurs rythmiques dans la partie soliste». Le mouvement se conclut dans une paix diaphane et cède la place à un brillant Allegro giocoso, ma non troppo vivace fondé sur une mélodie tzigane qui va progressivement enflammer soliste et orchestre. [...]" cité de ce programme de concert publié sur le site de la Philharmonie de Strasbourg.
Le mercredi 9 décembre 1964 Ernest ANSERMET dirigeait l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) dans un concert donné au Victoria Hall de Genève, avec des oeuvres de Mendelssohn, Brahms et Debussy. Le soliste du concerto de Brahms était Michel SCHWALBÉ, qui - de 1944 à 1946 et 1954 à 1957 - avait été le premier violon de l'OSR, avant d'être engagé par Karajan comme «Konzertmeister» de l'Orchestre Philharmonique de Berlin.
Le concert était organisé par la section de Genève de l'Union Suisse des Artistes Musiciens, à l'occasion de leur 50e anniversaire et donné au profit du fonds de secours des musiciens. Il fut diffusé en direct sur l'émetteur de Sottens, dans le cadre des traditionnels concerts du mercredi soir.
L'enregistrement que vous écoutez...
Johannes Brahms, Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 77, Michel Schwalbé, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, mercredi 9 décembre 1964, Victoria-Hall, Genève
1. Allegro non troppo 23:25 (-> 23:25)
2. Adagio 09:11 (-> 32:36)
3. Allegro giocoso ma non troppo vivace 08:08 (-> 40:44)
Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande.
Images modifiées ou générées par l'IA
Depuis peu, l’intelligence artificielle arrive dans nos vies, pour le meilleur comme pour le pire. Elle permet de déflouter, coloriser et optimiser les témoignages historiques parfois de manière bluffante. Dans ce contexte, notreHistoire.ch et sa webédition a pris position pour défendre l'authenticité et la sincérité des documents publiés sur la plateforme.